Maudite, Reine de la rose noire. [Tome 1]

Chapitre 15

Le lendemain matin, alors que le soleil effleurait de ses rayons matinaux l'école des pouvoirs, lui donnant une belle couleur dorée, les élèves se réveillèrent le sourire aux lèvres, heureux de leur beau réveillon de Noël. Tous allèrent déjeuner avec leurs amis, échangeant les lettres reçues de leurs parents ou pour les plus chanceux, de beaux cadeaux. C'étaient ces petites attentions qui permettaient d'alléger le cœur lourd des étudiants, attristés par la distance qui les séparait de leurs familles.

Nela faisait partie du peu d'élèves qui ne recevaient aucune nouvelle de ses parents. Cela la rendait triste, mais elle ne leur en voulait pas pour autant, ils n'avaient pas pour habitude de s'offrir des cadeaux, ils préféraient passer la journée du vingt-cinq décembre en famille à faire des activités que tout le monde aime. C'était ça leurs cadeaux, de bons souvenirs, voilà tout... en outre ils devaient sans doute penser que Joey et elle partageaient cette fête familiale, ce qui n'était pas du tout le cas. Le garçon passait tout son temps libre avec Héléna, alias sa petite amie, quant à Fleure, elle était follement amoureuse de Jason, un sourire niais se dessinait sur ses lèvres dès qu'elle l'apercevait. Ils passaient leurs journées ensemble à rire et se câliner, inondant l'école de leur amour inconditionnel, ce qui avait le don d'irriter Nela qui était, malgré elle, jalouse de leur bonheur. La jeune fille pensait alors pouvoir se tourner vers Johanna, mais celle-ci était trop occupée à s'amuser avec son nouveau pouvoir, elle en était devenue obsédée. Il n'y avait plus que ça qui comptait pour elle, elle passait son temps à s'envoler, se téléportant pour effrayer les autres. L'humour de Johanna restait très particulier, et incompris de tous.

Profitant alors de sa solitude forcée, Nela travaillait ses cours. Elle s'enfermait à la bibliothèque se plongeant dans ses devoirs pour éviter de penser au mal-être qui s'installait petit à petit face à toute cette joie autour d'elle dont elle se sentait exclue. Alors qu'elle effectuait une recherche sur son ordinateur portable, un appel vidéo vint l'interrompre. Elle décrocha, étonnée de voir apparaître le prénom de Mattéo sur son écran.

— Hey, bonjour Nela, joyeux Noël ! lui souhaita son ami, un bonnet rouge et blanc sur la tête.

Nela ne put s'empêcher de rire, touchée que son camarade ait pensé à elle, il devait bien être le seul en ce moment. Sûrement trop sensible, elle laissa échapper une larme qui glissa le long de sa joue avant de venir s'écraser sur son poing contracté.

— Merci Matt, à toi aussi, lui répondit-elle, attristée.

Le jeune Italien comprit rapidement que quelque chose n'allait pas, il connaissait Nela par cœur. Inquiet, il fronça les sourcils, il ne supportait pas de la voir triste, et, ne pas pouvoir être là pour elle le rendait fou.

— Tu es seule ? Tu n'as pas l'air bien, qu'est-ce qu'il se passe ?

— Les filles sont occupées, mais ne t'en fais pas pour moi, tout va bien, mentit celle-ci.

— Nela... je te connais, je sais que quelque chose te tracasse, dis-moi s'il te plaît, je suis là pour toi, insista Mattéo.

— Non tu n'es pas là pour moi Matt, tu es à des milliers de kilomètres, tu ne peux rien faire, ok ? Alors profite de ta famille et on se voit à ton retour, j'ai du travail maintenant, salut ! Répliqua-t-elle sèchement.

Sa réaction était excessive, Nela le savait bien, mais être seule en cette période de l'année était difficile pour elle... Ce n'était tout de même pas une excuse pour se comporter ainsi, certes... Une grande fatigue morale s'empara du peu de courage qui lui restait, elle rangea alors ses affaires et monta se ressourcer dans sa chambre. Une fois la porte verrouillée, Nela ouvrit grand la fenêtre et attendit devant, laissant l'air chaud lui caresser le visage. Elle prit une grande inspiration et alla s'assoir sur son lit, en tailleur les yeux fermés, les cheveux relevés, Nela se concentra pour obtenir le calme absolu et contrôler toute cette nervosité inutile et sûrement exagérée. La voix de Jack se fit entendre jusqu'à sa chambre, la faisant sortir de sa torpeur. Trop curieuse, la jeune fille se précipita à sa fenêtre pour le voir, mais la déception se fit ressentir lorsque Stella apparut près de lui. Contrariée, Nela claqua brusquement la vitre. Tomba dans son lit, laissant échapper un hurlement étouffé par son oreiller, les larmes dévalant de nouveau ses joues rosées. Trop d'émotions se bousculaient dans sa tête, la pauvre enfant n'arrivait même plus à penser.