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Pour la énième fois depuis le début de la matinée, Mallory eut l'impression d'entendre sa voix. Elle avait hâte de savoir comment son entretien s'était déroulé. Mais surtout, elle souhaitait dissiper le froid qui s'était installé entre eux.

Jason apparut avant la pause-déjeuner, élégant et très séduisant dans son costume gris clair. Elle lui laissa quelques minutes, puis n'y tenant plus, elle frappa à sa porte.

— Alors ?

— Bof, je crois que je n'ai pas le bon profil.

— Dans ce cas, pourquoi ils t'ont convoqué ? Quel est le nom de cette firme ?

— Honnêtement, je préfère ne plus en parler.

— Rassure-toi, on te trouvera un stage.

— Mais, je n'en doute pas.

— Je t'ai laissé plusieurs messages dimanche.

— C'est probable, je ne suis rentré que ce matin pour me changer.

— Tu n'es rentré que ce matin !

Il prit un air étonné.

— Oui, pourquoi ?

— Tu avais un entretien, Jason, lui rappela-t-elle sur un ton sec.

— Rassure-toi, j'y suis arrivé en pleine forme.

Elle saisit parfaitement son sous-entendu et se força à tempérer son agacement.

— Tu es toujours en colère après moi, c'est ça ?

— Mais non.

— Alors, fais-moi un énorme câlin.

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour se lover contre lui, réduisant en miettes ses tentatives de résistance. Jason pesta contre sa faiblesse tout en se laissant aller contre elle.

— On mange ensemble ce midi ?

— Je suis déjà pris. D'ailleurs, mon invitée est là.

Il la relâcha pour aller à la rencontre d'une brune magnifique. Ils s'étreignirent avec effusion.

L'inconnue posa un long baiser sur ses lèvres.

Jason fit les présentations.

— Ravie de vous rencontrer.

Mallory, qui ne pouvait pas en dire autant, se contenta d'esquisser un sourire crispé avant de s'éclipser sous le regard curieux de Joan.

— C'est donc elle qui te tourne en bourrique...

***

Avec une pointe d'agacement, elle tapotait furieusement la touche d'effacement de son clavier. C'était la troisième fois qu'elle recommençait cette maudite phrase. Et pour cause, elle était distraite par le spectacle de Joan assise sur le coin du bureau de Jason, balançant ses jambes interminables et agitant sa poitrine scandaleusement dénudée sous son nez. Et cet idiot ne semblait pas être contre si elle se fiait à ses œillades pitoyablement intéressées !

— Ils sont sortis ensemble, précisa Maria.

— Je n'ai rien demandé, répliqua Mallory avec humeur.

— Non, mais tu pensais si fort que je t'ai entendu, rétorqua-t-elle suavement.

Peu de temps après, Jason et Joan quittaient le bureau, main dans la main, sous le regard assassin de Mallory et le fou rire de Maria.

Contre toute attenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant