La renaissance

Chapitre 4

Au bord des larmes, Thaïs prit Théo dans ses bras et lui murmura quelques choses qui m'était inaudible.

Je fis tout mon possible pour ne faire transparaître aucune émotion. Tout autour de nous, les trente élèves de terminale que nous étions encore le mois dernier, se serrèrent et se dirent adieu. Dans une atmosphère humide causée par les nombreuses larmes versées. Certains ne nous accompagnaient pas dans le car. Pour la plupart ils se connaissent depuis leurs 15 ans. Pour ma part, cela ne fait que 1 an que je les connaissaient mais ils vont me manquer, chacun de leur nom resteront gravé à tout jamais dans ma mémoire. Même Rebecca.

J'échangeai un regard avec Nyko. Ses mains couleur porcelaine se serrèrent. Il partage les mêmes affinités que moi concernant Rebecca.

Bien que la première règle prône ici, certains se permettent de la transgresser pour se trouver au sommet de l'échelle sociale. C'est le cas de Rebecca, une elfe qui n'a jamais caché son identité. Elle se trouve ici depuis ses 12 ans. Elle a hérité du corps svelte de ces êtres et de leur blondeur. Ses yeux gigantesques marrons rappelant les bois dans lequel vit son peuple. Balayant l'assemblée, son regard s'arrêta sur moi, toujours abasourdie par mon identité apprise hier elle me lança un regard noir. Puis fait de même avec Nyko. Sur ces derniers "adieux", elle traversa la porte battante qui grinçait, se dirigeant vers le car devant nous, qui n'a qu'une mission : nous emmener au lieu du tournant de notre vie. Ses deux sous fifres la suivirent en courant. Toutes les deux étaient vêtues de l'uniforme de l'académie de Valgarde, l'école des elfes. L'habit était constitué d'une robe à bretelle beige fluide, cachant leurs pieds, cintrée par une ceinture en or. Bien évidemment Rebecca se croyant au-dessus, en tant que la nièce du roi elfique, elle a donc porté son choix sur une robe blanche incrusté de pierres précieuses.

Je soupirais lorsqu'elle disparaît de ma vue et me tourna vers Nyko. Ses yeux onyx se tournèrent au même moment vers moi. Il se fit bousculer au même moment par un groupe d'étudiant qu'ils n'avaient pas remarqué jusque-là. Il est vrai qu'il est assez difficile de le remarquer. Pour tous ici il n'est qu'une ombre, par son caractère et apparence.

Ma colocataire, enfin, je devrais désormais dire ancienne colocataire, se dirigea vers lui, écourtant ainsi sa conversation avec Asher et Théo, pour s'assurer que Nyko n'avait rien. Cela me faisait horriblement mal d'admettre que l'on ne partagera désormais plus notre chambre ensemble. On s'était en quelque sorte trouvé toutes deux. Nous partageons une particularité, elle par son albinisme et moi par mes traumatismes.

Ses cheveux sont d'un blanc laiteux, tandis que moi, mes cheveux châtains ont été corrompus par mon enfance. En effet, des mèches blanches parsemaient ma chevelure, telle des cicatrices que l'on ne peut oublier.

Nous sommes 5 amis. Tous brisés par le chemin de la vie.

Nous ne nous ressemblons absolument pas. Mais une chose nous rassemble : L'éternité.

Mon cerveau se repassait ces pensées en boucle. Comme pour n'oublier aucun détail de mes compagnons. Mes yeux étaient posés sur le sol en marbre abîmé par les nombreux passages. Attendant que le temps passe. Je voulais me rendre le plus vite possible à Rowengarde, pour enfin trouver ma place. Enfin, je l'espère. Cependant l'idée de devoir quitter Théo m'était insupportable. Vu qu'il n'était pas de la même espèce que nous, on allait être séparé de sa bonne humeur.

Dans l'établissement nous n'étions que 4 dragons. Thaïs, Asher, Nyko et moi-même...

Je me notai à moi-même, en jetant un regard de côté à Théo, que ses cheveux bruns coupés rat lui donnaient une fière allure avec son uniforme blanc et rouge moulant. Le haut sans manche nous montre ses bras veineux, qui, je le parie, se trouvent dans les rêves d'une majorité des filles de l'école. Pas de valise pour lui, seul un immense sac se trouvait sur son dos, où dépassait une sorte de bâton, seule arme qu'il est autorisé à amener.