Hate & Love

Chapitre 15

Rester à Riverside, j'y pense de plus en plus.

Cette pensée ne me quitta pas au cours des trois semaines qui suivirent. Chaque fois que je regardais, Charles jouait avec les enfants, que je respirais l' air pur du pays où tout simplement quand je me promenais dans les rues tranquilles, la tentation grandissait.

Je devais être sûre de ce que je faisais. Je ne pouvais pas accepter l'offre de Charles et changer d'avis deux mois plus tard. Il faut que je sois certaine de rester pour les bonnes raisons et non pour Alex.

D' abord, je n'ai pas cru à nos retrouvailles. J'ai attribué mon attirance à la curiosité. Alex et moi avons passé beaucoup de temps ensemble, depuis la nuit du bal. Il veut que je l' accompagne partout : à cheval lorsqu' il rassemble ses bétails, aux foires, aux pics nique de la paroisse où notre arrivé main dans la main n'avait pas manqué de faire parlaient les ragots.

On faisait l'amour... dès qu'on le pouvait.

En souriant, je regarde Alex qui dort toujours, sur le dos un bras tendu comme s'il cherche dans son sommeil. Moi je regarde par la fenêtre, le jour ce lever. Que c'est beau. Le paysage est magnifique.

Alex me rejoignit en silence, se colle à mon dos et m'embrasse dans le cou. Je lui souris et il m'embrasse encore et me chatouille l'oreille du bout de la langue.

— Il va t'arriver des ennuis, cowboy. Dis je

— Je n'attends que ça. Alors que regardes-tu ?

— Le paysage... Le ciel, voilà une chose que je ne vois pas à New York.

— Tu penses donc à New York. ...

— Oui, dis je dans un soupire.

— J'avais bien « l'impression que quelque chose te préoccupait. J'imagine que cela devait arriver tôt ou tard. Quand pars-tu ?

Il pose cette question d'un ton si détaché, que cela me fit rire.

— Ça contrarierait beaucoup tes plans si je te disais que je reste ? dis-je

Son silence m'inquiéta...

— Eh bien... On dirait que ce n'est pas ce que tu attendais...

Il ne dit toujours rien. Pas un mot. Il reste là, les bras autour de moi, l'air absent.

— Ma foi, dis-je en m'efforçant de sourire, à en juger par ton air affolé, je crois que tu ne comptais vraiment pas le dessus.

— Tu ne m'as jamais dit que tu envisageais de rester à Riverside, dit-il en laissant retomber ses bras.

Je me rends compte que je ne devrais pas mal prendre sa réaction, car après tout, il ne m'a jamais posé de question. Ni parlais de l'avenir. Il se contentait de vivre au jour le jour et j'avais accepté cette relation.

J'inspire et retiens mes larmes. Puis je me mets à ramasser mes vêtements éparpillés dans la chambre.

— C'est vrai, je ne t'en ai pas parlé. Charles m'a proposé de m'associer avec lui. Ça me plaît. Je lui ai donc dit hier que j'acceptais. Dis-je

Alex ne fait aucun commentaire. Je me tourne vers lui et le regarde. Nu, immobile, la mine sombre, il n'a pas bougé de la fenêtre.

— Bon sang, Alex, n'aie pas l'air si inquiet ! Ce n'est pas à cause de toi que je m'installe à Riverside. Nous avons fait l'amour pendant trois semaines, mais nous ne sommes liés par aucun engagement, aucune promesse. Je n'attends rien de toi.

La bouche d'Alex se durcit.

— Tu ne m'as jamais parlé de ce projet d'association ni de ton intention de revenir t'installer ici. Dit-il en colère.