Never Gone (Terminé)

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Point de vue : Louis

Pourquoi est-il si tactile d'un coup ? Mes yeux se perdent dans les siens, alors que je me perds déjà moi-même. Son visage est proche du mien. Trop proche. Il faut qu'il s'écarte, et pour cela je le pousse à mon tour un peu plus fort pour qu'il recule. Il relève doucement les sourcils en ma direction et il esquisse d'un léger sourire.

- Écartez-vous, je...

Ma voix tremble tout comme mon corps face à lui. Que m'arrive t-il ? Pourquoi je n'arrive pas à arranger une seule phrase devant lui ? Je ne le connais même pas, bon sang !

- Tu vas faire quoi, sinon ? Tu as bien dit que l'on devait faire connaissance, non ?

Son sourire s'agrandit. J'espère qu'il ne veut pas me faire de mal. Pourtant, il m'a aidé quand j'étais dehors et il m'a recueilli chez lui, on peut dire que je lui en dois une ou deux en quelques sortes...

Mon esprit s'embrouille difficilement alors qu'il fait volte-face pour se diriger vers la cuisine comme si de rien n'était. Je cligne plusieurs fois des yeux en lui emboîtant le pas. Je ne sais pas trop quoi faire à part rester là, debout comme un piquet. Il lève ses pupilles vertes vers moi.

- Tu n'as toujours pas répondu à ma question, il me semble... (Je baisse les yeux. Je l'entends soupirer.) Tu détestes autant ta vie pour te mutiler comme tu le fais ?

Sa question se bouscule plusieurs fois dans ma tête, et sans m'en apercevoir, je me délivre à lui.

- Eh bien, oui.

Il me demande calmement de m'asseoir et il s'installe en face de moi, une bière à la main. C'est bizarre, on dirait qu'il est psychologue ou un truc dans le genre. Mais bon, si cela peut m'aider à aller mieux, c'est tout ce qu'il compte. Je continue :

- Je déteste mon existence. Je ne me supporte pas. Tout court. Je n'apprécie rien, même pas mon corps. Je ne m'assume pas, je me plains tout de le temps parfois pour des choses futiles, je parle mal aux gens, je les fais souffrir et moi par la même occasion... Je...

Quand je relève mon visage vers le bouclé. Mon ventre se noue et je sens mes jambes trembler. Il me regarde droit dans les yeux comme s'il avait envie de moi. Sexuellement parlant. C'est une blague ?

Je me lève brusquement, le faisant sursauter sur sa chaise, mais ça je n'en ai rien à foutre. Je me précipite vers ce qu'il semble être la salle de bains dans un large couloir et m'y enferme à double tour.

J'y comprends plus rien.