Amour et chicane

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Je sens mes jambes flageoler sous mon poids; Travis, blessé ? Tout tourne autour de moi, je crois entendre la voix d'Élodie, elle me semble si lointaine ! Il faut que je me reprenne, Jaimie va m'attendre et Travis a besoin de moi; je ne veux pas le perdre lui aussi. Menées par l'adrénaline et l'instinct, mes jambes trouvent la force nécessaire pour courir vers l'entrée du parc d'attraction. Ma bouche, ouverte, elle, ne produit aucun son, n'esquisse aucun geste. C'est ainsi que je m'élance sans explication pour mon amie, sans réponse à son regard inquiet. En poursuivant ma course, j'ai l'impression que mes six sens n'existent plus, que ma raison de vivre est de rejoindre Travis; car même si sa blessure n'est pas mortelle, je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose, il est ma seule famille. Je sens le gravier crisser sous mes semelles de souliers. Autours de moi, la multitude de couleurs des manèges défile à toute vitesse. Je cours à en perdre haleine,jusqu'au moment où je percute quelqu'un de plein fouet, je n'y prête pas vraiment attention, je dois me rendre au plus vite à l'entrée. NON ! Quelque chose, ou plutôt, quelqu'un me retient par le bras, je ne peux plus avancer. Je plonge mon regard dans celui du courageux qui ose m'empêcher d'avancer et alors que je me prépare à lui lancer mon regard le plus féroce, je reconnais le garçon qui se trouve devant moi; C'est Tommy, le meilleur amie de James, qui est mon meilleur ami, enfin bref on est tous meilleurs amis. Ses yeux ambres m'envoutent et je me détends sur le coup. De sa belle voix de chanteur, puisque Tommy n'aime pas seulement danser mais aussi chanter, il me demande ce qu'il se passe. Je lui résume vaguement ce qui ce passe alors que je l'entraîne avec moi; un peu de soutien rendu à l'hôpital ne me fera pas de mal. C'est alors que je songe à Élodie... Elle doit être plus qu'inquiète ! Tommy et moi somme rendus à l'entrée du parc d'attraction, comme Jaimie n'est pas encore arrivée, je respire un peu et essaye de me calmer, tout en expliquant à Tommy, clairement, cette fois-ci, ce qui est arrivé à Travis. C'est à ce moment-là, qu'Élodie arrive vers nous le visage tout rouge. La pauvre, elle a du courir comme une forcenée pour nous suivre ! Alors que j'arrive pour la rassurer, elle commence sa tirade et se met à me hurler après. La dernière fois que je l'ai vu crier comme ça, je crois que c'était quand j'ai accidentellement brisé sa poupée favorite lorsque nous étions à la petite école.

-« Lily Wall, comment oses-tu ? Je croyais que nous passions un bon moment de retrouvailles ensemble, si tu voulais être avec ton cher amoureux, tu n'avais qu'à me le dire, j'aurais compris ! Mais non, il a fallut que tu t'arrange pour le voir sans m'en parler ! », hurle-t-elle à mon égard.

Je tente garder mon calme, ce qui n'est vraiment pas évident quand quelqu'un qui compte pour nous nous crie dessus et que une autre personne qui compte beaucoup pour nous est à l'hôpital. Je tente donc de lui expliquer calmement la situation. Je vois qu'elle se sent un peu coupable d'avoir présumé et qu'elle est amusée quand je lui dis que je ne suis pas amoureuse de Tommy. Par contre, il est évident qu'elle est en colère contre moi parce que j'ai donné des explications à Tommy avant de lui en donner, surtout que c'est elle qui était avec moi quand Jaimie m'a appelé. Mais, en même temps, ces derniers temps, Tommy et James ont été beaucoup plus présents pour moi qu'elle. C'est un élément important et ce, même si elle n'avait pas demandé à déménager à Sydney... Je sais que je devrais lui expliquer les motifs de ma réticence, mais j'ai peur de ne faire qu'augmenter sa colère si ardente. Alors que je cherche un moyen de lui faire saisir ma pensée, je sens Tommy qui tire sur ma manche. Je me retourne et entends le vrombissement d'un moteur alors que la lumière incandescente des phares de la voiture à Jaimie. Je me précipite dans l'habitacle alors que Tommy demande à Jaimie s'il peut venir avec nous. Chose certaine, ce n'est pas Élodie qui va vouloir être avec moi à l'hôpital. Au moins, le gentleman qu'est Tommy va pouvoir en soutenir. Quant à ma meilleure amie, elle nous annonce à la seconde où nous allons partir que ses parents vont venir la chercher qu'il ne faut pas que l'on se fasse du souci. Qu'il ne faut pas que l'on se fasse du souci ! Vraiment, je trouve qu'Élodie aurait pu être plus inventive dans sa quête de paix intérieur par rapport à notre chicane. OK, elle essayait uniquement de diminuer le malaise ambiant. Le paysage défile autour de moi, cet univers de couleur me donne le tournis. Un silence portant le poids de l'angoisse de chacun est présent dans l'automobile. Toutes mes pensées sont anxiogène et défilent dans ma tête à une vitesse folle. J'essaie de calmer le tourbillon de réflexions qui emplit mon esprit. Dehors, les arbres et les maisons défilent à une telle vitesse que ça me donne le tournis. Dans mon ventre, un noeud se forme. Enfin, nous somme arrivés ! Je m'élance vers le comptoir d'accueil, et je manque de renverser une infirmière. La rage me prends et m'assaillit sans prévenir lorsque la préposée d'accueil m'annonce que Travis ne peux pas recevoir de visites. Encore une qui croit que je suis une groupie ! Par chance Jaimie et Tommy arrivent, vite, mais moins vite que moi. La préposée nous laisse donc aller voir Travis, puisque Jaimie était avec lui quand il est arrivé à l'hôpital. Je zigzague entre les responsables de l'hôpital, les patients et les médecins, pour atteindre l'ascenseur le plus rapidement possible. À ma droite, quelque chose retient mon attention. Les escaliers ! Mais pourquoi ni ai-je pas pensé plus tôt, ce sera beaucoup plus rapide. C'est ainsi que je m'élance dans le cage d'escalier et monte les marches quatre par quatre, en laissant Jaimie et Tommy derrière. Chambre 304, chambre 304, mais où es-tu ? La voilà ! J'entre en trombe, comme un chien dans un jeu de quilles. Travis est debout et tente vaguement de marcher. Lorsqu'il me voit, toute paniquée, il éclate de rires. Comment ose-t-il ! J'ai juste le goût de le gifler; il le mérite ! Mais bon, il reste mon grand frère et je doute qu'il apprécierait que je le gifle. C'est pourquoi je me contente de le serrer dans mes bras. Il perd un peu l'équilibre, mais étant un danseur, il réussi à reprendre son équilibre. Jaimie et Tommy viennent nous rejoindre. Nous parlons tous le quatre pendant une bon moment, puis Tommy et moi laissons les deux plus vieux discuter un peu. Dans le corridor, je remercie Tommy pour son soutient. Il semble surpris. Par contre, sa réponse me laisse sans mots.
-Lily, il faut que je te dise quelque chose. Si je suis resté avec toi aujourd'hui, c'est parce que je suis amoureux de toi.

Quoi ?!

They call it dancing, we call it living -en pause-Where stories live. Discover now