Chapitre vingt et unième

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Point de vue : lui

J'avais été comme un fou quand les autres m'ont dit qu'on allait à New York. Je n'avais pas eu l'occasion d'y remettre les pieds depuis mon déménagement. J'aurais bien voulu inviter mes anciens amis à nous rejoindre, mais j'avais l'impression que ce serait déplacé car la soirée était pour Elizabeth et non pour moi.

Je la regardai se déhancher avec Amanda sur la piste de danse. Elle était magnifique avec ses cheveux roux qui volaient dans tous les sens.

- Au lieu de la mater, tu ferais mieux d'aller lui parler, dit John en sirotant son verre, tout en me fixant d'un air qui me troublait.

Mon regard alternait entre mon ami et la fille de mes rêves. Je me raclai la gorge avant de me fixer sur John.

- Non, ce n'est pas une bonne idée. Elle vient juste de rompre avec Ashton, je ne veux pas la brusquer.

Et là, contre toutes attentes, il explosa de rire. Mais genre, d'un fou rire. Je m'écartai légèrement de lui, assez pour qu'il le remarque, tout en le regardant comme s'il était un fou tout droit sortit de l'asile.

Ok, il se passe quoi là ? J'ai manqué un épisode ou quoi ?

- Euh ... Il t'arrives quoi ? demandais-je, quelques peu apeuré par son comportement, qui, encore une fois, était similaire à celui d'un taré.

Il essuya une larme du coin de son œil.

- Excuse moi, mais c'est juste que tu es une telle mauviette !

Et une nouvelle crise fou rire. Je le regardai, choqué et profondément blessé par sa remarque.

- Mais pas du tout ! m'exclamais-je.

Il acquiesça tandis que j'opinais.

- Oh que si ! Tu fais le type qui peut tout gérer et qui se retient pour elle alors qu'en vérité, tu as juste la trouille d'aller la voir.

- Mais non ! Je te jure que c'est uniquement pour elle, me défendais-je, même si je savais pertinemment qu'il n'avait pas tout à fait tord.

Il se redressa et posa ses coudes sur ses genoux, et joignit ses mains, avec un air de défi sur le visage.

- Oh, vraiment ? me demanda-t-il

- Oui, répondis-je un peu trop vite et un peu trop fort pour être crédible.

Il arborait toujours cette tête qui commençait à me faire un peu, voire même carrément flipper.

- Donc, si je te disais d'aller la voir et de lui dire ce que tu ressens, ou à défaut, de la draguer, tu irais ?

Ok, ça s'annonce mal pour moi là. J'aurais peut-être dû le laisser me traiter de mauviette finalement.

- Oui, bien sûr ! Pour qui me prends-tu ? demandais-je avec des gestes théâtrales.

Pour un idiot ! Voilà ce que tu es ! me dis-je à moi-même.

Comme si j'allais pouvoir aller lui dire comme ça : « Je t'aime Elizabeth ! Oui, je suis ce genre de taré, qui tombe amoureux d'une fille rien qu'en la regardant et j'attendais avec impatience que tu quittes l'autre con pour que je puisse me jeter sur toi ».

J'ai de sérieux problèmes...

- Très bien, sourit-il de plus belle, alors je t'en prie, vas la voir et dis lui que tu l'aimes.

Je fis la grimace.

- Je maintiens que ce n'est pas une bonne idée, répliquais-je.

- MAUVIETTE ! Cria-t-il.

Je me levai d'un bond, poussé par mon orgueil.

- OK ! J'y vais ! Ce que tu peux être lourd, feintais-je l'agacement.

Je soupirais tout en m'avançant vers le bar où les deux plus belles filles que je n'avais jamais rencontré buvaient désormais leurs verres.

Il faut vraiment que je réévalue la façon dont je fais des choix importants dans la vie....

Pour que tu ne m'oublies pas - ElizabethWhere stories live. Discover now