Chapitre 7

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Après quelques heures passées à me tourner et me retourner dans mon lit pour trouver le sommeil, j'abandonnais.

Comment rester à dormir alors que tout s'écroulait à Tyréa ?

Je sortis discrètement de ma chambre, retrouvant les couloirs sombres que j'avais quittés quelques heures auparavant.

Il faisait encore plus noir que tantôt.
Je ne voyais même pas où je posais les pieds.

Je pensai à créer une boule de lumière, mais si quelqu'un me voyait.. finalement je décidai de garder une main sur le mur de façon à ne pas me perdre, et d'aller tout droit. Je déboucherais forcément quelque part.

L'ancienne Ophélie aurait été morte de peur.
L'obscurité, l'ambiance malsaine, une démone aux commandes...

Mais peut-être que l'ancienne Ophélie serait encore en train de s'entraîner avec les autres, en ce moment.
Peut-être qu'elle se serait déjà lié d'amitié tout le monde.

Je m'arrêtai de marcher, la gorge serrée.

Même si je me persuadais que j'avais changé, la verité c'était que c'était bien plus simple de s'enfermer dans la méprise des autres. Suéline avait raison: j'avais prit tout le monde de haut parce que je n'avais fait aucun effort pour être sympa.

Je laissai échapper un soupire et le regrettai aussitôt: des bruits de pas retentirent au bout du couloir et j'aperçu une lumière se rapprocher dangereusement de moi.

Ok.
Ne pas paniquer.
Ils ne pouvaient pas m'avoir vu ni entendu, ils étaient trop loin.

J'avais encore un peu de temps.

Je pouvais devenir invisible, mais ça me demanderait trop d'énergie, or je n'avais pas grand chose sur moi.
Donc.. je devais me cacher.

Je regardai rapidement autour de moi: le noir complet.

Pourquoi j'étais sortie de ma chambre, moi ?!

Je fis demi-tour et couru le plus discrètement possible vers les chambres. Mais dans l'obscurité jamais je ne retrouverai la mienne... d'autant plus que je ne connaissais pas son numéro.

Je continuai quand même de courir en me retournant régulièrement pour voir où en était la lumière.

Quand j'eut placé assez de distance entre nous je me concentrai pour faire apparaître une lampe torche, que j'allumai.
Bon.
J'étais arrivée à la chambre 340.
J'éclairai tout autour de moi, mais rien. Aucun endroit où se cacher. Et si je continuai je risquai de tomber sur un cul de sac.

Je déglutis bruyamment, morte de stress.

Comment me sortir de ce merdier ?

Et les bruits de pas qui se rapprochaient...

Soudain je levai les yeux vers le plafond. Ça avait l'air assez fin comme paroi... ça pouvait marcher.

Je fermai les yeux et visualisai les atomes autour des mes pieds. Puis je créai deux grandes échasses de bois qui m'élevèrent juste en dessous du plafond.

Le coeur battant à toute vitesse je créai un trou dans les planches de bois et me hissai difficilement à l'interieur. Puis je fit disparaître les échasses et refermai le trou dans sa quasi intégralité, de façon à pouvoir observer les arrivants.

L'espace plafond-toit était minuscule, à peine de quoi tenir accroupie, et l'air était un peu étouffant. Mais ça ferait l'affaire.

Je plaquai mon oeil devant la petite ouverture que j'avais laissée et patientai, tous les sens en éveil.

Tome 2 EnergieWhere stories live. Discover now