Chapitre 21 : Ils vous plaisent ?

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Je ne suis pas bête. Je sais que j'ai très bien entendue. Et il n'avait pas parlé de l'Espagne. J'en suis sûre. Enfin pratiquement. Je veux dire, ça ne vous l'a jamais fait d'être persuadé de quelque chose mais dès que quelqu'un remet votre souvenir en doute vous êtes complètement perdu ? C'est ce qui m'arrive en ce moment-même.

En même temps, quel serait son intérêt à me mentir ? Ce n'est pas comme si il..

- Mademoiselle ?

Je reviens à moi, rencontre deux paires d'yeux posés sur moi.

- Le monsieur demande si ce bouquet te convient ?

Je remercie Jake de mettre venu en aide parce que je dois l'avouer, je suis complètement ailleurs. Je prend cette jolie composition dans les mains, la faisant rouler entre mes doigts. Je remarque tous les détails impressionnants, il a du y passer un temps fou. Et dire qu'il finira lancer en arrière, finissant sûrement dans les mains de l'une de nos cousines ou amies.

- Il est parfait

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- Il est parfait.

J'ajoute un sourire polie à ma réponse, les fleurs ne sont pas le problème, elles sont somptueuses. Mais j'ai du mal à me remettre de ce qui c'est passé ce matin, mon fiancé qui m'appelle juste au moment où j'allais forniquer avec son frère et qui, me sort une destination plus que douteuse.

L'homme d'une cinquantaine d'années s'éloigne nous précisant qu'il revient, disparaissant dans les coulisses de cette boutiques hors de prix, emportant mon futur bouquet avec lui.

- Eh..

Jake entoure ses doigts autour de mon poignet, me faisant doucement frissonner.

- Tout va bien ?

J'opine en hochant la tête, il semblerai presque inquiet.

- Oui, tous ces préparatifs sont justes fatiguant.

Ce n'est qu'un demi-mensonge, je suis dans une période où je veux seulement que le mariage soit passé. Ou non d'ailleurs.

- Alors partons.

Il attise ma curiosité, et je plonge la tête la première dans ses yeux pour y discerner ne serai-ce qu'une once de malice.

- Suis-moi à l'autre bout du monde, sur une île déserte. Juste nous deux.

Je me fige, rembobinant sa phrase dans ma petite tête. J'entre-ouvre mes lèvres mais ce n'est pas assez rapide. Il parle en premier :

- C'est une blague Jessie, il rit de bon cœur en relâchant mon poignet, tu aurais du voir ta tête.

Je lui offre un sourire crispé, suivit d'un rire horriblement faux. C'est con mais j'allais lui répondre positivement. Pendant une toute petite seconde j'ai flanché, prête à tout quitter pour lui. Je ne serai dire si c'était de façon irréfléchie ou au contraire terriblement spontanée. Mais en tout cas je me suis posée la question.

- Alors..

Le fleuriste nous coupe dans notre discussion, qui finalement était peut être terminée. Il nous faut presque une heure de plus pour discuter budget ainsi que de la décoration de la salle et de l'église. Oui je vous le confirme, c'était barbant.

- Merci beaucoup.

Nous sortons de la boutique, et je peste face à la légère brise qui vient de se lever. Il faisait si beau ce matin.

Nous déambulons silencieusement dans les rues de Paris, je crois qu'il a compris que ce n'est pas le moment de m'embêter.

Je crois avoir parlé trop vite quand il s'empare de ma main, m'entraînant dans une boutique qui m'est totalement inconnue. Je ne met pas longtemps à comprendre où nous sommes : une animalerie.

Me laissant m'échapper de son emprise, je prend connaissance de ce nouvel environnement.

Je n'ai jamais adoré ce genre d'endroit, voir des animaux en cage me rendait terriblement triste et j'avais envie de tous les acheter. Très vite, mes parents avaient vite compris que ce n'était pas le genre d'endroit où il fallait m'amener.

Cependant, aujourd'hui c'est différent. Je sais que ce genre d'enseigne à des normes à respecter, et les cages semblent plus large et plus appropriées que dans mes souvenirs.

Je souris à ce chihuahua qui se roule dans les copeaux de bois, mourant d'envie de prendre avec moi ce petit boxer.

- Pourquoi tu m'as amené ici ?

Je me tourne vers le jeune homme que je prend en flagrant délit en train de m'observer.

- Pour ça, il souffle.

Il avance vers moi et effleure d'un doigt ma bouche souriante. Gênée par ce geste intime en public, je me détourne de lui les joues rosies pour m'enfoncer un peu plus dans le magasin.

Je me presse au coin réservé aux serpents, je n'aime vraiment pas ça. Je sens son regard dans mon dos à chacun de mes pas, suffisamment oppressant pour que je retire mon trench.

Au détour d'un rayon, je me stoppe.

Dans un petit parc, semblable à ceux pour bébés se tiennent deux tout petits dalmatiens. Comme une enfant, je me rue sur les barrières en bois, passant ma petite main au dessus pour les caresser. Un paraît plus grand que l'autre, mais pas de beaucoup. Lors pelage est tout doux, et il tente de me mordiller la main, sous mes éclats de rire naturels pour une fois. Pour être plus à l'aise, je me met à genoux, mon trench en dessous pour ne pas que je me salisse.

- Ils vous plaisent ?

Je relève la tête vers une dame d'un certain âge portant un uniforme au couleur de l'enseigne.

- Ils sont adorables, vraiment.

Je sursaute légèrement à la main qui se pose sur la naissance de mon dos, près de ma nuque. Je relève la tête toute souriante vers Jake, visiblement très fier de son coup.

- Je crois que votre épouse vient d'avoir un coup de foudre.

Je me tétanise. Elle a vraiment pensé que j'étais sa femme ? Abasourdie, je me relève à toute vitesse en ramassant mon trench au passage.

Je me tourne vers Jake qui me fixe sans laisser paraître quoi que se soit. Il finit par regarder au dessus de mon épaule, vers cette femme.

- Je pense aussi, il répond en souriant.

Cette mascarade me fait plus mal qu'autre chose. Il reprend son jeu de connard, il voit bien que je suis mal de cette nomination et plutôt que de contredire la vendeuse il appuie là où ça fait mal.

- Moi je pense que nous devrions y aller, je siffle entre mes dents.

Je tente de le dépasser, mais comme il semble aimer le faire aujourd'hui sa main trouve mon poignet glissant lentement pour trouver mes doigts.

- Et moi je pense que nous devrions les prendre, mon amour.


Le Frère de Mon Fiancé. (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant