L'Hérixe - Tome n°1 : Trahison

Partie n°2: Infiltration

Ça y est ! On attaque enfin ma partie préféré! Comme d'habitude, un nouveau chapitre par jour... J'espère que ça vous plaira! Bonnes lectures à tous, et comme je dis toujours: Prenez votre temps, on en vient souvent à regretter un livre qui est passé trop vite... ♥

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Prologue/Chapitre n°1: Fuite

« 1411 Après E, 15ième jour de Hendecadriacto : Je me suis réfugié dans un campement de sans-abris dans la région des Grands Pins, au Nord du pays. Il fait froid, les premiers flocons apparaissent... L'hiver approche donc, mais mes adversaires n'arrêteront pas leur traque pour autant. Je dois absolument rencontrer un de mes anciens collègues, maintenant déserteur de l'Hérixe, avant qu'ils me rattrapent. Je n'y arriverais pas seul et je pense qu'il pourrait avoir des informations que je n'ai pas. [...]. Ma première tentative a échouée et même si la nouvelle de la destruction de Garelis est remontée jusqu'ici, je sais que Bruce s'en est tiré... Mais je n'en ai pas terminé. »

« 1411 Après E, 29ième jour de Hendecadriacto : J'ai rejoint mon ami. Il m'a informé qu'une rébellion était en place et que la cour du Roi s'agitait. J'ai immédiatement pensé à Bruce. Il est forcément derrière tout ça... Mais le peuple n'est pas prêt. Pas encore. Il est trop tôt pour fomenter cette révolution ! C'est avec cette idée en tête que je me suis remis en route. Il faut absolument saborder l'opération. »

« 1411 Après E, 10ième jour de Dodecadriacto : Deux Ombres m'ont rattrapé. Ils ont tués mon ancien coéquipier et l'ont payé de leur vie... Nous nous étions fixés un point de rencontre : une place, au centre d'un petit village appelé Frozuil. Sur le chemin, j'avais déjà remarqué que quelque chose clochait : même en hiver, la rue menant au cœur du village était d'ordinaire très visitée. Or, ce jour-là, elle était vide. Pris d'un frisson, de froid ou de peur, je replaçais mon lourd manteau de fourrure noire. Il entravait mes mouvements, me rendait moins agile mais avec les températures du Nord il était nécessaire. Celui-ci cachait un pistolet et trois lames, aussi aiguisées que des rasoirs. À l'affût, j'avais ralenti. Le bruit de mes bottes traçant d'épais sillons dans la neige était le seul son que j'arrivais à percevoir. Rasant les murs, j'avais fini par arriver sur la grande place.

De nombreux corps gisaient, éparpillés en cercle. Je reconnus le visage de mon compagnon, dont le corps était suspendu en haut d'une pique, au cœur de la place. Le message était clair : Ils m'avaient retrouvé. Enlevant mon lourd manteau pour plus d'agilité, je ne portais désormais qu'une veste en cuir marron couvrant mon gilet par balles, dernière protection avant la mort. J'avais replacé mes trois couteaux dans les poches de ma veste quand le premier assassin se présenta à moi. Je l'entendis prendre appui sur le toit de l'habitation derrière moi avant de sauter. Portant une tenue de combat noire qui contrastait avec la blancheur de la neige, on ne pouvait discerner ses traits dans le blizzard. Le bruit de pas dans la neige était gênant.

Mais il l'était aussi pour mes adversaires. Sans la moindre seconde d'hésitation, j'avais alors lancé l'un de mes couteaux dans sa direction d'un simple tour de bras. Celui-ci se ficha dans la gorge de l'assassin qui s'effondra dans la neige. Celle-ci, auparavant d'un blanc immaculé, se tâcha petit à petit d'un rouge sang impur qui se répandait à l'image de l'Hérixe en Imélia.

Malgré l'élimination d'un premier adversaire, j'étais resté sur mes gardes, un tel carnage ne pouvant être perpétré par un seul homme. L'oreille tendue, j'avais arrêté de bouger.

Les bruits de pas du second mercenaire ne se firent pas attendre. Tournant la tête vers la droite, je distinguais la même tenue de combat noire entre deux maisons. À la vue de son camarade étalé sur le sol, il avait battu en retraite. J'ai alors jeté un dernier regard vers le cadavre de mon coéquipier et me suis élancé à sa poursuite. »

« 1411 Après E, 20ième jour de Dodecadriacto : Les fêtes de fin d'année approchent, mais je n'ai guère le temps de festoyer. Quand je marche dans la rue, je sens que les regards se tournent vers moi. Je ne suis pas le bienvenu ici. Pour ces gens isolés, je ne peux apporter que des problèmes. Ils n'ont pas forcément tort... »

« 1412 Après E, 2ième jour de Monodriacto: La nouvelle année a commencé, tout comme l'exécution de mon plan. Plusieurs complications, impliquant, entres autres, des agents infiltrés de l'Hérixe, ont été réglées tant bien que mal. De plus, malgré des premiers échanges réticents de leur part, j'ai réussi à me faire plusieurs alliés dans le Nord. Finalement, ça n'a pas été aussi compliqué que je le pensais. Personne ici n'approuve les méthodes de l'Hérixe. Ils partagent mon point de vue : il faut procéder au partage de la technologie, pas la détruire pour « qu'on soit tous égaux » et prendre une revanche aussi inutile qu'absurde.

Mais est-ce que Bruce et ses acolytes en sont, ne serait-ce qu'un minimum, conscients ?

Peut-être même qu'ils le savent, mais n'en n'ont rien à faire... Quoi qu'il en soit, à l'aide mes nouveaux alliés, l'organisation tombera avant la fin du prochain été. »

Extrait du journal de bord d'un traître de l'Hérixe.