Treizième Chapitre

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Les deux mâles se battent avec témérités.
Les loups en cage se tournent autour, grognant, leurs yeux brûlent, une fièvre animal habite les deux adversaires.
Éric possède une force brute, emplie de rage, ses coups sont puissants mais il est négligeant, sa garde est relâché ce qui profite à son opposant.
Précis et fluide son style est virulent, brutale.
Il faudrait être aveugle pour ne pas s'apercevoir que Jace Somber a l'habitude de se battre.
Il affaiblit son adversaire, évitant ses coups agilement, portant les siens avec force et précision.
Le combat dure, Éric ne lâche pas le morceau, ses crocs sortis il grogne et frappe Jace rudement au menton. L'autre ne démord pas, il évite le coup suivant, avec souplesse Jace effectue un tour sur lui-même, fauchant son rival avec habilité.
Le loup se jette sur sa proie, ses griffes se resserrent, Éric se débat avec fougue, il frappe avec rage, son adversaire encaisse sans peine.
Je compte à hautes voix entraînant le grognement sourd du perdant.
"- Jace gagne.
C'est à présent au tour de Jace et de Lucia de combattre. Elle s'approche de lui timidement.
- J'ai entendu quand tu as demandé à Gaëlle de déclarer forfait...
Elle se cole encore un peu plus à lui.
Je concentre mon attention sur l'échange qui a lieu à quelques pas de moi.
-...Je vais déclarer forfait moi. Pour te laisser gagner. Je sais que tu es le plus fort...
Ses yeux de merlans frits sont levés vers ceux sombres du garçon.
" Je bande mes muscle prête à bondir sur ma proie, dans l'unique but de la déchiqueter jusqu'à sa mort que je veut lente et douloureuse. "
Je me reprend.
- Ok. Dit-il simplement.
Jace ce détache de Lucia, il ne semble éprouver aucun intérêt pour la jeune fille. Sa démarche est animal, son regard sauvage rivé sur moi, le loup s'approche. Je lance un regard noir à ma rivale et lui offre un sourire rayonnant.
- Que me vaut ce beau sourire ?
- Je n'ai plus le droit de sourire ?
Il hausse les épaules le regard amusé.
- C'est à toi de te battre contre Éric.
Je me raidit. Après avoir vu l'animal sauvage se battre comme si sa vie en dépendait je crains le pire. Eric s'étire déjà au milieu du terrain, je le rejoins à contre coeur et me place face à lui.
- Inquiéte ? Demande t-il
- Non.
- Menteuse.
Il se rue sur moi, je n'ai pas le temps d'éviter son assaut, il nous propulse  au sol sans ménagement.
Éric pèse tout son poids sur moi, il m'immobilise durant quelques secondes puis, sa pression se relâche.
Je parviens à me dégager et me relève avec hâte.
Il m'observe déjà planté sur ses deux pieds, sa mâchoire se contracte d'une manière incroyablement séduisante.
Je me place, enfouissant mes pieds dans le sable fin, je régule ma respiration, bandant mes muscles, je me tiens prête pour la prochaine attaque qui ne tarde pas à arriver.
Son poing fuse dans ma direction
Mon instinct prend place, un pas de côtés, j'attrape son poignet déviant son coup, d'un même mouvement il attrape ma taille, notre proximité est déroutante, j'en profite pour me coller contre son torse puissant. J'approche mes lèvres de sa nuque
- Oh Éric... je souffle suave.
Je le sens se raidir et j'en tire avantage. Utilisant la même technique que Jace, je me décale furtivement et d'un tracé de jambes précis je fauche mon adversaire. Je tombe sur lui et me précipite pour bloquer ses poignets.
Éric ne cherche même pas à se débattre, il éclate de rire, arrogant.
1, 2, 3, 4
Il exerce une légere pression, nous roulons de côté, je suis prise de court et en une demi-seconde nous avons échangé les rôles.
Le chasseur devient la proie, Éric à califourchon sur moi maintient une pression insoutenable sur mon corps
- Tu pensais vraiment pouvoir me battre ? Susurre t-il
Je grogne en guise de réponse.
1, 2, 3, 4, 5, 6...
Il rapproche son visage du mien, ses traits sont fins, ses sublimes yeux en amandes brillent de désirs, ses cheveux bruns sont plaqués contre sa nuque, la blessure le long de son arcade sourcilière lui donne un cotés bestial qui ne me laisse pas insensible.
Ses lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres des miennes.
Je reste immobile sans tenter de me dégager. Nous avons amplement dépassé les dix secondes.
Je pourrais mentir à moi-même, prétendant être paralysé par la peur, mais je sais au fond que je désire voir où cela peut aller.
- C'est bon là. Le combat est finit. S'exclame Jace.
Il l'ignore royalement et souffle si près de moi que je suis la seule à pouvoir entendre ses mots
" j'aurais presque envie de prendre tes lèvres..." je tente de garder un visage neutre mais mes joues me trahissent.
Éric se relève gracieusement et me tend la main, je l'attrape et lui fait face. Ses yeux vert pétillent avec malice.
"- Si tu savais à quelle point tu es attirante lorsque tu rougis comme ça...
Sa voix porte et je sais déjà que ses mots étaient portés en direction de son rivale. Je ne peux m'empêcher de lui rendre son sourire.
Lucia est la prochaine sur la liste. Elle s'avance mal assurée vers son bourreau.
Je me place en retrait et observe le début du combat avant d'être interrompu par mon partenaire.
- À quoi tu joue ?
Je me tourne vers lui ses yeux sont bleus nuits et je devine une pointe de jalousie dans son attitude.
- Je ne joue pas.
- Tu pense vraiment qu'Eric mérite ton attention ?
- Tu pense que tu la mérite toi ?
Il grogne, sa bête intérieure, probablement blessé dans sa virilité se manifeste. Il serre les poings et s'éloigne rageusement de moi
Mon attention se reporte sur le combat, Je vois Lucia tomber au sol avec satisfaction.
Éric bloque ses poignets et appuie sur son ventre. La fille gémis et je surprend un sourire sur le visage du loup sanguinaire.
"10"
le vainqueur relâche sa proie.
Lucia se relève difficilement et il s'approche déjà de moi.
- Crois moi tu es une combattante exceptionnelle comparé à elle.
Je fais un pas vers Éric et il se penche vers moi
- Tu verrais comme Jace te regarde, je ne donne pas chère de ta peau honey.
- Tu viens de dire que j'étais exceptionnelle.
Je lui décroche un sourire éclatant et rentre dans la zone de combat.
Mon adversaire m'observe attentivement, il est légèrement penché en avant les genoux fléchit, j'imite son comportement, j'observe et je copie, espérant sûrement avoir une chance. Éric n'a pas menti, il semble en ébullition, ses yeux enflammés brûlent mon corps de toutes parts, ses muscles sont bandés prêts à bondir et déchiqueter sa victime.
Il se décale vers la droite, j'en fait de même. Je me concentre tant bien que mal, positionne mes mains comme les siennes j'adopte sa posture.
Il remarque mon manège. Mon redoutable adversaire se redresse ses lèvres s'étirent, il mord sa lèvre inférieure et me prends au dépourvu, j'en perd ma position, ce qu'il attendait.
Jace bondit sur moi, fulminant, il fauche mes jambes, ma tête heurte le sol, autour de moi les poussières volent, le temps s'étirent mes oreilles sifflent, lentement les flocon brun tombent au sol. Je crache mes poumons et me reléve difficilement, la moindre parcelle de mon corp est en souffrance.
Il attend patiemment son attitude agaçante et ce sourire amusé qu'il ne perd jamais.
J'attaque hargneuse, il pare le coup d'une facilitée déconcertante.
je m'écarte et me repositionne comme lui. Son regard est rivé sur moi, il semble étudier la moindre faille dans ma garde. Pourtant il reste immobile et j'ai un mal fou à comprendre sa stratégie.
Nous nous tournons autour, tout mon être tendu, prêt à combattre. Du mouvements de nos pieds dans le sable dorée, nous créons un cercle.
"- Tu n'as aucune chance.
La bête devant moi montre les crocs, quelques mèches tombent sur ses yeux flamboyants, il grogne, soudain rompt le cercle, ses pieds s'enfoncent dans le sable soulevant des flocons d'or, rapide, puissant, comme un loup sauvage dont je serais là proie, il me percute de plein fouet.
Nous roulons au sol, j'envoie un coup de pied et tente de me relever. Deux bras puissant me rabattent au sol, je mord à nouveau la poussière, l'égratignure sur ma joue chauffe et je peux sentir quelques goûtes de sang perler de la plaie. Il relâche la pression comme un félin jouant avec sa proie. Je me redresse, il est accroupis face à moi et s'apprête à me coucher. Nos regard se croise, il comprend. Farouche, je mord avec force son poignet, il lâche un juron et s'écarte vivement de moi.
J'essuie ma bouche, pose un genoux au sol, Jace se saisit de mon bras et le tord contre mon dos.
La douleur, véhémente courent sous ma peau, se fraie un chemin, déchirant mon muscle, me mets au supplice, à la merci de mon tortionnaire.
Il se relève et je demeure à genoux
Je gémis, asservie par mon impitoyable adversaire. À chaque mouvement que j'esquisse pour lui échapper il resserre sa clef de bras m'arrachant une plainte.
- Lâche... moi... Je parviens à articuler.
- Supplie moi.
- T'es un psychopathe !
Son étreinte se resserre j'hurle
" Je t'en supplie...je t'en supplie..."
La pression se relâche enfin libératrice. Il me pousse légèrement, j'esquisse un mouvement et il fond sur moi. Mon concurrent bloque mes poignets et se penche vers mon visage.
- Tu as perdu...
Il semble à peine essouflée alors que j'ai grande peine à respirer. Je détourne le regard, il est trop près de moi à mon goût. Les secondes passent avec une lenteur infinie, je peux sentir son souffle frais, son corps avoisinant le miens, je ressens sa chaleur corporelle, un étrange mélange de sueur et de menthe fraîche. J'étouffe, prisonnière de son étreinte, confuse au prise contre mes sentiments contradictoires à son égard.
- 10... je murmure
Il ne fait pas mine de bouger. J'ose affronter son regard, embrasant chaque parcelle de mon corps, il attise mon irrépressible attirance pour lui, me consume tout entière.
- J'ai dis 10. Lâche moi.
Il se contente de sourire dévoilant ses canines de fauves, amusée de sa victoire il jubile. Sa bouche et bien trop proche de la mienne, je lui lance un regard noir espérant décourager son impétuosité.
- Elle a dit 10. Grogne Éric derrière nous
Jace insolent l'ignore à son tour. Son attitude doit déplaire à Éric qui s'approche de nous, sa main s'agrippe sur l'épaule de son adversaire, d'un geste prompt il le tire en arrière. Les deux mâles alpha se font face, impétueux, sauvage, guidés par leur masculinité ignorante, absurde et bornée. Je me redresse une vague de sable glisse de mon corps endolori. Les deux loups s'insultent, se haïssent, leurs poings fermés à deux doigts de charger l'autres.
- Entre-tuez vous si ça vous chante. Je vous encourage. "
Je m'éloigne d'eux à grand pas.
" Cupidon est un enfoiré et je n'ai vraiment pas besoin d'une deuxième flèche..."

Les Loups Garous De ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant