4. Le Débat

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J'espère que ça vous plairas ....☺️

Petit conseil musical si vous le souhaitez:
🎵Never Tear Us Apart- Bishop Briggs🎵

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Mardi 4 juin, 19h.

Assis à l'arrière de la voiture, le coude appuyé sur le rebord de la portière, le visage serein, nous roulons en direction des studios de France 2. Après avoir finalement réussi à travailler ce week-end, ce qui n'était pas gagné, ainsi qu'hier avec Émilien, je me sens prêt. C'est le dernier débat avant les élections européennes de dimanche, aucune erreur n'est possible.

Nous arrivons sur les lieux qui me sont familiers, me rappelant inévitablement le débat avec Attal. Je dirais même perturbant. En y songeant à nouveau, je ne peux m'empêcher de sourire. Franck m'ouvre la porte et je descends du véhicule. L'immensité du bâtiment aux multiples étages et aux parois miroitantes est toujours aussi impressionnante.

Je suis rapidement rejoint par Émilien et Mathis qui viennent tout juste d'arriver dans une berline blanche.

Quelques personnes se pressent pour nous accueillir et nous saluer, nous invitant à les suivre afin de nous accompagner jusqu'à notre loge. Nous avançons dans ce hall dénonçant toute la grandeur du lieu, apprêté de deux colossaux ascenseurs aux portes en acier, nous pénétrons dans l'un d'eux en direction du dernier étage : 21eme.

Dans le miroir de cet ascenseur étendu sur toute la paroi du fond, je réajuste le col de ma chemise blanche, ainsi que ma veste de costume bleu marine, puis, je me retourne vers Mathis avec un sourire blagueur en coin.

-    Ça va, je suis sortable ?
-    Ça va. Me répond-il d'un air moqueur, essayant de garder son sérieux devant nos enfantillages.

La clochette de l'ascenseur retentit, nous signalant que nous sommes arrivés. Les portes s'ouvrent donnant sur un espace d'accueil agrémenté d'un petit salon. Au même moment, provenant d'un des couloirs, il apparaît, comme un mirage pourtant bien réel, Attal est là. Bordel, mais qu'est-ce qu'il fait là? Je reste en apparence impassible, mais mon rythme cardiaque s'accélère et je n'arrive pas à détourner mon regard de lui.

Venu certainement soutenir ou plutôt sauver sa représentante. Rien d'étonnant, elle ne sait même plus où elle habite. Je le vois se pavaner fièrement aux côtés de sa candidate, Madame Hayer, dans son costume gris clair, accompagné par une chemise blanche et paré d'une cravate au ton gris beaucoup plus sombre. En se dirigeant vers nous, il me lance de furtifs regards perçants, avant d'arriver à notre hauteur pour nous saluer. Je retiens mon souffle. Calme-toi, Bardella. Il commence par serrer la main de Mathis, restant parfaitement courtois, à la suite de leur altercation de l'autre soir, comme si rien ne s'était passé. Je salue Madame Hayer, pendant qu'il se dirige vers Émilien pour en faire autant. Pour terminer, il se poste devant moi, et me tend sa main que je saisis avec vigueur. La chaleur de sa peau contre la mienne réveille ses émotions que j'ai tenté d'oublier et que je n'arrive pas à contrôler. Putain. Je m'efforce de garder une attitude insensible et le salue dans une cordialité détachée.

-    Monsieur Attal.
-    Monsieur Bardella.

Aucun mot plus haut que l'autre ne vient effleurer ses lèvres, ses yeux plongés dans les miens me laissent lire toutes ses intentions cachées. Il me fait quoi là. Troublé par son impudence, je détache ma main de la sienne et détourne le regard. Beaucoup trop indécents, Monsieur Attal. Essayant de contenir son sourire satisfait, il s'éloigne vers les ascenseurs, lorsque l'un d'eux s'ouvre, Stéphane apparaît dans la pièce. Du coin de l'œil, écoutant à moitié la conversation qui se tient devant moi, je regarde son ex s'approcher de lui, le prenant dans ses bras en guise de salutations. Assailli par une vive chaleur, mes dents et mes poings se serrent sous l'injustifiable fureur qui m'inonde soudainement. Putain, qu'est-ce qu'il fou là, lui? Contenant ma colère, mon regard ne quitte pas la scène qui se joue face à moi, comme si je surveillais le moindre débordement. À travers les épaules de Monsieur Séjourné, j'entrevois son visage, ses yeux effrontés me fixent, accentuant ma rage. Son petit sourire satisfait, en coin, me bouscule dans une lutte infernale contre mon envie de m'interposer. Mais quelle insolence, il va le regretter ! Je lui lance un dernier regard réprobateur et pars en direction de ma loge, dans une démarche déterminée. Sans réellement tenir compte de mon étrange et irréfutable désir de possession.

Jeux politiquement défendus [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant