24.

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Il est 8h30 et je suis déjà à l'hôpital depuis un moment. Je m'en veux terriblement pour hier. J'étais tellement secouée par mon face à face avec Rita et ses lettres que je n'ai pas vu l'heure. Le reste de la soirée, j'ai lu à nouveau toutes ces lettres où Bastian s'ouvrait à moi, me parlait, s'excusait, me demandait mon pardon. Je ne tiens pas à lui demander des comptes aujourd'hui mais, je veux lui spécifier que je viens tout juste de prendre connaissance de ces lettres.

Je fais le pied de grue dans cette salle d'attente lorsque l'infirmière que je vois à chaque fois que je viens ici vient à ma rencontre.

- Comment allez-vous? me demande-t-elle gentiment.

- J'ai vécu mieux.

- Vous n'êtes pas venue hier, si?

- Non, je réponds, gênée.

- Il vous a attendue. Plusieurs fois il m'a demandé si je vous avais vue, m'informe sa voix douce.

- J'ai eu quelques problèmes hier, je me justifie.

- Je ne vous reproche rien. Sa famille est arrivée hier.

- D'accord. Est-ce que je peux le voir?

Elle jette un œil à sa montre avant de relever le regard vers moi.

- Il n'est que 8h50 mais allez-y. S'il dort, ne le réveillez pas par contre.

- Comment va-t-il? je m'enquiers avant de partir vers sa chambre.

- Il va mieux. Il peut parler sans trop se fatiguer mais il ne tient pas encore assis. S'il le fait, sa blessure s'ouvre. Pour marcher, il faudra attendre encore un peu.

- D'accord, merci.

Elle serre légèrement mon épaule en signe de soutien et part dans le couloir. Quant à moi, je me retrouve rapidement devant sa porte. J'entre doucement. Ses yeux verts ne me regardent pas : il dort. Je ferme discrètement la porte derrière moi avant d'approcher un siège de son lit. Après un instant d'hésitation, je passe ma main dans ses cheveux. Ses traits sont fatigués mais ça, je l'avais déjà remarqué dans la banque. Je laisse courir mon doigt sur son visage, juste le frôler pour ne pas le réveiller. Comme pour me rassurer, je pose ma main sur son cœur pour le sentir battre. Je lie mon autre main avec la sienne et je pose mon visage sur le lit.

* * *

J'ai dû m'endormir puisque lorsque je rouvre les yeux, je sens quelque chose qui me caresse les cheveux. Je me redresse lentement, faisant face à un Bastian réveillé. Je passe une main sur mon visage dans l'espoir que cela me réveille plus rapidement.

- Bonjour, murmure-t-il.

- Salut.

Je laisse passer un léger silence pendant lequel il me fixe avant de dire :

- Je suis désolée pour hier mais, je n'ai pas vu l'heure et lorsque je l'ai fait, c'était trop tard.

Minable comme excuse, Alia. 

- Je ne t'ai jamais forcée. Pas même pour la première fois, objecte-t-il bien que je note qu'il semble blessé.

- Bien, tu veux que je te dise pour quelle raison je ne suis pas venue?

- Je n'en suis pas certain, non, me répond-il en s'éloignant de manière imperceptible.

- Je vais te le dire quand même. Je suis allée voir Rita, dis-je tout de go avant de le regretter.

Un lourd silence suit mon annonce. Il tente de parler plusieurs fois mais, au final, il reste silencieux.

- Ecoute, je t'ai dit que nous n'en parlerions pas tant que tu ne serais pas un minimum remis. Mais, je veux simplement que tu saches une chose : tes lettres, je les ai vues et lues pour la première fois hier.

Retrouvailles impromptuesWhere stories live. Discover now