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Le 20/09/97,
À Paris.

«Salut toi,

Je t'en ai voulu.
Sais-tu ce que j'ai ressenti quand Lucie est venu me voir en larmes. Sais-tu ce qu'elle m'a dit ? "Elle est partie." Elle répétait ça encore et encore. Au début, j'ai cru que tu étais morte. Puis, j'ai compris que c'était moi qui mourrait.

Tu nous avais quittés et nous n'avions aucune idée pourquoi. Tes parents parlaient de toi comme une inconnue. Tu n'existais plus. Ils t'avaient enterré alors que tu n'étais pas morte. Et ça me tuait.
Puis, j'ai appris à vivre avec l'idée que tu n'étais plus là.
Quand j'ai reçu ta première lettre, j'ai cru revivre. Je suffoquais. Je n'y croyais pas. J'ai ouvert la lettre, encore sous le choc.
Il n'y avait qu'une phrase.
« H,
Je suis désolée, et je t'aime.
-E »

"Je suis désolée."

Pensais-tu que ça allait me suffire ? Que cela allait me rassurer ?
Tu avais quitté la ville pendant la nuit. Et tes parents ne te parlaient plus. Alors, oui, tu devais être désolée. Il le fallait. Si j'étais triste, tu devais être désolée.

"Je t'aime"

Tu ne me l'avais jamais dit avant. Sans le "H" au début, je n'aurais pas compris que cette phrase était destinée à moi.
Combien de fois je te l'ai crié, chanté. Mais tu ne me l'avais jamais dit. Il a fallu que tu disparaisses pour que je remarque toutes ces choses.

J-10.

Tout mon amour, xx.»

Nos Lettres [Terminée] H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant