6. Première échange

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La conversation de Nott et Granger n'avait pas échappé à Malefoy. Il avait écouté du début jusqu'à la fin, et avait été transpercé par les paroles de Granger. Ce qu'il savait déjà était plus dur à encaisser lorsque les mots sortaient de la bouche de quelqu'un d'autre. C'était un lâche, il le savait, mais il ne le supportait pas. Il ne supportait pas d'être comme son père. Le jeune blond se retint de se retourner et de dire à Granger de se la fermer. 

_   Dis-moi Blaise, t'y est pour quelque chose si Granger est assise à côté de Théodore, n'est-ce pas ? demanda Drago en tentant de parler le plus bas possible. 

_ Ouais, il fallait bien commencer par quelqu'un. Les journées comme hier ne peuvent pas se reproduire. Si cela avait duré, tout le monde, moi le premier, en aurait eu assez et aurait peut-être fait quelque chose de regrettable. 

_ Ça tu l'as dit. C'était vraiment l'enfer hier, dit-il un peu plus fort qu'il ne le voulut. 

_   Ton enfer n'a duré qu'une journée Malefoy ! s'exclama une voix féminine et hautaine qu'il reconnaîtrait parmi tant d'autres sans hésiter. L'enfer que les camarades de ton père on fait subir à des milliers d'innocents, lui, était bien réel. Et crois-moi, c'était long, continua-t-elle. Alors la prochaine fois, évite de te la ramener avec ton enfer à trois galions. 

La réflexion d'Hermione avait été entendue jusqu'au premier pupitre du cachot.

_ Évite d'écouter mes conversations, sale Sang-de... Espèce de Miss Je-sais-tout. 

_   Surveille tes paroles, Malefoy ! lança Ron de l'autre bout de la salle. 

_  Mêle-toi de ce qui te regarde Weasmoche !

_ Voyons chers élèves... 

_ Pourquoi est-ce que tu la défends mon Ronronet ? fit Lavande, ne voyant pas qu'elle dérangeait. 

_  J'hallucine, soupira Malefoy. 

_ Laisse courir Drago, répondit Blaise à la plainte de son meilleur ami.

Le grand blond n'en revenait pas. Les choses avaient dérapé si vite et il avait cédé. Lui qui s'était tu depuis dimanche soir, depuis son arrivée au château. Il faut dire qu'il avait été, là, directement visé. 

_   Bon, nous allons nous arrêter là pour aujourd'hui, fit le professeur de potions, sentant la tension palpable dans la classe de cours.

Les élèves se dépêchèrent de sortir pour se retrouver le plus loin possible des Serpentard. Mais alors que Ron félicitait Hermione pour sa réplique qu'il qualifiait de "réplique d'enfer", quelques mètres derrière, le jeune homme Zabini lui faisait des signes pour qu'il la suive. 

_  Tu vas où Hermione ? lance le rouquin.

_   Je vous rejoins dans dix minutes. 

_  On sera au parc, répondit aussitôt le jeune homme. 

_ D'accord, fit-elle. Au passage, ton jeu de mots était vraiment nul, Ronald. 

Elle partit, et tourna à l'angle d'un couloir maintenant vide, où l'attendait Blaise. 

_ C'était quoi ça ? demanda le bel italien. 

_ C'était la version de moi qui ne peut pas laisser passer les dires stupides de ton ami Malefoy ! Il ne réfléchit pas avant de parler et cela m'agace. 

_  Tu t'es attaquée à lui sans raison. 

_  Et lui, il ne l'a jamais fait peut-être ? Me rentrer dedans gratuitement et exclusivement parce que je ne suis pas dotée de sang pur ? 

_ Granger, si tu ramènes les histoires du passé, autant mettre fin au pacte immédiatement. 

_  Je ne peux pas ramener les histoires du passé. C'est juste que celui-ci est encore trop proche de moi pour que je puisse le laisser de côté Blaise ! Tu ne peux pas comprendre de toute façon. Tu as vécu la guerre de l'autre côté du décor. Ce que je ressens, ce que mes amis ressentent, tu ne le ressentiras jamais. 

_  Tu te trompes... 

_ Je dérange ? fit une voix masculine derrière la jeune Gryffondor. 

Elle ne pouvait que reconnaître la voix de Malefoy. 

_ Oui ! s'exclama Hermione. 

_   Pas du tout ! s'exclama Zabini au même moment.

Elle ne pouvait pas voir comment Malefoy avait réagi à sa réponse puisqu'elle n'avait même pas daigné se retourner pour lui faire face. Elle ne voulait ni le voir, ni lui parler, mais le grand blond avait l’air d’attendre tout le contraire.

Drago prit une grande inspiration, et demanda à Zabini de lui accorder un instant avec Granger. 

_ Peut-être devrions-nous éviter de nous afficher ainsi la prochaine fois, lâcha t-il d'un ton nonchalant.

_ Tant que je n'entends pas les conneries que tu sors, je suis d'accord. 

_  Évite de laisser trainer tes oreilles partout alors, Granger. 

_   Tais-toi Malefoy ! s'exclama-t-elle brusquement en se tournant enfin vers lui. 

Il pouvait enfin voir son visage. Non pas qu’il en avait envie, mais il trouvait cela assez désagréable de parler à quelqu'un lui faisant dos. 

_  Du calme Granger, souffla-t-il. Je ne suis pas venu te parler pour que l'on se prenne encore la tête. 

_  Il fallait y réfléchir deux fois avant de venir ! Sache que tu m'as mise de mauvaise humeur, Malefoy. Je n'ai pas envie de parler avec une personne comme toi. Tu es pitoyable, toi, et le sang si pur qui est en toi. 

Hermione se rapprocha de Malefoy, et se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre son oreille. Il fut surpris par l'audace de la jeune fille. 

_ C'est juste le même sang que celui de ton père. Le sang d'un lâche, chuchota-t-elle avant de s'en aller. 

Le Serpentard resta figé sur place. Touché par les paroles de la jeune moldue, qui marchait loin devant lui à présent, et dans un élan de colère, il pointa sa baguette sur la jeune femme.

_ Wingardium Leviosa

Il entendit la belle Gryffondor pousser un cri, dû à son étonnement. Il la fit revenir en arrière, vers lui, et lorsqu'il l'arrêta droit devant lui, elle lâcha sa baguette, en raison du choc de l'arrêt. 

_  Malefoy, cria-t-elle. Repose-moi tout de suite à terre ! 

Il l'éleva plus haut, si haut qu'il aperçut les sous-vêtements de la femme flottant au-dessus de lui. 

_ Jolie culotte Granger ! siffla-t-il.

_  Malefoy ! cria-t-elle une deuxième fois. 

Drago se rendit enfin compte, grâce à ce cri, de son erreur et il rompit le sort immédiatement. Mais la jeune femme ayant lévité trop haut, sa chute au sol risquait d’être brutale. Le jeune Serpentard tendit alors les bras en l'air, et saisit les cuisses de celle avec qui il venait de se disputer. Elle passa ses bras autour du cou de Malefoy, dans l'espoir de s'agripper à quelque chose et d'amortir sa chute. Le jeune homme sentait le visage de la belle brune enfui dans son cou. Le contact avec celle qu'il qualifiait de Sang-impur le perturba légèrement. Il sentait sa respiration rapide sur sa nuque. Il s’était concentré sur cela, car c'était la première fois qu'il tenait un être aussi vulnérable dans ses bras. Il entreprit de la déposer, mais c'était avant qu'il ne se concentre sur ses propres mains. Il n'avait pas remarqué que celles-ci étaient posées sur les fesses de la Gryffondor. Il pouvait sentir le contact de sa peau chaude et lisse sous ses mains. Il sentit la jeune femme se défaire de son emprise, alors lui aussi lâcha prise.

À peine les pieds au sol, elle lui assigna non pas un coup de poing phénoménal, mais une gifle monumentale. Le bruit de la claque résonna contre les murs du couloir. Granger prit sa baguette et partit presque en trottinant. De toute façon, il n'avait pas l'intention de recommencer sa belle erreur, bien qu'il trouvait ce qu'il s'était passé aussi déconcertant que drôle. Mais, ce dont il était sûr, c’est qu’il ne manquerait pas de lui faire payer cette gifle.

Who are you ? [Dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant