28 La Comtesse pécho, Deuxième round

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Bon, maintenant on est trois. Ça veut dire que je dois aller faire les courses car je n'ai que des plats tout faits pour une seule personne. J'enfile mes baskets blanches et me tourne vers Ciel.

-Je vais au monop' juste en bas. Je reviens. Tu veux manger quoi ?
-Bard n'a qu'a vous accompagner
Il m'a dit ça sans me regarder. Je commence à en avoir marre de ce gosse. Bard s'approche de la porte, là où je suis. Juste une précision. Il porte encore sa tenue de cuisinier.

-Vous pouvez pas sortir comme ça.
-Vraiment ?
-Euh... En 2016, non.

Il retire son tablier et sa veste. En dessous, il porte un simple t-shirt blanc cassé à manches longues et à lacet sur le coeur. Il conserve son pantalon blanc.

-Bon bah, allons-y.

Je sais pas comment je vais faire financièrement. Je vis seule d'habitude. Alors si deux personnes viennent se rajouter... Je vais pas m'en sortir. Je vais simplement prendre le minimum. Trois paquets de pâtes, du riz, du beurre et du fromage râpé. Ça fera l'affaire. Je passe en caisse, paye et pars... Attends, j'ai pas oublié quelque chose ? Je reviens sur mes pas et retrouve Bard qui s'était arrêté au rayon poissonnerie. Il regarde les filets de colin pané. Je m'approche.

-Bard, qu'est ce que vous faites ?
-Comment un poisson peut tenir dans cette toute petite boîte ?
-Oh, vous allez pas faire comme Ciel...

Je le prends par le bras et le tire vers la sortie. Dans la rue, il a l'air moins terrorisé que Ciel.

-Vous n'avez pas peur ?
-De quoi ?
-Bah des voitures, des gens... Ce n'est pas comme en 1880.
-Ahh...

On traverse un parc pour rentrer chez moi.

-Sebastian m'a donné quelques indications sur votre époque. De plus, je vais tous les jours en ville pour acheter des produits frais. Contrairement au comte qui ne sort jamais du manoir.
-Ouais...

Je décide de m'assoir sur un banc pour fumer une clope. Bard s'assoit à côté de moi et fume aussi.

-Tout va si vite...
-Comment ça ?
-Bah, moi, j'ai l'habitude d'une vie tranquille. Mais là, à cause de Sebastian, je me retrouve dans une histoire de malade. En plus, y'a mon passé qu'est en train de resurgir. Je pense que je vais péter un câble si ça continue...

Il m'écoute attentivement. Je tire une latte et reprends la discussion.

-Je sais pas comment je vais faire pour trouver ce qui se trame derrière mon dos.
-Demandez à Ciel.
-Hein ?
-Le comte est très performant dans ce genre d'enquêtes. Il a résolu l'affaire de Jack l'éventreur.

Je me mets à rire.

-Cette vielle légende ? Personne n'a jamais su qui c'était et personne saura. Et puis je suis pas vraiment sûre qu'il ait vraiment existé.
-Ça s'est passé en 1888. Je peux vous garantir que ça s'est vraiment passé.

J'arrête de rire. Il l'a dit sur un ton naturel et sûr de lui. D'un autre côté, il a raison. Il est bien placé pour savoir mais je suis pas convaincue qu'un gamin de douze ans ait réussi à résoudre cette énigme aussi complexe. Enfin, je pourrais lui demandé moi même.

Je profite bien de cette clope. Je suis dans un endroit agréable. Même si on est en mars, le soleil se fait de plus en plus chaud. Et puis, j'apprécie énormément la compagnie de Bard. Il est très gentil et pas mal. Je tire une dernière latte et me lève.

-On devrait rentrer, Ciel nous attend.

Je me dirige vers la sortie du parc mais mon regard se pose sur quelque chose... Ou sur quelqu'un. Jack ! Il ne m'a pas encore vue. Par réflexe, je m'agrippe au bras du grand blond et avance en me cachant.

-Tout va bien ?
-Chuuut !

Jack regarde vers moi. Je suis foutue ! Il me sourit et regarde Bard. J'attrape ce dernier par le col du t-shirt et l'attire vers moi. Je pose ensuite mes lèvres sur les siennes. Il est un peu choqué. Jack aussi.

-Mhh ?

Je lui roule une grosse pelle devant le regard de Jack qui change de trajet. Foutu réflexe de merde.

Lady Alice PhantomhiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant