Protection (with Vic Fuentes)

Chapitre 7

Vic m'avait emmené chez lui et avait capturé sa mère dès qu'on avait passé la porte d'entrée. Mike me montra la chambre dans laquelle j'allais séjourner quelques temps et s'assit sur le lit en riant. Une personne que je devinais comme Madame Fuentes arriva dans la chambre peu de temps après. Elle s'arrêta au pas de la porte, me regardant comme si elle était déboussolée. 

- Tu lui ressembles tellement, murmura-t-elle. 

- Maman ! 

- Excuse moi Vic. Je suis Vivian, la mère de ces deux gamins, me sourit-elle. Tu peux rester ici autant que tu veux. 

- Demain on ira au poste de police, me prévint Vic en s'asseyant près de moi. 

- Pourquoi ? 

- Pour porter plainte contre ta mère, me dit-il surpris. 

- Quoi ? Non ! Vic on ne peut pas faire ça, m'emportais-je. 

- Et pourquoi ? 

- Parce que je ne veux pas ! C'est ma mère Vic !

- Et elle te frappe !

Le ton montait entre nous mais je ne voulais pas abandonner. 

- Ce n'est qu'un mauvais moment Vic ! Ça passera ! 

- Oui parce qu'on va aller à ce fichu poste de police et tout raconter ! 

- Non ! Vic s'il-te-plaît, ne fais pas ça ! 

Il semblait perdre peu à peu la bataille, et après quelques contre-arguments il accepta sa défaite. Je le pris dans mes bras mais il ne répondit pas au câlin pendant quelques secondes avant de me frotter doucement le dos. Finalement, Mike l'appela pour jouer à un jeu vidéo et je les suivis dans le salon, m'asseyant au pied du canapé. Vivian vint nous voir et hurla sur les garçons :

-  Michael Christopher Fuentes et Victor Vincent Fuentes ! Ne vous ai-je donc rien appris ?! La galanterie voyons ! On ne laisse jamais une femme sans siège ! Mike tu échanges avec elle. 

- Mais maman c'est pas une femme, c'est Cara. Elle est pas humaine, rit Vic. 

Je le rejoignis et maman Fuentes vint déplacer son fils au sol et me fit gentiment signe de me placer sur le canapé. Je la remerciais et elle nous indiqua que le dîner serait bientôt près. 

- C'est quoi ?

- Des Burritos. 

- Mike, si tu manges mon burritos, je te tues. 

Il semblait si sérieux que j'arrêtais automatiquement de rire, le regardant un court instant. Mike sourit et se reporta sur l'écran. 

- Tu sais grand-frère, si tu faisais moins attention à la bouffe, tu n'aurais pas perdu cette partie. 

Mike venait tout juste de passer la ligne d'arrivée.

On était à table et Vic ne cessait de frapper des poings sur la table pour avoir ses burritos. J'étais si peu habituée à le voir comme ça. Au lycée il ne parle jamais et a toujours un air triste ou concentré sur lui. Là il faisait l'imbécile et n'arrêtait pas de rire. Vivian arriva avec nos assiettes et Vic applaudit. Il engloutit rapidement son premier burrito alors que je venais tout juste de commencer le mien. Je sentais mon portable vibrer dans ma poche et je savais qui appelait mais je ne voulais pas décrocher. Á la place je me concentrais sur Mike qui venait de piquer le dernier burrito de Vic. Celui-ci lui jeta un regard noir et Mike partit en courant, l'objet convoité dans les mains. 

- Reviens faux frère ! 

- Ah, c'est toujours comme ça quand je fais des burritos, soupira Vivian pendant que son mari rigolait.

- Alors Cara, tu as déménagé ici récemment ? 

- Oui, il y a quelques semaines ? 

- Ta mère travaille ici si j'ai bien compris.

- Non, en fait elle devait travailler dans un centre de recherche ici mais elle a reçu une lettre de la Mensa qui disait qu'ils refusaient de financer ses projets puisque aucun d'entre eux ne parvenaient à des résultats concluants. 

- Oh, cela a dû être dur pour elle. 

- Oui.

- Pardon Cara, je veux dire, avec tout ce qui se passe pour toi en ce moment, cela ne doit vraiment pas être facile.

- Vic vous l'a dit ? 

J'avais l'impression qu'ils savaient tous les deux que ma mère avait la main légère ces derniers temps. 

- Oui, cela t'embête de nous parler de ça ? On peut choisir un autre sujet si tu veux. 

- Non non c'est bon. Oui c'est assez compliqué mais ça va, je veux dire... Je ne suis pas totalement seule. Vic est avec moi au lycée. 

- Et nous aussi nous sommes là pour toi. Mais dis moi, pourquoi ne veux-tu pas aller à la police ? 

- Et bien, j'espère en fait que ma mère est toujours à l'intérieur de ce corps et qu'un jour le monstre qui la remplace disparaisse. Je veux lui laisser une chance. Je sais que c'est stupide, pardonnez-moi.

- Non ce n'est pas stupide, intervint le mari. Si on perd espoir, qu'est-ce qu'il nous reste ?

Je lui souris, heureuse de voir quelqu'un me comprendre et Vic choisit ce moment-là pour réapparaître, un burrito à moitié entamé dans la main. 

- Tu as réussi à le récupérer finalement, remarquais-je. 

- Où est Mike ? demanda Vivian.

- J'ai dû l'assommer à coups d'oreiller pour récupérer mon trésor, il gît sûrement sur son lit.

Cela devait être quelque chose d'habituel ici parce que les deux adultes hochèrent la tête et proposèrent des desserts. Je refusais, ayant assez mangé et Vic avait encore la bouche pleine. 

- C'est toujours aussi sérieux la bouffe pour toi ?

- Seulement quand il s'agit de burritos. 

Je ris face à sa tête enfantine, le prévenant qu'il avait du fromage sur le nez. Il l'essuya avant d'entamer le dernier burrito de son assiette. Une fois qu'il eut fini de manger, on alla dans sa chambre et il prit un livre et me dit d'en choisir un à mon tour. Il en avait une quantité impressionnante. J'en pris un nommé : "le Dahlia Noir" et commençait à lire. On était silencieux et seul le bruit des pages se faisait entendre. On frappa à la porte et Vic donna la permission d'entrer. 

- Je voulais juste demander à Cara si elle voulait venir avec nous ce week-end à la randonnée.

Vic me jeta un coup d'oeil. Je pouvais rester ce week-end ? Je souris cela me permettra d'éviter ma mère pendant encore quelques temps. 

- Oui avec plaisir !

Vivian me sourit et nous souhaita bonne nuit avant que l'on se remette à lire. J'en étais au quart du livre quand Vic me fit signe de venir lire sur le lit au lieu du sol. J'étais pleine de courbatures dans le bas du corps. Je m'installais près de lui et il mit sa tête sur mon ventre, tenant son livre à bout de bras au dessus de son visage. Je ne sais pas comment il fait ça, je repensais au nombre de fois où j'avais essayé et où le livre s'était lamentablement échoué sur mon visage. C'est ce qui se passa pour Vic quelques temps après et je ne pus m'empêcher de rire. Cependant il ne fit rien pour dégager le livre et je le fis pour lui. Je remarquais alors qu'il s'était endormi. J'essayais de partir mais il grogna, se tournant sur le ventre et entourant le mien de ses bras, y frottant sa joue. Je ne bougeais donc plus continuant de lire mon livre jusqu'à ce que je sombre à mon tour dans le sommeil.

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