Chapitre 62 : Un dîner pas comme les autres

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Chapitre 62 : Un dîner pas comme les autres

On s'était tous retrouvés au restaurant pour fêter notre victoire, et l'ambiance était électrique. D'un côté, Marie Maude râlait sur à peu près tout — la lumière, le bruit, même la nourriture. De l'autre, Lenie restait stoïque, comme si elle n'entendait rien, un sourire en coin. Mais je voyais bien que quelque chose la perturbait.

Assise à côté d'elle, je me penchai discrètement et murmurai :

« Tout va bien ? »

Elle tourna la tête vers moi, son sourire s'adoucissant un peu avant de répondre à voix basse :

« On en parlera plus tard. »

Je hochai la tête sans insister. Si elle voulait attendre, je n'allais pas la forcer. Mais mon instinct me disait qu'il y avait quelque chose qui clochait. Alors, je fis ce que je savais faire de mieux : j'observai.

Entre deux éclats de rire et une série d'anecdotes hilarantes, Julien se leva soudainement, un verre à la main, et tapota le bord de son verre pour attirer l'attention. Louis fut le premier à réagir :

« Attention, il va nous faire un discours sentimental ! »

Julien lui lança un regard faussement vexé avant de sourire largement.

« Ouais, c'est un peu ça ! » répliqua-t-il en riant. « Je voulais juste dire à quel point je suis content d'être ici avec vous ce soir. Cette année a vraiment tout changé. »

Il tourna son regard vers Lenie, son expression devenant un peu plus sérieuse.

« Lenie, tu comptes toujours beaucoup pour moi... mais maintenant, c'est comme une petite sœur, celle que j'ai envie de protéger. »

Je vis Marie Maude froncer les sourcils, visiblement agacée par cette déclaration, mais je ne pus m'empêcher de sourire. Julien savait vraiment comment s'y prendre pour désamorcer la situation.

Puis, il se tourna vers moi.

« Helena... » Il laissa échapper un petit rire. « Si on m'avait dit, il y a six mois, qu'on aurait plus d'un point en commun, je ne l'aurais pas cru. »

Tout le monde comprit de quoi il parlait — bien sûr, Lenie était ce « point commun ». Mais au fond de nous, Julien et moi savions que ce n'était pas seulement ça. Il y avait eu ces discussions, ces moments partagés loin des autres. Une connexion nouvelle, quelque chose de plus profond qui s'était tissé entre nous avec le temps.

Julien reprit la parole, cette fois en se tournant vers Amélie, sa copine.

« Et Amélie, ce que je suis aujourd'hui, c'est grâce à cette bande de potes... et surtout à toi. »

Louis ne put s'empêcher d'éclater de rire à cette déclaration :

« Sérieux, mec, tu fais ton testament ou quoi ? »

Tout le monde se mit à rire, brisant ainsi la vague de nostalgie qui commençait à s'installer. Pierre et Victorien se joignirent aux taquineries :

« Franchement, Julien, t'es plus fleur bleue que Margot ! »

Margot, faussement vexée, donna un léger coup à Axel pour se venger vu qu'il avait rigoler à la taquinerie de Pierre et Victorien, ce qui fit rire tout le monde encore plus fort.

Pendant ce temps, Lenie et moi échangions des regards furtifs. Parfois, juste un sourire. Parfois, un petit hochement de tête. Il y avait cette complicité silencieuse entre nous, quelque chose qui ne nécessitait pas de mots. De l'autre côté de la table, Marie Maude continuait de me lancer des regards noirs, mais à vrai dire, cela ne m'affectait même plus. Ce soir, rien ne pouvait ternir ma bonne humeur.

Le dessert venait tout juste d'être servi quand je levai à mon tour mon verre. Candice et Victorien ne seraient plus avec nous l'année prochaine, et cela me fit réfléchir.

« Je voulais juste dire... ok, on a gagné le tournoi aujourd'hui, et c'est énorme. Mais il nous reste encore des matchs pour le championnat. Et ce serait vraiment génial de décrocher le triplé : la coupe, le championnat, et ce tournoi. »

Ils hochèrent tous la tête, le silence soudain devenu solennel. Ce n'était pas qu'un simple objectif sportif ; c'était une promesse collective, un moyen de rendre cette dernière année ensemble mémorable. Mais bien sûr, Julien ne put s'empêcher de casser l'ambiance avec une réplique qui fit éclater tout le monde de rire :

« Moi, je suis déjà prêt pour ma retraite ! »

La soirée continua dans cet esprit léger, ponctuée de rires et de souvenirs partagés. Entre deux blagues, Julien et moi échangions des regards complices. Nous savions tous les deux qu'il y avait des choses plus profondes entre nous, des non-dits qui n'avaient pas besoin d'être exprimés à haute voix. Et puis, il y avait Lenie. Elle et moi partagions quelque chose d'indéfinissable, quelque chose de fragile mais puissant. À chaque sourire échangé, c'était comme si on se comprenait sans parler.

Quand je croisai une nouvelle fois son regard, un sourire se dessina sur mes lèvres. Ce soir, peu importe ce que pensaient les autres, je savais que Lenie et moi avions franchi une nouvelle étape. Marie Maude, avec ses regards noirs, n'y pouvait rien. 

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