10. Poussière de fée

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Ils couraient tous les deux à une vitesse folle. Wendy lui demanda, hors d'haleine :

- Est-ce que tu connais un endroit où nous pourrions nous cacher ?

- Oui, ce n'est pas loin si on court vite. Espérons y arriver avant que Peter ne soit au courant que nous ne sommes pas encore contrôlés. Sinon il s'en mêlera ! cria t-il.

Ils continuèrent à courir pendant plusieurs minutes, essayant d'échapper aux garçons perdus qui étaient derrière eux. Le garçon qui avait aidé Wendy tourna d'un seul coup dans une autre direction, que Wendy suivit. Elle entendait les pas de ses poursuivants s'envoler, et elle se concentra sur le paysage qui défilait devant ses yeux bleus. Ils arrivèrent alors devant une grande grotte, en forme de crâne. Cela fit frissonner Wendy.

- Monte vite, ils vont nous rattraper ! chuchota la garçon.

Wendy commença à monter les escaliers qui montaient en haut de la grand grotte. Elle se trouvait à côté de la mer, et l'obscurité était déjà là, laissant le pays imaginaire s'endormir sous les nuages roses. Quand ils arrivèrent au bout de leur chemin, le garçon dont Wendy ne connaissait pas le nom se stoppa et son visage se décomposa. Ils se retournèrent en comprenant que les garçons perdus étaient sur le point de grimper la grotte également. 

- Je suis désolé Wendy... on est piégés, dit-il en soupirant.

Pendant quelque secondes, Wendy en voulu à ce garçon. Elle n'aurait jamais du lui faire confiance. Elle qui c'était dit en abandonnant Baelfire qu'il fallait qu'elle ne compte que sur elle même. Elle changeait définitivement beaucoup trop vite d'avis. Mais elle refusa de perdre espoir et lui demanda :

- Il n'y pas d'autre moyen ?

- Non, nous sommes fichus. Écoute, on a qu'a leur donner la poussière de fée que j'ai volé, et ils nous laisseront sans doute la vie sauve.

- Pardon ? Tu abandonnes ?

- On a pas le choix ! Ils nous ont, c'est terminé !

- Mais tu ne comprends donc pas ? Cette poussière est notre sortie. Recule !

Elle lui prit la main et recula, comme pour prendre de l'élan pour une chute.

- Attend, là, qu'est-ce que tu fiches ?

- Tous le monde sait que la poussière de fée fait voler. Doutes-tu de ça ?

Elle était presque obligée de hurler, tellement les vagues de la mer enragée faisaient du bruit. Elles claquaient contre les murs robustes de pierre de la grotte, ce qui faisait trembler les deux adolescents de petites secousses.

- Mais celle là ne fonctionne pas ! répéta t-il.

- Car tu n'y crois pas, lui répondit la jeune fille.

Il respirait fort, comme si il avait peur, comme si il était essoufflé de prendre un tel risque. Mais il lui donna un sourire faible, mais vrai. Wendy comprit alors qu'il n'était pas très d'accord. Mais c'était la seule chance pour s'en sortir. Elle lui arracha d'un coup sec le collier qui tenait la fiole de poudre, et elle l'ouvrit.

- Mais moi, j'y crois, rajouta Wendy.

Elle renversa la fiole sur sa tête, et la poussière devint verte éclatante. Comme les yeux du garçon. Elle s'élança dans le vide, et tous se passa lentement, au ralenti. Comme si c'était un effet secondaire de la poussière. Elle tenait le garçon par la main, et ils s'envolèrent haut dans le ciel. Wendy adorait voler. Elle avait ressenti cette même sensation quand elle était partie de chez elle pour Neverland. Le garçon à coté d'elle avait le sourire jusqu'au oreilles, et il regardait Wendy, avec la plus grande admiration du monde. Ils voyaient le pays imaginaire depuis le ciel, et ils regardaient la forêt qui se rependait à perte de vue. Une limite existait-elle à ce pays extraordinaire ?

Wendy voyait la lumière verte se dissiper petit à petit, et redevenir totalement invisible. Alors, elle descendit vers le sol, mais le pouvoir de la poussière partit avant qu'ils ne touchent le sol. Ils étaient tout de même haut, et ils tombèrent dans le petit vide. Ils s'écrasèrent de plein fouet sur le sol. Wendy lâcha un soupir pénible, tandis que le garçon cria une injure. Ils se relevèrent tout les deux, et se regardèrent. Wendy était triomphante de joie et elle lui dit :

- Je te l'avais dis ! Ici, tout est possible !

- Bien sûr, Wendy, lui répondit-il.

Son sourire se changea. Il était différent. Elle ne savait pas comment décrire un sourire aussi mauvais.

- Je ne t'ai jamais dis mon prénom, lui dit-elle.

- Ah, vraiment ? 

Wendy se figea, son regard se remplit de colère, en une fraction de petite seconde.

-Tu m'as menti ! Tu es un garçon perdu toi aussi ! Tu travailles pour Pan !

- Tu as raison, Wendy. À une seule exception.

Il se rapprocha de Wendy, et lui frôla presque le visage, tellement ils étaient proche l'un de l'autre. Un sourire de triomphe se dessina, un sourire satisfait d'enfant, un sourire sadique.

- Je suis Peter Pan.




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