18 ~ Complicité

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Alessio

Charlie était partie depuis dix bonnes minutes. Elle était restée allonger dans mes bras pendant plus d'une heure, silencieuse, pourtant j'avais pu entendre son cerveau penser si fort que ça m'en avait fait peur. Elle ne méritait pas tout ce qui lui arrivait. Charlie était une femme incroyable, aujourd'hui elle semblait complètement détruite. Pourtant, elle était toujours debout. Tout à l'heure elle avait fini par repartir, la tête haute, et les épaules droites. Et intérieurement, je me demandais ce qu'il fallait pour faire tomber Charlie Roy. Elle semblait inarrêtable, intouchable.

Le téléphone à l'oreille, Nino ne mit pas longtemps à me répondre.

— Ales ?

— Il faut que tu contactes les patrons de la Riviera. Les flics italiens vont surement venir les interroger, et leur demander de voir les caméras de surveillance le soir ou Charlie s'est faite enlevée. Fais en sorte qu'ils effacent toutes les images. Il ne faut pas qu'ils comprennent que Charlie n'y était pas ce jour-là.

— Ok, c'est noté je m'en occupe. Comment s'est passé son interrogatoire ? Me questionna-t-il.

— Ca a l'air d'aller. Mais le commissaire ne la croit pas d'après ce qu'elle m'a expliqué. Il la revoit vendredi pour la faire passer au détecteur de mensonges.

— Bordel, quel enculé. Je fais venir un détecteur avec un de nos informaticiens ?

— Ouais. Demain, on va devoir l'entrainer... Soufflai-je.

— Ca ne va pas être une partie de plaisir pour elle Ales... Tu le sais... On ne va pas pouvoir lui faire de cadeau. Tu veux que je m'en occupe ?

Il savait tout comme moi, que les flics n'allaient pas être agréables. Ce n'était clairement pas leur but. Quand on faisait passer quelqu'un au détecteur de mensonges, l'objectif était de l'affaiblir au maximum avant de lui poser les bonnes questions, celles qui nous intéressaient réellement. Ils allaient la pousser dans ces retranchements les plus extrêmes, et nous allions devoir l'y préparer. Il fallait qu'elle sache à quoi s'attendre. Alors demain, nous allions la briser, pour qu'ils ne puissent pas le faire à notre place vendredi.

— Je sais...Soupirai-je. Informes en Juliann, on s'en occupera tous les trois.

Je raccrochai. J'avais besoin que les deux soient présents avec moi, pour que ça ait encore plus d'impact sur elle. Nous allions devoir faire en sorte que lorsqu'elle ira au commissariat, son cœur soit indisponible, pour que ces émotions ne prennent pas le dessus.

J'avais pris la voiture, cet après-midi je devais me rendre au magasin de Charly, et passer du temps avec l'homme que je rêvais d'éliminer de la surface de cette terre. Je me garai sur la parking, devant notre future magasin. Lorsque j'arrivai devant la devanture, je jetai ma clope au sol et l'éteignis à l'aide de mon talon avant de pénétrer à l'intérieur. La blonde se leva pour venir m'accueillir, avec un immense sourire aux lèvres que je lui rendis, et rapidement, Charly nous rejoignit.

— Monsieur Stelleti ou Duedivio ? Comment dois-je vous appeler ? Me demanda-t-il cyniquement.

Son regard était noir, il n'avait pas dû être ravi d'apprendre que j'étais aussi l'investisseur de sa fiancée, et celui qui lui avait retirer les sept millions d'euros pour les investir dans son magasin.

— Stelleti. Et je pense qu'on peut se tutoyer. Répondis-je froidement en lui serrant la main.

Maintenant que j'ai doigté ta future femme deux fois, le vouvoiement n'est plus approprié.

Ma réflexion intérieure me fit sourire, alors qu'il haussa un sourcil, interrogateur.

— Je ne suis pas sûr qu'avancer l'inauguration soit une bonne idée, tout était prévu pour mercredi prochain. Enchaina-t-il en me suivant.

Leonessa T2Where stories live. Discover now