13- Les démons de l'angoisse

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"Le harcèlement ne laisse pas seulement des marques sur la peau, mais aussi sur le cœur."


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"Avant de plonger dans ce récit, il est important de rappeler que chacun vit ses expériences de manière unique. Si vous avez traversé des situations similaires, sachez que vous n'êtes pas seul et qu'il existe des ressources pour vous soutenir. N'hésitez pas à parler à quelqu'un de confiance ou à consulter un professionnel si vous ressentez le besoin d'en discuter. Prenez soin de vous."

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Dimanche 13 octobre

Je me suis réveillée ce dimanche matin avec une lourdeur dans le cœur, comme si le poids des insultes de Lucas pesait encore plus lourd que d'habitude. La lumière du jour filtrait à travers les rideaux, mais elle ne parvenait pas à percer l'obscurité qui m'enveloppait. Ma mère n'était pas là, elle était partie faire des courses, et la maison était étrangement silencieuse. J'avais l'impression que le monde continuait de tourner sans moi, comme si j'étais coincée dans une bulle de tristesse.

En descendant dans la cuisine, une odeur sucrée m'accueillit. Ma mère avait préparé un gâteau au chocolat, un de mes préférés. L'arôme riche et chocolaté flottait dans l'air, mêlé à une légère note de vanille qui me rappelait les moments heureux passés ensemble. Pourtant, à cet instant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Lucas et à ses mots cruels. "T'es grosse", "Regarde-moi, c'est la grosse cuisse", "Regarde, la grosse est de retour". Ces phrases résonnaient dans ma tête comme un refrain obsédant, me rappelant à quel point je me sentais mal dans ma peau.

Je me tenais là, dans la cuisine, vêtue d'un vieux t-shirt trop large qui tombait sur mes hanches, et d'un legging noir qui épousait mes formes sans vraiment les mettre en valeur. Mes cheveux, attachés en un chignon désordonné, laissaient échapper quelques mèches rebelles qui tombaient sur mon front. Je me regardais dans le miroir de la cuisine, et je ne voyais qu'une silhouette floue, une ombre de moi-même. La pluie tambourinait contre les fenêtres, créant une mélodie mélancolique qui semblait résonner avec mon état d'esprit. Chaque goutte qui tombait à l'extérieur semblait porter avec elle une partie de ma tristesse, mais elle ne suffisait pas à l'effacer.

Je m'approchai du gâteau, mes mains tremblantes d'angoisse et de désir. L'odeur sucrée m'enivrait, me promettant un répit, même temporaire, à ma douleur. Je savais que ma mère avait préparé ce délice dans l'espoir de me remonter le moral, mais je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir un mélange de gratitude et de culpabilité. Je voulais goûter à ce gâteau, mais je savais aussi que cela ne ferait qu'aggraver mon sentiment de honte.

Je me souvins des moments où je me réfugiais dans la nourriture, où chaque bouchée était une tentative désespérée d'échapper à la réalité. La boulimie était devenue mon amie, ma complice silencieuse. Je me laissais emporter par des crises de frénésie alimentaire, engloutissant tout ce qui se trouvait à portée de main, puis je me sentais coupable, dégoûtée par mes propres actions. C'était un cycle sans fin, un tourbillon de souffrance et de réconfort éphémère.

Alors que je me tenais là, face au gâteau, une odeur sucrée et riche de chocolat flottait dans l'air, enveloppant la pièce comme une couverture réconfortante. La pluie tambourinait contre les fenêtres, créant une mélodie mélancolique qui résonnait avec mon cœur lourd. Chaque goutte semblait pleurer avec moi, comme si le ciel partageait ma tristesse. Je ressentis une vague d'émotions, un tourbillon de tristesse, de colère et de honte qui se mêlait en moi, comme les nuages sombres qui s'accumulaient à l'extérieur.

É𝓬𝓱𝓸𝓼 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓒𝓻𝓾𝓪𝓾𝓽éOù les histoires vivent. Découvrez maintenant