Never Gone (Terminé)

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Point de vue : Louis

Mes membres tremblent, et mes yeux se tournent vers ma mère. Elle a les pupilles qui vibrent et son regard est rivé vers mon père. Elle a peur. Elle est terrifiée à l'idée que son mari lui fasse du mal parce qu'elle a décidé de quitter la maison. Parce qu'elle le connait bien. Trop bien.

Empoignant d'une seule main sa valise chargée d'affaires, elle se place devant mon père :

- Écoute Troy, j'en ai plus qu'assez de vos disputes, que ce soit avec ton fils, avec toi, ou encore avec moi. Tu nous hurles sans cesse dessus parce que l'on ne fait pas ce que tu voudrais que l'on fasse alors que ... Merde, rends-toi compte que tu n'es pas tout seul !

Je suis sûr qu'elle avait encore plein de choses à dire mais elle s'est retenue devant moi. Sur ces mots, elle quitte la chambre, traînant sa valise derrière elle dans le couloir. J'entends la porte claquer dans l'entrée, je devine qu'elle est partie pour de bon. Au fond, ça me fait vraiment mal de la voir partir comme ça sans pouvoir rien faire car elle et moi étions très fusionnels. J'espère qu'avec cette séparation, notre relation n'en prendra pas un coup. Sinon j'en voudrais toute ma vie à mon père, même si je lui en veux déjà maintenant.

Mes pupilles scrutent le visage de mon père qui s'approche de moi. Le bas de ses yeux sont humides, je crois qu'il va se mettre à pleurer. Je ne sais pas s'il est triste que sa femme soit partie, et à vrai dire, je m'en fiche. Pourquoi je reste là à l'observer pleurer ? Il a pleuré une seule fois dans sa vie, et c'est parce que ma mère vient de quitter la maison.

- Pourquoi tu n'as pas pleuré quand tu t'es rendu compte que tu nous faisait du mal ? Pourquoi n'as-tu pas pleuré quand tu voyais que tu nous détruisait chaque jour un peu plus ?

Cette phrase dépasse le large de ma pensée. Or, je pense avoir bien fait de la poser. Pendant un moment, il semble avoir une illumination dans son cerveau. Je le pousse en versant quelques larmes moi aussi sans chercher à en savoir plus. Je me précipite vers ma chambre.

Je remplis rapidement mon sac d'affaires que j'ai dans mon placard, l'endosse sur mes épaules, puis regarde une dernière fois ma chambre avant de fermer la porte. Les yeux clairs de mon père se tournent vers moi. Il vient de se rendre enfin compte que sa famille en avait marre de son comportement, et maintenant il en paie le prix.

Je le fixe juste quelques secondes avant de dévaler les escaliers, prendre mon porte-monnaie dans le salon et claquer la porte d'entrée.

- Louis ! Attends !

Dès que j'entends la voix de mon père m'appeler de l'intérieur, je me mets à courir le plus vite que je peux dans ces ruelles que je connais si bien maintenant.

Je tire un trait. C'est fini, je veux m'en aller une bonne fois pour toute.