Épisode 7

397 62 3
                                    

«Il a besoin de toi, Imane. Sinon il sera trop tard. Nous devons agir le plus tôt possible. Il besoin de toi... Toi seule, Imane... Toi seule...»

Elle se réveilla en sursaut, le corps dégoulinant de sueur, au bon milieu de la nuit «aïe ma tête... Quel horrible cauchemar!», s'écria-t-elle en posant sa main droite sur son front.

—Ce n'était pas un cauchemar, mais plutôt ma voix que tu entendais dans ton sommeil. Expliqua une mystérieuse silhouette masquée par l'obscurité de la nuit. Imane ouvrit grand les yeux lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas dans son lit, mais plutôt allongée au bord de la plage et en outre, en pleine nuit.

—Comment ? S'étonna la jeune femme. Est-ce...vous qui m'avez conduite ici ? Demanda-t-elle d'une voix anxieuse.

—C'était le seul moyen de pouvoir te parler sans interruption. N'ai pas peur, Imane. Je ne te veux aucun mal, je te le jure.
Le son de sa voix était plus agréable à écouter que le silence de la nuit. Si suave et rassurante, il ne lui avait fallut que quelques mots pour dissiper la peur qui s'était emparée d'Imane. Après un court instant de réflexion, la belle artisane se releva pour faire face à celle qui l'avait mise dans cette situation. Elle se demandait si cela n'était réellement pas un vilain cauchemar dans lequel elle était retenu captive, car comment était-ce possible pour elle de se réveiller subitement au bord de la plage, au bon milieu de la nuit et pire, en présence d'une mystérieuse femme ? Elle n'était pas somnambule, alors comment était-ce possible ? «les sourates protectrices... Je ne les ait pas récité avant de dormir! Ya Rab...» songea-t-elle. Par après, elle ferma les yeux, expira profondément avant de les rouvrir. Ensuite, elle rassembla le peu de courage qui lui restait et dit avec une voix autoritaire:

—Manifestez-vous!

Comme par enchantement, une douce lumière enveloppa la silhouette toute entière, laissant échapper des perles de lumières qui flottaient aux extrémités de sa magnifique robe en soie blanche. Ses magnifiques cheveux bruns étaient recouverts d'un immense voile blanc issu de la même matière que sa robe. C'était une jeune femme à la peau claire, qui semblait à peu près être de la même génération qu'Imane. Rien qu'en la regardant, on pouvait sentir qu'il s'agissait d'une jeune femme très douce et aimable. De plus, elle était dotée d'une beauté sans complexe.

—À présent, tu sais à quoi je ressemble. Dit-elle avec une léger sourire aux lèvres.

—Waouh! Vous êtes magnifiques... On dirait une fée, mais sans les ailes. Waouh... S'exclama Imane avec admiration. De toute sa vie, elle n'avait jamais été témoin d'une chose pareille. Voir quelqu'un se transformer sous ses yeux, semblait tout sauf réel.

—C'est gentil, mais je ne suis pas une fée. Je suis un être humain, comme toi. Sauf qu'à présent, je ne fais plus partie du monde des vivants. Expliqua la mystérieuse femme.

—Euh... Ne me dîtes pas que vous êtes un...

—Oui, un esprit. Dit-elle, en interrompant Imane.

—Non... Je voulais dire un fantôme.

—Tu es très rigolote, toi. Je me nomme Zahia Sagne Diop. Autrefois, je fut l'épouse D'Achir Ben Sylla. Mais à présent, je ne suis plus qu'un vieux souvenirs. Sa voix avait soudainement perdue ses couleurs. Les yeux imbibés de larmes, elle regardait Imane, attendant que celle-ci dise quelque chose.

—Inna lillah wa inna ilayhi raji'un (nous appartenons tous à Allah et à lui nous retournerons). Je ne sais vraiment pas quoi dire. Franchement, je n'imagine même pas l'intensité de la douleur que votre mari a pu ressentir ce jour-là et peut-être même jusqu'à présent.

—Il en a souffert, oui et beaucoup même. J'en ai souffert moi aussi. Cela faisait à peine trois mois que nous étions marié. Je n'avais pas imaginé que les choses se terminerait ainsi.

La Malédiction des Sylla (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant