"Je savais que je devais faire quelque chose, mais la peur me paralysait."
....................................................................
Lundi 21 octobre - 3h12 du matin
Je me suis réveillée en sursaut, le cœur battant la chamade, un rire strident résonnant encore dans mon esprit. C'était un rire qui me glaçait le sang, un son qui me plongeait dans un abîme de terreur. Je me sentais complètement déboussolée, comme si j'étais en transe, la sueur perlant sur mon front, une chaleur insupportable m'envahissant. J'avais l'impression d'avoir de la fièvre, une fièvre qui ne faisait qu'accentuer mon angoisse.
Je me levai lentement, mes jambes tremblantes, et me dirigeai vers la salle de bain, espérant me ressaisir. En passant devant la fenêtre, je jetai un coup d'œil à l'extérieur. Mon cœur s'arrêta net. Près du lampadaire, se tenait un clown. Ce clown, celui qui hantait mes cauchemars, celui qui avait pris la vie de mon père. Mon corps se figea, paralysé par la peur. Je ne voulais pas qu'il m'arrive la même chose. Je restai là, immobile, le regard rivé sur cette silhouette grotesque, mon esprit en proie à une panique grandissante.
Le lampadaire projetait une lumière blafarde, créant des ombres dansantes autour de lui. Le clown se tenait là, dans une posture délibérément exagérée, les bras légèrement écartés, comme s'il se vantait de sa présence. Son costume était un patchwork de couleurs criardes : rouge, jaune, bleu, mais ces teintes vives semblaient ternies par l'obscurité ambiante. Le tissu était usé, comme s'il avait été porté des années durant, et des taches sombres, peut-être de la peinture ou du sang, marquaient le bas de son pantalon.
Son visage était un tableau d'horreur. Le maquillage était épais et mal appliqué, des traits noirs dessinant un sourire démesuré qui s'étirait d'une oreille à l'autre. Ses joues étaient peintes en rouge vif, mais la couleur semblait se fondre dans une pâleur cadavérique. Ses yeux, oh ces yeux, étaient d'un noir profond, vides de toute humanité. Ils brillaient d'une lueur malsaine, comme deux puits sans fond, et je pouvais presque sentir leur regard perçant à travers la distance qui nous séparait. Ils semblaient scruter mon âme, cherchant à déceler ma peur, à s'en nourrir.
Le rire du clown résonnait à nouveau, un son strident et déformé qui résonnait dans l'air frais de la nuit. C'était un rire qui ne se contentait pas de remplir l'espace ; il s'infiltrait dans mes pensées, se mêlant à mes souvenirs les plus sombres. Chaque éclat de rire était comme une lame de couteau, tranchant à travers le silence de la nuit, me rappelant les cris de terreur de ma jeunesse. Je me sentais piégée, comme si le temps s'était arrêté, et je ne pouvais que rester là, immobile, à observer cette apparition cauchemardesque.
Le clown fit un pas en avant, et je retins mon souffle. Ses mouvements étaient lents et calculés, presque dansants, comme s'il se délectait de ma terreur. Il leva une main, et je vis qu'il tenait un ballon, rouge vif, qui flottait au-dessus de lui. Le contraste entre la couleur joyeuse du ballon et l'horreur de sa présence était saisissant. Je me demandai ce qu'il y avait dans ce ballon, si c'était un symbole de joie ou un piège mortel.
Je ne pouvais pas détourner le regard. Mon esprit était en proie à un tourbillon d'émotions. La peur, la colère, la tristesse, tout se mélangeait en moi. Je pensais à mon père, à ce jour tragique où il avait disparu, emporté par ce clown. Je me rappelai les histoires que ma mère me racontait, les avertissements qu'elle me donnait sur les dangers du monde. Mais rien ne pouvait me préparer à cette vision.
Le clown se mit à rire à nouveau, un rire qui résonnait comme un écho de mes propres angoisses. Je pouvais presque sentir son souffle froid sur ma peau, comme une brise glaciale qui me paralysait encore plus. Je voulais crier, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je voulais fuir, mais mes jambes refusaient de bouger. J'étais piégée dans cette réalité cauchemardesque, et le clown le savait.
VOUS LISEZ
É𝓬𝓱𝓸𝓼 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓒𝓻𝓾𝓪𝓾𝓽é
Mystery / Thriller" Parfois, on choisit de se laisser tomber plutôt que de se relever. " Je dédie cette histoire à toutes les Emma et a ceux qui ont souri face à ce monde cruel. Dans un monde où l'angoisse et la solitude s'entrelacent, Émma, une adolescente fragil...