Juste Lui

1| Idiot.

《 Ne t'approches pas d'elle Jordan, tu t'en morderas les doigts.》fis-je, menaçante

Il était hors de question qu'il s'approche d'elle, de près ou de loin. Je tiens trop à ma meilleure amie pour la laisser tomber dans le panneau, elle est si naïve. Enfin, naïvement amoureuse. Comment peut-elle aimer un garçon tel que celui-là ?

《 C'est elle qui viendra à moi Emma, ne t'en fais pas...》dit-il

Il ne m'aura pas là-dessus. Jany, bien que très naïve sur ce terrain, sait pertinnement que Jordan ne se sert pas de ses sentiments, si ce n'est pour haïr quelqu'un. Il ne sait faire que ça : haïr et se battre. Ou du moins, dans cette classe là. Une classe que j'ai nommée " adjectifs pour Bad-Boys"

Sur ce, je lui tourne le dos et rentre passe la porte de chez moi. Qui aurait su qu'en plus de détester Jordan, ce soit mon voisin ? J'aurai aimé avoir de gentils voisins, des personnes agées par exemple. Mais non, la vie est tellement parfaite qu'elle me donne l'occasion de m'engueuler 24h/24h avec lui. Quelle chance.

《 Alors ? Ça ne va toujours pas avec lui ? 》me questionne ma mère

《 Il m'attaque sur les sujets qui fâchent maman. Ça n'ira jamais.》

Elle souffle et je rejoins ma chambre à l'étage. Je prépare déjà mon sac car demain, nous reprenons les cours et je vous avoue que ce n'est pas la grande joie. Je fourre quelques affaires - utiles ou pas - et sors sur le balcon. C'est sans étonnement que Jordan est également sur le sien, en face.

《 Qu'est ce que tu fiches là, Jordan.》dis-je avec dûreté

《 Je profite du soleil sur mon balcon, tout comme toi à ce que je vois.》

《 Tu m'exaspères vraiment dans ton genre.》

《 Dans mon genre ? Qu'est ce que tu veux dire par là chérie ? 》

Oui, il me donne des surnoms ridicules tels que chérie, poupée, et le pire, bébé.

《 Tu es un charmeur, tu joues de ça. Tu sais qu'il y a une multitude de filles à tes pieds, tu prends de la confiance et hop là ! Un Bad-Boy de plus sur Terre.》

《 Tu as l'air d'aimer les Bad-Boys, chérie 》

《 Je les adore, surtout quand ma main s'écrase sur leur belle gueule.》

《 Donc tu admets que j'ai une belle gueule ? 》

《 Les gueules c'est pour les animaux, Jojo.》

Je referme mon balcon et ferme le store, ainsi je coupe tout contact avec cet abruti qui ne pense qu'à lui, sa personne et sa gueule. Ce que j'ai tout précédemment est vrai ; les Bad-Boys sont montés au sommet seulement grâce à leur physique, et c'est dégueulasse de voir qu'avec seulement ça, ils contrôlent. Ils contrôlent surtout les filles naïvent, comme Jany. Elle me dit que la voix rauque et ténébreuse de Jordan l'attire, moi elle me repousse. Elle ne cesse d'essayer de me montrer le bien en lui, mais je n'en voit pas la moindre trace.
Il se croit le plus fort, le plus beau, celui qui est au-dessus de la société. Il me fait rire avec ses menaces, du genre " tu devrais reculer " comme si je devais le craindre.
La seule fois où il serair possible de le craindre c'est quand il aura la gastro. Je fuis cette maladie comme la peste, donc à ce moment, je le fuirai aussi. Et il serait probablement réjouis que je me trouve dans la longue liste des personnes qui ont du respect pour des gars comme lui. Personnellement, je n'ai aucun respect pour eux, au contraire. Il n'en mérite pas moins, pour ma part.

《 Emma ! Quelqu'un pour toi ! 》hurle ma mère d'en bas

Je dévale les escaliers, mais me ravise en voyant Jordan sur le perron. Je sors et referme derrière moi, pas question qu'il entre chez-moi. Je prend mon air désintéressé et croise les bras sur ma poitrine, en ayant conscience que je perds mon temps.

《 Qu'est ce que tu veux.》je crache.

《 Je voulais simplement de la farine, s'teu plaît. Ma mère fait un gâteau et on en a plus.》

Je soupire et pars chercher la farine. Je le fais pour sa mère, pas pour lui. C'est évident que je lui aurai claqué la porte au nez s'il venait me demander ça, car jamais Jordan James ne cuisine. Ou alors, j'espère que les habitants de la ville y sont préparés et évacués.

《 Tiens ta farine.》dis-je sèchement

《 Allez, souris un peu ! 》

《 T'as eu ta farine, maintenant casses-toi avant que je te la fasse bouffer par les narines.》

Il sort à reculons du jardin, ses yeux exorbités. J'aime dire des choses comme ça, j'effraie les gens et je passe pour une énorme psycopathe.

《 Il voulait quoi ? 》lançe ma mère

《 De la farine, je lui ai donné le paquet qui restait.》

《 Non ! J'en ai besoin pour des crêpes ! 》

《 NOOOONNN ! 》

Je traverse le couloir en courant, ouvre la porte et toque rapidement chez Jordan. J'entre sans attendre et attrape le paquet, juste avant que Jordan ne l'ouvre.

《 Ma mère en a besoin ! 》dis-je en repartant en courant

《 Emma reviens là ! 》

Jordan se lance à ma poursuite et me plaque sur la pelouse. Il est à quelques centimètres du paquet, alors j'attrape celui-ci et le fracasse contre sa tête.
Le paquet éclate telle une bombe sur sa belle gueule, qui à présent est toute blanche. Je me tords de rire sur l'herbe tandis qu'il s'étouffe avec de la matière rentrée dans sa bouche.

《 C'est pas drôle Emma ! Regarde-moi ! 》

Je décoche aussitôt mon téléphone et prends immédiatement une photo, que je garde bien dans ma galerie.

《 À demain, Jojo.》

Je repars chez moi, prends un peu d'argent et file à la superrette du coin racheter de la farine. Éclater un paquet sur la tête de Jordan, fait.

Je rentre avec mon paquet et aide ma mère à préparer des crêpes avant l'arrivée de mon père. Je dresse la table dans le salon et allume la télévision sans parler du paquet explosé.

《 Pourquoi as-tu mis autant de temps pour récupérer le paquet ? 》

Ouh...La question fatidique.

《 Je...》

《 Ne me ments pas, Emma.》

《 Je l'ai explosé sur Jordan.》

《 COMMENT ?! 》

《 Il l'avait cherché ! 》

《 Ce n'est pas une raison ! Vas t'excuser jeune fille ! 》

Je soupire et grimpe dans ma chambre pour aller sur le balcon. Je fais signe à Jordan de sortir sur le sien, ce qu'il fait, toujours aussi en rogne.

《 Je suis venue te dire pardon.》

《 Tu regrettes chérie ? 》

《 Pas du tout, c'est juste que si je le fais pas je mange pas de crêpe ce soir.》

《 Tu préfères les crêpes plutôt que moi ?!》

《 Et ouai faut pas rêver ! 》fis-je en rentrant