Partie 6: «Déçu des autres, de moi-même parfois»

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Baba: Jasim, 9oum (lève-toi)

Jasim: Hein ?

Baba: On est lundi, tu commence aujourd'hui

Jasim: J'arrive

Putain, j'avais zappé que c'était aujourd'hui ! J'ai regardé l'heure il était 6h30 sa tante. J'me suis levé, j'ai tapé une douche vite fais, j'me suis habillé en clochard et j'ai rejoint le daron dans la voiture.

Baba: T'a intérêt de rester tranquille, mon patron il est gentil, il t'laisse travailler alors que t'a aucun diplôme et que t'a pas envie, sans rendez-vous, sans entretient d'embauche ...

Bref, à la fin je lui disais oui sans vraiment écouter, il me racontais comment ça s'passait que y'avais pas de retard ou d'absence sans une excuse vraiment valable, il m'disait qu'il fallait que je remercie le patron ... Bla bla bla ...

Arrivé là-bas, j'ai dis bonjour à tout le monde, et on m'a direct mis au travail. J'devais faire des trucs que j'ai jamais fait d'ma vie, genre un mec me montrait comment on faisait et après j'me débrouillais.

Vers 14h, j'en pouvais plus, il faisait chaud de fou, j'avais le dos cassé. J'sais pas comment mon père faisait ça tous les jours, depuis des années et des années. A ce moment là, pour moi mon père c'est un héro, ça doit faire gamin, mais j'vous promet c'est comme ça que j'le vois. Avant serte, j'me disais il est courageux, j'savais que c'était dur comme taffe, mais pas autant putain, pas comme ça.

J'suis de sortir du taffe avec le padre vers 17h, on est arrivé, j'me suis douché et j'suis ressorti pour aller voir Bilel, même si c'est pour une heure parce que les heures de visites sont bientôt terminées.

***

Bilel: J'sors demain frère

Jasim: Jure ? Oh, hellaaaa

Bilel: Ouai, mais c'est fini pour moi les soirées et tout

Jasim: Tant mieux !

Bilel: J'dois encore prendre les médoc's pendant 6 mois, y'a des heures et tout, ça va vite me saouler

Jasim: T'inquiète, on est là, on te soutient

Bilel: Aujourd'hui l'infirmière d'habitude elle était pas là sa tante, j'ai eu un thon

Jasim: Mdrrrr meskiin

Bilel: Elle m'a fait une piqûre comme les sauvage, j'ai encore mal

Jasim: Pauvre choux

Bilel: Reste tranquille, j'suis pas ton choux

Jasim: Si, t'es mon choux à la crème

Bilel: Tfou

***

Le lendemain, j'suis repartie taffer avec le daron, j'en avais déjà marre wallah, j'ai envie d'arrêter, mais j'me force pour mon père, il va être grave déçu sinon.

*Message de Selfi: Ramène-toi*

Et merde, il est 16h, il reste encore une heure de taffe ! J'fais comment ?

Jasim: J'suis au taffe

Selfi: J'men bat les couilles

Putain, j'suis coincé, il va me flinguer si j'y vais pas.

Sans réfléchir, j'ai regardé à droite et à gauche, ils étaient tous à fond dans leur travaille, y'avait pas mon père à l'horizon, j'ai tracé. Tant pis, j'préfère perdre le taffe que perdre la vie.

«A leurs yeux tu n'es qu'une caille»Where stories live. Discover now