09.

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Louis a souhaité qu'on rentre pour pouvoir parler loin du monde extérieur. C'est donc pour ça qu'on se retrouve sur mon canapé, l'un en face de l'autre avec un bol rempli de popcorns salés.

Il fuit mon regard, je vois bien qu'il se sent mal et que s'ouvrir à moi ne doit pas être facile mais j'ai besoin de comprendre pour pouvoir l'aider mais surtout pour savoir comment réagir envers lui. Je ne veux pas dire ou faire quelque chose qui pourrait à nouveau le mettre hors de lui ou le blesser.

Comme par exemple, les évènements passés qui se sont produit à la plage ce soir. Je m'en veux terriblement.

J'attends qu'il se mette à parler de lui-même et c'est ce qu'il finit enfin par faire au bout d'un certain temps.

Il relève son regard et me sourit difficilement. Je lies nos mains et sers doucement la sienne pour lui montrer que je suis là et que tu vas bien.

Il prend une longue inspiration et lorsqu'il se met à parler, sa voix tremble.

«Lorsque j'étais petit, je ne comprenais pas trop qui j'étais ou plutôt ce que j'étais.» il commence. «Ma mère me disait de ne jamais me transformer devant les autres, et je ne voyais pas où était le problème au début.» il rigole tristement puis à l'aide de sa main libre, il essuie son visage mouillé de ses propres larmes. «J'ai heureusement fini par comprendre et il n'y a eu aucun problème avec ce que j'étais vu que personne ne l'a appris.» je lui souris en caressant le dos de sa main. «Tout ce passait bien. Ma mère arrivait à gérer mes crises et..»

Je le coupe.

«Tes crises?»

Il me regarde et se mord la lèvre.

«Quand je suis énervé ou quelque fois triste, je me transforme sans vraiment le vouloir.» il me dit, j'hoche la tête. «Du coup, quand je faisais une crise elle était là pour me calmer et m'empêcher de me transformer, puis.. Elle est morte.» sa voix se casse et il explose.

Il pleure sans essayer de se retenir et je préfère ça. Je préfère qu'il puisse pleurer que de tout retenir pour lui.

Il se remet à parler, avec difficulté et en suffoquant.

«Quand.. Quand elle est... Morte.. J'ai du.. J'ai du apprendre à me contrôler.» il réussit à dire. «Puis.. Quelques années après j'ai.. J'ai fait la connaissance d'Antoine. On est resté amis pendant.. Pendant trois ans avant de se mettre en ensemble.»

C'est là que je fais le lien. Cet Antoine n'est autre que l'homme qui le frappait. J'ai des envies de meurtres.

Ses pleures cessent légèrement et il se remet a parler correctement malgré que sa voix soit un petit peu plus grave.

«Au début notre relation était bien.» il commence. «Puis un jour, on s'est pris la tête et je me suis transformé. Il.. Il était complètement perdu et il s'est mis à me hurler que j'étais un monstre.» il fait un petite pause, reprenant sa respiration avant de reprendre. «C'est là que ça a dégénéré. Il me poussait, me frappait sous prétexte que la maison n'était pas assez propre quand il rentrait ou que n'étais pas assez bien pour lui.»

Il se stoppe pour libérer ses mains des miennes.

«Et.. Il.. Il me forçait à faire des choses dont je n'étais pas prêt. Je..» il cache son visage à l'aide de ses mains. «C'était trop tôt pour moi, je voulais prendre mon temps mais il n'était pas d'accord.»

Il s'effondre dans mes bras, par réflexe j'enroule les miens autour de son dos et caresse doucement celui-ci. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Où veut-il en venir?

Comme un chaton. -correction-Where stories live. Discover now