Chapitre 12

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Des frissons parcoururent l'échine de mon dos alors que mon cerveau mettait en image la voix de mon interlocuteur.

- Oui, Jules ?

- Tu vas bien Miss ?

Je lui fis face avec un regard dédaigneux :

- Laisse moi réfléchir... Je me suis retrouvée avec une exclusion, et ce parce que j'ai frappé ta copine qui raconte n'importe quoi à mon sujet uniquement parce qu'elle pense que je veux te mettre le grappin dessus. Mis à part ça, tout va bien...

- Elle est jalouse, c'est plutôt mignon tu ne trouves pas ? s'amusa t-il avec son habituel sourire en coin.

- A ce stade là, ce n'est plus de la jalousie mais de la connerie. Et ce serait préférable qu'on ne parle plus du tout toi et moi. Cela peut faire du mal autour de nous et je ne cherche pas d'histoires.

- Tu penses que les gens cesseront de cancaner si tu ne m'adresses plus la parole ?

- C'est peut-être inconcevable pour toi, mais je ne suis pas là pour m'attirer des problèmes, et tu en es une concentration à toi tout seul.

- Alors pourquoi tu me parlais si j'étais si pesant pour toi ?

- Figure toi que je me le demande ! Tu m'insupportes et depuis le premier jour cette idiote qui te sert de nana est une véritable peste avec moi. Et puisque c'est parce qu'elle pense que je te veux, autant rompre tout contact.

- Tu sais quoi ? Je t'appréciais Lucie, et j'espérais qu'un jour on pourrait vraiment être bons amis. Mais ça ne sert à rien de s'attacher à toi. Tu renonces sans cesse. Alors fais ta vie et ignore moi si ça te fait plaisir ! C'est pas ce qui m'empêchera de dormir après tout ...

Après cette dernière tirade, il prit la direction de notre salle de classe me laissant abasourdie en plein milieu du couloir. Et je devais avouer, bien que cela m'en coûte énormément, que ses mots me blessèrent ...

_______

- Je suis sûre qu'elle le fera refaire dans quelques années !

Gwendoline parlait encore du nez malmené de Morgane alors que nous étions installées à l'abri du vent dans la cour du lycée. Mais cela ne m'amusait plus du tout.

Les mots de Jules ricochaient sans cesse dans ma tête, s'entremêlant avec ceux si semblables de M.Mancini :

« Tu renonces ... »

Jamais on ne m'avait reproché une telle chose, et je ne me pensais absolument pas faible au point de fuir les risques. Je ne saisissais pas qu'on me le reproche. Après tout, des tas d'autres gens ne se prendraient pas la tête à s'inscrire dans un atelier inutile ou à créer une amitié vouée à l'échec.

D'autant que Jules n'était pas cohérent dans ses propos, prétendant souhaiter mon amitié puis s'en moquant.

De toute manière je n'avais jamais identifié les intentions de ce mec. Il avait clôturé cette conversation sans que je puisse me défendre, et là je ressentais en moi une envie furieuse d'aller le voir et de mettre carte sur table.

- Lucie ? Wouhou tu es sur quelle planète ?

Je levai les yeux vers Cécile qui me regardait soucieuse.

- Pardon j'avais la tête ailleurs ... J'ai des papiers à déposer au secrétariat, on se retrouve à la sortie.

Je quittai mes amies fermement décidée à trouver Jules et m'expliquer avec lui, quand tout d'un coup une silhouette familière se dessina non loin de moi.

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