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Charlie


—   Toi. Toi tout entière, maintenant et pour toujours.

Je reculai légèrement la tête, et mon visage se figea.

Hein ?

Mais qu'est-ce qu'il raconte ?

Comment ça pour toujours ?

Bordel mais qu'est-ce qu'il a fumé ?

Je restai paralysée, et lui me fixai, il tentait de déchiffrer la moindre réaction de ma part car je voyais ces iris bouger dans tous les sens. Il devait attendre un geste, ou un mot, n'importe quoi. Mais j'en étais incapable.

En fait, je ne comprenais rien. Qu'est-ce que j'étais censée répondre à ça ? Comment étais-je censée réagir ? Pourquoi me compliquait-il toujours la tâche à ce point ?

—   ALES ! CHARLIE ! J'AI BESOIN D'AIDE !

La voix hurlante de Nino nous fit redescendre sur terre tous les deux. Ales ne perdit pas de temps et sortit du jacuzzi en un mouvement, avant même de voir son cousin pour savoir ce qu'il se passait. L'urgence dans la voix de Nino était quelques chose de rare, c'était le plus réfléchis et le plus posé de nous tous, il arrivait à rester calme dans n'importe quelle situation. Mais là ce n'était pas le cas. Et mon cœur se mit à pomper plus de sang.

J'ai peur.

J'ai peur de les rejoindre et de savoir ce qu'il se passe.

J'étais toujours dans le jacuzzi, et l'écran du téléphone d'Ales, resté sur le rebord, s'alluma attirant mon attention. Sans trop réfléchir, et instinctivement mes yeux se posèrent sur le message qui s'affichait :

[L- :
Au fait, on a pas discuté de la suite ? Parce que je suis tombée amoureuse. J'aimerai vraiment que tu n'oublies pas de le prendre en compte dans la suite de ton plan.]

L... ?

C'est une blague ?!

Je vais le buter.

Mon cœur rata un battement alors que tout mon esprit était embué.

—   Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?! Hurla Ales.

—   Elle s'est fait tirer dessus, putain Ales c'était la Comorra, ils savent qu'on est là !

—   Eléa tu m'entends ?! Elle convulse !

Elle convulse ?

Merde, Roy réagit !

En une fraction de seconde je revins à moi, je sortis du jacuzzi, et arrivai dans le salon. Le sang de ma copine qui jonchait le sol me retourna l'estomac. Elle était plus blanche que d'habitude, les yeux fermés, les spasmes de son corps me firent écarquiller un peu plus les yeux. Mais l'appel à l'aide que je lus dans ceux de mon ami arrêtèrent mon cœur, pour laisser mon cerveau seul maitre de mes gestes et décisions. Je les rejoignis en courant, m'agenouillai en face du corps inerte de mon amie.

Inerte.

Elle ne bouge plus.

Et le temps semblait s'être arrêté, plus aucun son ne sortit de nos bouches alors que mes doigts se posèrent sur la gorge de la rouquine pour tenter de prendre son pouls.

Rien.

Rien.

Elle ne respire plus.

Leonessa T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant