Chapitre 20 : Merry Christmas Mr Snape !

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Tandis que toute la Grande-Bretagne, communauté sorcière ou moldue, fêtait le réveillon de Noël dans un immeuble d'un quartier de Londres, une jeune femme se lamentait intérieurement à propos de sa soirée. Réunis autour d'une grande table en cerisier laqué, un élégant chemin en coton couleur crème traçant la route des plats aux convives, trois Moldus et un Sorcier mangeaient. Elise Smith, la maîtresse de maison, babillait à propos de ses difficultés à boucler son dernier roman à l'eau de rose, tandis que Colin Barnes, son compagnon, découpait une dinde rôtie, fermement tenue par un Severus Snape, Sorcier incognito, tout ceci sous les yeux d'une Jane Smith abasourdie face à la scène qui se déroulait.

La rédactrice, et héroïne d'une histoire pleine de rebondissements, maugréait silencieusement en jetant des regards menaçants à son mentor. Jane n'appréciait que moyennement l'attitude de l'homme en noir. Après sa sortie fracassante des toilettes, Snape n'avait eu de cesse de redoubler d'efforts pour se montrer affable, voire complice avec les parents de la jeune femme. Distribuant des sourires à tout va, se proposant régulièrement pour faire le service, comme un vrai gentleman, le Potionniste mettait un véritable point d'honneur à être le parfait invité. Au plus grand ravissement des deux aînés, décidés à adorer cet étrange inconnu, et au plus grand dam de la demoiselle.

« Vous me faites un peu penser à un personnage de roman, Severus. » Annonça Elise tout en servant un délicieux Corbières provenant de leur impressionnante cave à vin.

Jane manqua de s'étouffer avec les restes de son verre de Martini, et Colin leva les yeux au ciel en signe d'impuissance. Le concerné, lui, tendit délicatement son verre pour se faire servir, et arqua un sourcil amusé :

« C'est exactement ce que Jane m'a dit le jour de notre rencontre... » Susurra l'homme en noir en lançant à la jeune femme un regard entendu.

La Moldue allait lui répliquer quelque chose de cinglant, lorsque sa mère lui coupa la parole pour poursuivre :

« Cela ne m'étonne pas, Jane a toujours été fascinée par les personnages sombres et charismatiques des romans de Jane Austen. Saviez-vous que je l'ai prénommée d'après elle, d'ailleurs, Severus ?

— Maman... ! Tenta de rappeler à l'ordre sa fille d'un ton digne d'une ado en rébellion.

— Je l'ignorais. Répondit-t-il. C'est un excellent choix, si je puis me permettre, votre fille rend parfaitement hommage à ce grand écrivain. »

Elise acquiesça en souriant, tandis que Jane fixait le Sorcier la bouche grande ouverte, et les joues s'empourprant. Il y eut un léger silence, que les deux parents n'osèrent rompre pour des raisons romantiques, durant lequel le Sorcier et la Moldue se regardaient intensément. L'un en étirant lentement la bouche en un sourire victorieux, et l'autre rendue muette par la basse manœuvre parfaitement organisée qui se tramait malgré elle. La jeune femme cligna des yeux, avant de se ressaisir :

« Parce que vous connaissez Jane Austen, peut-être... ? Répliqua-t-elle venimeuse.

— Pour un Professeur de Poésie, cela vaut mieux. Et au risque de vous surprendre, je suis très flatté par la comparaison que vous et votre mère faites. Je suppose que je vous fais penser à ce Monsieur Darcy que vous deviez secrètement adorer lors de vos lectures. Contra-t-il. »

Jane rougit de plus belle et plongea instantanément les yeux vers sa dinde qui ne lui faisait définitivement plus envie. Sa mère, elle, gloussa, en jetant un regard amusé vers sa fille :

« Vous la connaissez que trop bien, Severus ! Jane ne s'est jamais lassée d'Orgueil et...

— Maman... Gronda la concernée en boudant.

A la MoldueWhere stories live. Discover now