Chapitre 118 : L'adaptation

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Chapitre 118 : L'adaptation

Les jours suivant étaient une répétition presque ininterrompue du premier. Mais chaque jour, Lenie sentait qu'elle prenait un peu plus le rythme. Noémie l'avait laissée prendre plus de responsabilités, et malgré la pression constante de servir dans ce bar bondé, Lenie se sentait un peu plus à l'aise. Elle savait qu'elle avait encore beaucoup à apprendre, mais elle s'accrochait.

Aujourd'hui, elle avait eu sa première vraie conversation avec un client, une vieille dame qui l'avait regardée d'un œil attentif avant de lui demander si elle avait bien pris son service toute seule. Lenie avait répondu timidement, mais la vieille dame avait souri chaleureusement, la rassurant d'un "tu fais bien ton travail, ne t'inquiète pas".

Cela n'avait l'air de rien, mais pour Lenie, c'était une victoire. Petit à petit, elle se sentait moins perdue, moins étrangère dans cet endroit vibrant de vie.

Mais alors que la soirée se poursuivait, la fatigue se faisait de plus en plus présente. Son esprit dérivait vers Helena, encore une fois. Il y avait quelque chose de réconfortant dans l'idée qu'elle était là, quelque part, à vivre ses propres petites aventures. Ce qu'elles traversaient, même séparées, avait un goût de complicité que Lenie n'arrivait pas à définir.

"Je suis crevée, mais ça va. Je m'habitue. C'est pas facile, mais c'est plus gérable."

Elle envoya le message à Helena, avant de se remettre au travail, essuyant le comptoir une dernière fois. La soirée tirait à sa fin, les clients commençaient à se disperser, et le bar se vidait lentement.

Elle rangea ses affaires dans l'arrière-boutique et prit une grande inspiration, profitant enfin du calme qui s'était installé. Elle attendit une réponse d'Helena.

Le magasin n'avait pas été moins solitaire pour Helena. Le temps passait lentement, étiré par les heures interminables passées à remplir les rayons. Les visages flous des clients, les mains qui touchaient les produits sans vraiment les observer, la caisse qui s'ouvrait et se refermait dans un bruit métallique... Tout cela devenait de plus en plus mécanique, comme si Helena se fondait dans les murs blancs et dans l'éclat froid des néons.

Elle s'était habituée à la routine, mais à chaque coup d'œil vers son téléphone, elle espérait un message de Lenie. Quelque chose de simple, de réconfortant. Après tout, elle ne pouvait s'empêcher de penser que, même dans cette solitude, la pensée de Lenie suffisait à illuminer ses journées. Elle l'enviait, un peu. Le bruit, l'agitation, la possibilité de servir des gens, d'être confrontée à des situations imprévues... Tout cela semblait un monde à part par rapport à sa propre tranquillité d'esprit.

Quand enfin, son téléphone vibra, elle se précipita pour ouvrir le message.

"Je suis crevée, mais ça va. Je m'habitue. C'est pas facile, mais c'est plus gérable."

Un sourire se dessina sur son visage, comme une bouffée d'air frais. Elle posa un instant son téléphone avant de répondre.

"Tu tiens bon, c'est super. Tu me manques tellement... Ça fait bizarre de passer toute la journée sans toi. Mais je suis contente que tu te sois adaptée."

Quelques minutes passèrent avant que Lenie réponde, et alors qu'Helena allait commencer à ranger ses affaires, un message apparut.

"Merci mon coeur."

Elle sourit en lisant les mots de Lenie. La tendresse qui transparaissait dans ses messages la réchauffa instantanément, une chaleur réconfortante qu'elle n'aurait pas cru possible dans un endroit aussi froid et impersonnel.

Elle avait hâte de pouvoir lui raconter tout ce qu'elle pensait de leur situation, du rythme de ses journées, de ce qu'elle ressentait en étant séparée de Lenie. Mais pour l'instant, une simple réponse suffisait.

"Je t'aime aussi Lenie <3"

Le téléphone de Lenie vibra à nouveau dans sa poche. Elle prit un moment avant de sortir, retrouvant son message.

Ces mots la touchèrent profondément. Une chaleur douce envahit son corps, apaisant la tension qui se tenait entre ses épaules depuis des heures. Elle les relut plusieurs fois, se sentant en paix.

Dans les minutes qui suivirent, elle se sentit d'autant plus ancrée dans cette nouvelle routine, avec cette pensée douce et rassurante qu'Helena, bien qu'éloignée, était toujours là. Même dans ces moments où elles étaient séparées, elles semblaient capables de se comprendre.

"Je t'aime, Helena." pensa-t-elle. Mais le simple fait de le penser la réchauffa.

Les échanges se poursuivirent en silence, les messages devenant leur refuge quotidien. Chaque petit mot, chaque question, chaque "ça va ?" devenait un fil invisible qui les reliait, même à des kilomètres de distance.

Quand la nuit tomba sur la ville, Helena resta un moment assise sur son lit, le téléphone posé sur ses genoux. Les pensées de Lenie étaient là, dans chaque message, dans chaque vibration. Elle se leva finalement, éteignit la lumière de sa chambre et se coucha en pensant à elle.

Les journées étaient longues, mais elle savait maintenant que tout serait plus facile si elles se soutenaient l'une l'autre, à chaque étape, à chaque moment de fatigue ou de doute.

Allongée dans son lit, Lenie souriait dans l'obscurité, repensant à la douceur des mots d'Helena. Même si elles étaient séparées, l'une dans son bar et l'autre dans son magasin, il y avait cette certitude qui résonnait dans son cœur : peu importe la distance, elles étaient là, ensemble, et c'était tout ce qui comptait. 


Note de fin : 

Je sais qu'il est court, c'est pour ca que je vous publie le 119 dans la fouler. 

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