Chapitre 3

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Mon portable vibra pour la 5ème fois et j'éteignais le rappel.
Je savais qu'il fallait que je rentre, mais j'avais encore beaucoup trop de choses à faire..

Après l'intervention de Zoé ce matin la journée avait défilé à une vitesse folle et je me retrouvai enfin seule, à minuit, à mettre de l'ordre et à boucler ma journée.

Tout le monde était parti, il ne restait plus que moi et Mme Dequerre puisque cette dernière habitait dans un petit loft au dessus de l'entreprise.

Je soupirai, posai mes papiers et relevai la tête en me massant la nuque. J'avais passé la journée dans la même position, aussi mes vertèbres craquèrent douloureusement quand je me levai.

Je me rendis au coin de la pièce et, après avoir verifié que Mme Dequerre n'était pas dans le coin, je puisai un peu d'énergie dans le mur.

Cette sensation agréable et familière me remplit de chaleur, mais je m'obligeai à ne prendre que le strict nécessaire.

Aussitôt ma fatigue disparut et je retrouvai la force de reprendre mon travail.

Je me rassis doucement sur ma chaise froide et allumai mon ordinateur.

Des bruits secs contre la porte m'interrompirent et je criai un "Qui est-ce ?" Sans lever les yeux de mon clavier.

Des bruits de talons claquèrent jusque devant mon bureau et je soupirai.

"Zoé. Tu n'as pas la même définition que moi du mot "jamais".

- Arrête ce petit jeu, Ophélie. Je dois vraiment te parler.

- Dégage. Tout de suite.

- Sinon quoi ? Quitte tes airs de reine de la publicité, Ophélie, ce monde n'est pas le tiens et tu le sais !

- Tu ne me connais pas donc arrête de croire que tu sais quel monde est le mien, répondis-je calmement.

- Tyréa a besoin de toi. Ce n'est pas en restant enfermé ici que tu l'aidera.

- Depuis quand Tyréa t'interesse ? demandai-je sans refléchir.

- Depuis que les choses ont deconné. On a vraiment besoin de toi.

- Tu comprends pas ? J'en ai plus rien à foutre de Tyréa !

- Biensûr... je pourrai presque te croire, sauf que.. tu es bien trop transparente. Tu démébages, tu te trouves un boulot le plus crevant possible, tu te fermes aux autres.. c'est criant. Tu fais tous les efforts du monde pour oublier ton passé. Ça ne veut pas dire que tu apprécies ce que tu fais.

- Je te dis que non. J'aime mon métier et..

- Tu aimes ton métier ? s'écria Zoé. Tu aimes ton métier ?! Mais quel être humain peut aimer passer ses journées dans un bureau froid entièrement coupé du monde ?!

- Tu sais mieux que tout le monde ici que je ne suis pas qu'un être humain, rétorquai-je sèchement.

- Ah ! C'est toi qui l'as dit. Et les "pas qu'un être humain" ne restent pas à pourrir dans un bureau, conclut-elle avec un sourire satisfait."

Je mordis l'interieur de ma lèvre, stressée. Cette conversation prenait un tour qui ne me plaisait pas du tout.
Je perdais le contrôle.

"Fous moi la paix Zoé. Je ne t'aiderai pas. Inutile d'insister."

La rousse fronça les sourcils et laissa échapper un juron.

"Tu es vraiment la fille la plus conne et la plus butée que je connaisse, Ophélie Libel Hackan."

Tome 2 EnergieWhere stories live. Discover now