Tome 2 Energie

Chapitre 18

J'avais commencé à m'endormir, quand un cliquetis dans la serrure me fit sursauter.
Je me levai d'un bond, impatiente de sortir de cet endroit.

La porte s'ouvrit en grand, mais au lieu de Kreïsa et Sauréa ce furent deux visages masculins qui m'acceuillirent dans le couloir desert.

L'un des deux hommes avait encore sa main posée sur la porte, ce qui me laissa supposer que c'est lui qui venait de déverouiller la porte.

Il se redressa, me jaugea rapidement du regard puis partit sans dire un mot.

"Alors, intervint le deuxième homme juste derrière lui. Qu'est-ce.. qu'est-ce que tu faisais coincée là-dedans ?

- Hum... c'est un peu long à expliquer. Merci de m'avoir sortit de là."

Je le détaillai attentivement, intriguée.

Son profil était véritablement atypique.
Ses cheveux blonds en pagaille laissaient apparaître des racines rousses, et ses sourcils oranges étaient masqués par de grosses lunettes rondes.

Il était très grand, et tout fin. Son tatouage aussi était inhabituel: il recouvrait l'intégralité de son cou, mais pas une seule marque sur le visage.
Derrière les verres de ses lunettes, ses yeux bleu perçants me fixaient eux aussi avec interêt.

"Derien, desolé si je t'ai paru agressif tout à l'heure, je.. je t'ai pris pour quelqu'un d'autre.

- J'ai cru comprendre, répondis-je avec un sourire.

- Tu.. tu es..

- Ouai, je suis Ophélie, mais Kreïsa ne me recherche plus, débitai-je sans le laisser finir sa phrase.

- je sais, en fait elle m'a chargé de retirer les affiches qui t'inculpaient."

Il me sourit d'un air gêné et brandit une liasse de feuilles de derrière son dos.

"Oh... je vois. En tout cas encore merci."

Après un dernier regard sur son visage enfantin je fis demi-tour pour repartir.

Il avait l'air gentil. Adorable même. Mais si il travaillait pour Kreïsa nous n'étions pas dans le même camps.

Enfin officiellement si, mais bon.

Je revins donc sur mes pas. À cause de cette idiote de Sauréa je venais de perdre beaucoup de temps.
Et maintenant je mourrai de faim.

Je me dirigeai donc vers un petit restaurant italien dans l'allée des cantines.
Une jeune magicienne blonde pas encore Tatouée pris ma commande, puis je m'installai à une table un peu à l'écart.
Encore une fois, l'épuisement des habitants de Tyréa était flagrant.

Le restaurant était bondé, et pourtant personne ne parlait. À peine quelques bribes de conversation banales du genre "tu voudras prendre un dessert ?"

Je mangeai tranquillement mes pâtes aux cèpes tout en étudiant les gens qui m'entouraient.

Un jeune couple mangeait silencieusement, l'un en façe de l'autre. La fille avait un petit air de Maddie, et je ressenti un douloureux pincement au coeur. Si ça se trouve la blonde était déja morte en ce moment.

Derrière eux, un petit groupe de Tatoués se partageaient une pizza géante sans dire un mot.
Ils avaient les yeux cernés, la mine triste.
Franchement, la scène était on ne peut plus déprimante.

Je me dépêchai de finir mon plat puis ressortis en direction de la prison.

Cette fois, pas de Sauréa en vue.