Chapitre n°13: Le prix de l'intégration

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Des flocons s'accumulaient sur le sol, petit à petit. Le vent, glacial, n'épargnait personne. Les deux hommes claquaient des dents, les doigts gelés et le corps pris de nombreux frissons.

Ils allaient mourir là, seuls dans la neige. On n'entendrait plus jamais parler d'eux... 

C'était sans compter sur les sentinelles postées sur une corniche. Quand celles-ci virent deux formes sombres s'écrouler dans la neige, elles réagirent. Descendant de leur point de vue, les guetteurs avertirent leurs comparses de l'arrivée d'intrus. Sans perdre une seconde, ils secoururent les deux individus étendus sur le sol, inertes et frigorifiés. Lif et Diego avaient réussi.

-    Diego ! Mon fils ! s'écria une voix bourrue et grasse. Que t'est-il arrivé ? 

Le cri réveilla Lif, qui ouvrit les yeux. Il était allongé au bas d'un lit superposé, dans une petite chambre. Sur sa droite, Diego était dans la même position que lui sur le même type de lit : en bois fin, peu confortable. Dans l'encadrement de la porte se tenait un homme de petite taille, assez rond, transpirant à grosses gouttes sous son fin marcel blanc et son épais pantalon en tissu noir. 

-    Pa... C'est toi ? répondit faiblement l'intéressé, qui venait à peine de se réveiller.

-    Ça fait déjà un jour que tu es rentré et on ne me prévient que maintenant ! Comment tu vas ? Tu as l'air mal en point. Mais où étais-tu ?! Je me suis inquiété tu sais ? demanda Hector en s'approchant du lit de Diego pour venir poser sa main sur son visage.

-    Écoute Pa', je t'expliquerai tout plus tard... Je suis encore fatigué là, répliqua le jeune homme en se redressant lentement. Laisse-moi plutôt te présenter celui qui m'a sauvé.

De concert, ils se tournèrent vers Lif qui avait les yeux rivés en direction du matelas au-dessus de lui. Se sentant observé, il tourna la tête sur sa droite et se releva brusquement.

-    Euh... Bonjour monsieur, hésita-t-il. Je m'appelle Samuel, enchanté. 

-    Appelez-moi Hector ! s'écria le vieil homme en hochant la tête. Je vous remercie de ce que vous avez fait pour mon fils. Vous savez, c'est tout ce qu'il me reste...

-    Mais vous ne pouvez pas rester, le coupa brusquement une voix dans la pièce voisine. 

Il se présenta dans l'encadrement de la porte. Grand, l'homme aux cheveux poivre et sel était intimidant. Les rides qui se dessinaient autour de ses yeux bleus clairs le vieillissaient, accentuant l'idée qu'il puisse être un vétéran de l'organisation. Il portait une tenue de combat blanche et noire, censée se fondre dans le paysage de Friodal. 

-    Je crains que votre présence ici soit loin d'être nécessaire à moins que... 

-    Oui ! s'exclama Diego en bondissant hors du lit, jetant sa couverture sur le côté. Oui, il est au courant. C'est pour ça qu'il est là.

Il fit un signe de tête à Lif qui acquiesça, reconnaissant. 

-    Très bien. Allez-y, relevez-le et voyez ce qu'il vaut, ordonna sèchement Rick aux mercenaires postés derrière lui.

Ils s'exécutèrent. Violemment, ils tirèrent Lif hors du lit, le trainèrent hors de la chambre et le lancèrent au milieu de la salle d'entraînement. Les combattants qui s'exerçaient s'écartèrent, formant un cercle pour observer ce qui allait suivre.

-    Mon dieu... Non ! Papa !!! Ils vont le tuer ! cria Diego, paniqué, en sortant de la salle à son tour. Tu peux pas laisser faire ça ! 

Son père ne répondit pas. Baissant la tête pour montrer son impuissance, il savait ce qui allait suivre. On n'entrait pas dans les locaux de l'Hérixe sans avoir passé le test d'entrée et avoir été admis. C'était la règle. 

L'Hérixe - Tome n°1 : TrahisonWhere stories live. Discover now