Deux ailes pour une vie

Chapitre 25

Je veux juste une dernière danse, avant l'ombre et l'indifférence.

Ariel

Je quittais la chambre d'Elly a l'aube, conscient qu'il ne me restait plus qu'une nuit à ses côtés. Je rentrais chez moi, triste comme jamais, ce qu'Angel ne manqua pas de flairer, car il vint se frotter à mes jambes.

-Salut Angel, fis-je sans conviction.

Il aboya pour me montrer son soutiens.

-Salut gamin, entendis-je derrière moi.

-Salut Gabriel, dis-je sans me retourner.

-Comment ça va?

-Mal. Je n'ai pas envie de la laisser.

-Je sais ce que tu ressens Ariel, me consola t-il.

-Gabriel, si je reste, je nous ferais repérer mais si tu lui rends visite de temps en temps, ça ne devrait pas poser de problème, peux-tu faire ça pour moi, une fois que je serais parti?

-Tout ce que tu voudras, je sais à quel point c'est dur, Anne-Lise me manque terriblement.

-Je comprends maintenant. Enfin, je veux dire que je te comprenais, mais le fait de le vivre moi-même, ça change tout. J'ai changé, elle m'a changé.

Il me serra l'épaule en guise de soutient, mais je devais me reprendre, ce soir, nous irions faire la fête à Paris, et elle serait en robe de mariée. Après la conversation qu'elle avait eu au téléphone avec sa mère, j'avais songé à la demander en mariage, même si nous n'aurions pas pus vivre ensemble, mais elle était trop jeune, et je n'avais pas le droit de lui infliger ça.

-Je serais toujours là Gamin, pour vous deux.

Elly

Quand je me réveillais, Ariel était déjà parti. J'étais triste de savoir que bientôt, je ne le reverrais plus jamais, mon cœur se tordait et me faisait mal.

J'allais me doucher et m'habiller. Mon reflet, alors que j'appliquais du fond de teint sur mon cou, me renvoyais une image bien différente de d'habitude. Mes joues étaient colorées, mon regard brillant. Mais ça allait bientôt changer, et je redeviendrais Elly Travis, la fille banale qui n'avait rien d'excitant dans sa vie.

Les larmes me montèrent aux yeux mais il ne fallait pas que je craque maintenant, sinon, je n'arriverais pas à reprendre une mine assez bien pour n'inquiéter personne. Je soufflais, me concentrant sur ma respiration jusqu'à m'être calmée complètement.

-Aller Elly, tu peux le faire, me chuchotai-je à moi même.

Je descendis les escaliers en collant un faux sourire sur mes lèvres. Ma mère était déjà partie au travail, mais mon père était dans la cuisine. Il n'avait pas travaillé la veille, il était enfin en vacances.

-Salut papa, fis-je en lui embrassant la joue.

-Bien dormis? Demanda t-il le nez dans le journal.

-Oui, Noémie est déjà levée?

-Non, elle dort comme un loir!

-C'est les ados! Ris-je.

Il leva les yeux au ciel. Je me servis une tasse de café, mais ne pus en avaler plus d'une gorgée, mon estomac étant noué comme jamais.

Mes mains tremblaient, et face à mon soudain silence, mon père leva les yeux.

-Elly, est-ce que ça va?