Annabeth Chase

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PDV Annabeth :

Ma belle-mère essaye de rentrer dans ma nouvelle chambre mais les cartons de déménagement gênent l'entrée.

-Tu pourrais ranger un peu ? fait-elle et je m'empresse de pousser les cartons sur le côté. Je suis venue voir si tout allait bien. Ta chambre te plait ma puce ?

-Oui, c'est parfait...

Le fait qu'elle m'appelle "ma puce" me donne des hauts le coeur. Elle essaye bien d'être sympathique et se rapprocher de moi en ce moment mais ça se voit qu'elle se force. Meredith est une femme d'origine asiatique se croyant bien au-dessus de tout le monde. pense toujours avoir raison et ses fausses bonnes pensées envers moi me donnent des haut le coeur. Malgrès cela, je la supporte depuis déjà dix ans. Dix horribles années mouvementées que j'essaye de laisser derrière moi maintenant qu'on change de vie.

Nous avons emménagé, ma famille adoptive et moi dans un appartement à Manhattan dans l'Etat de New York.

J'ai un père et une mère comme tout le monde, c'est sûr... Mais ils ont « disparu » depuis longtemps. Depuis ma naissance ou un peu après. Disparus mais toujours en vie, qu'on se comprenne bien.

Du coup, à la place, j'ai un oncle, Frederick Chase*, et une belle-mère, Meredith, pour tuteurs. Au début, je ne vivais qu'avec mon oncle mais quand j'avais six ans il a rencontré cette femme et ont eu des jumeaux, Bobby et Matthew.

Frederick est le frère de ma mère. C'est tout ce que je sais d'elle. Je n'ai jamais vu aucune photo ni entendu son nom de la bouche de mon oncle. Il n'a jamais voulu m'en parler, se créant toujours des excuses pour éviter le sujet. Trop douloureux ? Je ne sais pas. Et je meurs d'envie de le savoir.

"Ce n'est pas le bon moment" Me disait-il tout le temps.

Ce n'est jamais le bon moment selon lui.

Parfois il me raconte une anecdote de son enfance passée avec ses soeurs, Natalie et ma mère ainsi que leur frère aîné, Randolph. Pour ce que j'en sais, ma tante vit à Boston avec mon autre oncle mais nous ne les avons pas revus depuis quelques années déjà. Sans aucune raison, Frederick a coupé les ponts avec eux.

Bref, tout cela pour dire qu'ils essayent tous de cacher l'existence de ma mère. Personne n'en parle, tout le monde évite le sujet. Peut-être que c'est ce qu'ils veulent ? Qu'elle n'ait jamais existé ? En tout cas, aucun moyen d'avoir des réponses.

Mon vrai père ? C'est presque la même histoire... Mais la différence est que je l'ai déjà rencontré une fois, il y a deux ans. Je l'avais contacté après avoir fouillé dans les agendas de mon oncle. J'avais trouvé son adresse alors je m'y étais rendue, seule et inquiète de comment il allait réagir. Il n'habitait pas loin de chez nous en plus, et cela m'avait mise en colère. Mon père était près de moi sans que je le sache... Frederick a subi ma petite crise sans broncher mais ensuite j'ai su qu'il avait eu raison de me cacher ça.
Je n'avais que quinze ans à l'époque et sachez que j'étais bien bête...

En m'ouvrant sa porte, mon père était soul et buvait au goulot d'une bouteille de whisky. Sa barbe n'était pas rasée et à l'intérieur ça sentait les lasagnes brûlées. Sa chemise était tâchée, ouverte jusqu'au nombril, il avait les cheveux gris en bataille, il avait l'air ailleurs, le regard vide... Il m'avait reconnue pourtant... Il a juste dit mon prénom puis je me suis enfuie en courant. Je m'étais étalée par terre parce que j'avais trébuché sur une batte de base ball abandonnée sur le gazon. Il était venu à ma rescousse pour m'aider à me relever tout en me posant des dizaines de questions : "Tu vas bien ? Comment m'as-tu trouvé ? Où est ta mère ?". Je n'ai répondu à aucune, voulant juste m'éloigner le plus possible de ma déception. En me relevant, j'avais remarqué qu'une ombre traversait le perron mais je n'ai pas pu la distinguer. J'étais trop bouleversée, trop déçue, et pire encore... Quelque chose s'était brisé en moi. Je voulais croire que ça allait bien se passer, que mon père ne m'avait pas abandonnée et qu'en me voyant il allait tout de suite vouloir me reprendre de cette famille de barges où il m'avait laissée à ma naissance.

Parce que je t'aimeWhere stories live. Discover now