Alice, c'est comme ça qu'elle s'appelait. Elle avait dix-huit ans et c'était une fille quelconque. Dans la vie elle aimait beaucoup de choses, des choses que les gens aiment, comme les chats, le chocolat, et les filles. Tout le monde aime les filles, mais pas comme Alice les aimait, et ça, c'était sa particularité.
Il y a des filles que l'ont voit tout de suite, des filles qui brillent pour tout le monde, c'est comme ça. Elle, aimait celles qu'on ne remarque pas, les filles invisibles à côté desquelles on passe sans s'en rendre compte. Celles qui ont des défauts, les filles imparfaites.
De toute façon personne n'est parfait. Mais Alice savait une chose, c'est que ces filles là, elles ne brillaient pas pour tout le monde, mais elles brillaient pour quelqu'un. Elles brillaient à leur manière, et il y avait parmi tout ce monde une personne réceptive à ce rayonnement, parce que la beauté, c'est subjectif.
Il y avait effectivement une chose qu'aimait faire Alice, c'était philosopher tout en faisant la vaisselle. Elle partait souvent tellement loin qu'elle ne revenait jamais, laissant des questions existentielles sans réponse, des algorithmes indéchiffrables sans résultat.
Impossible de se retrouver dans ses réflexions qui jaillissaient de toutes parts, il aurait fallu qu'elle les écrivent et recolle les morceaux dans l'ordre pour pouvoir enfin conclure. Mais pour ça, elle était trop fainéante, elle préférait plutôt « garder le mystère », et se fluidifier les idées en buvant un chocolat chaud devant la télé.Alors Alice n'était peut-être pas si quelconque, mais même si elle devait s'en douter, elle ne l'avouait pas, car elle était timide. Elle n'osait pas se montrer, et pourtant elle rêvait d'être vue. Elle était invisible, comme toute ces filles quelconques, et c'est d'ailleurs ça qui la rendait elle-même, quelconque.
Image: photographie de Maia Flore
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Madame
RomanceAlice rêvait beaucoup, elle rêvait surtout d'amour. Elle rêvait d'aimer et être aimé en retour. Mais elle était une de ces filles quelconques, à côté desquelles on passe sans s'en rendre compte. Un jour elle rayonnera, même au début faiblement, com...