5- Chat noir

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"Les promesses murmurées au creux de l'oreille se sont envolées, laissant derrière elles un écho de regrets." 



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Samedi 5 octobre 

Le samedi matin, le soleil se levait lentement, inondant ma chambre de sa lumière dorée. C'était un moment de répit, loin des couloirs du lycée et des rires moqueurs de Lucas, qui résonnaient encore dans ma tête comme un écho douloureux. Je me suis levée avec l'espoir que cette journée serait différente, que je pourrais enfin me libérer du poids de l'angoisse qui m'accompagnait chaque jour. Mais cette pensée, bien que réconfortante, était souvent suivie d'un sentiment de désespoir.

J'ai commencé ma petite routine matinale, un rituel qui me permettait de me sentir un peu plus moi-même, même si cela ne durait qu'un instant. Dans la salle de bain, j'ai mis ma musique préférée à fond. Les notes entraînantes résonnaient dans l'air, et je me suis laissée emporter par le rythme. Je chantais à tue-tête, dansant devant le miroir, me déhanchant comme si personne ne me regardait. C'était un moment de pure liberté, un instant où je pouvais oublier, même si ce n'était que pour quelques minutes, la douleur que je ressentais à l'école.

Mais alors que je tourbillonnais, un souvenir m'a frappée comme une vague glacée. Les rires de Lucas, ses moqueries, les boules de papier qui pleuvaient autour de moi. J'ai eu l'impression que le sol se dérobait sous mes pieds. Mon cœur s'est serré, et j'ai dû m'accrocher au lavabo pour ne pas vaciller. Pourquoi devais-je porter ce fardeau ? Pourquoi devais-je être la cible de sa cruauté ? Les larmes ont commencé à couler, et j'ai essayé de les essuyer rapidement, ne voulant pas que ma mère me voie dans cet état. Elle ne comprendrait pas, elle ne pourrait pas saisir l'ampleur de ma souffrance.

Après m'être préparée, j'ai décidé de sortir prendre l'air. J'avais besoin de m'évader, de me retrouver au bord du lac, un endroit où je pouvais réfléchir et me ressourcer. En marchant, je me suis laissée porter par la beauté de la nature qui m'entourait. Les arbres dansaient doucement sous la brise, et le chant des oiseaux était une mélodie apaisante. Mais même dans cette tranquillité, les souvenirs de l'école me hantaient. Chaque pas que je faisais me ramenait à ces moments où je me sentais si seule, si vulnérable.

Je me suis assise sur un banc, les pieds frôlant la surface de l'eau, observant les reflets des nuages se mêler à la tranquillité du lac. C'était comme si cette sérénité pouvait apaiser mes tourments intérieurs. Pourtant, les rires de Lucas résonnaient encore dans ma tête, tels des échos sinistres que je ne parvenais pas à chasser. Combien de temps devrais-je encore endurer cela ? Combien de temps avant que quelqu'un ne remarque ma douleur ? Combien de temps avant que je puisse enfin me libérer de ce harcèlement qui me rongeait jour après jour ?

Les larmes ont commencé à couler à nouveau, et je me suis laissée emporter par cette tristesse qui m'étouffait. J'avais besoin de crier, de faire entendre ma voix, mais je me sentais si petite, si insignifiante. Pourquoi devais-je être la cible de sa cruauté ? Pourquoi devais-je porter ce fardeau seule ? Les questions tourbillonnaient dans mon esprit, me laissant piégée dans un cycle sans fin de souffrance.

Alors que le soleil commençait à descendre à l'horizon, je me suis levée, le cœur lourd mais déterminée. Je savais que je ne pouvais pas laisser Lucas et ses moqueries définir qui j'étais. Je devais puiser dans mes ressources intérieures pour me battre, pour me libérer de ce poids. Peut-être qu'un jour, je pourrais partager mon histoire, faire entendre ma voix et aider ceux qui, comme moi, souffrent en silence. Chaque larme versée, chaque moment de douleur, était une étape vers la guérison. Et au fond de moi, je savais qu'il y avait encore de l'espoir, même dans les ténèbres.

É𝓬𝓱𝓸𝓼 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓒𝓻𝓾𝓪𝓾𝓽éOù les histoires vivent. Découvrez maintenant