⊰ Chapitre 36 ⊱

816 138 46
                                    

Après avoir laissé Maleah, je me dirige vers la cours. Si Nate a dû aller quelque part, il est probablement là-bas.

Mon intuition ne m'a pas trompée. Je distingue ses cheveux blonds à travers une masse impressionnante d'élèves. Ils forment un cercle autour de lui. Assis sur le dossier du banc, il a un bras passé autour des épaules de Chelsea qui se presse amoureusement contre son torse. Il rit fort et porte à ses lèvres une cigarette. Je ne peux pas m'empêcher de grimacer. Nate fume? Depuis quand ?

J'essaie de me frayer un chemin à travers le groupe impressionnant qui est en train de se former.

«− Mais qui voilà !, s'écrie brusquement Chelsea de sa voix aiguës et désagréable. Le mouton noir de la classe !

À ces mots, tout le monde se tourne vers moi dans un seul mouvement. Mal à l'aise d'être au centre de toutes ses attentions, je viens me planter devant Nate.

− Je dois te parler..., dis-je, bien moins assurée qu'il y a quelques minutes.

− T'as cru toi !, s'esclaffe la blonde. Nate veut rien faire avec toi, paumée va.

− Ce n'est pas à toi que je m'adresse..., rétorqué-je, estomaquée par cette fille.

− Ben moi je te cause. Casse-toi, pauvre meuf.

Nate reste silencieux, complètement passif face à cette scène qui se déroule devant ses yeux. Les murmures commencent à s'élever à travers l'assemblée.

− Nate, je dois absolument te parler... Tu m'écoutes?

Je le supplie du regard de me répondre, mais il ne bronche pas. Il se contente de hausser les épaules.

− T'as qu'à lui parler là, devant nous !, s'égosille Chelsea, se faisant le porte-parole du garçon.

− C'est quelque chose de privé...

− De privé?

Elle éclate de rire, suivit par ses nombreux chiens de garde.

− Arrête de t'inventer une vie, meuf. T'as rien à voir avec. Il t'aime pas. Pas vrai, Nate?

Il ne lui répond pas, portant sa cigarette à sa bouche pour tirer une nouvelle taffe.

− Tu vois? Il s'en fiche, de toi.

− Ce n'est pas vrai. Nate, pour l'amour de Dieu, réagit !, m'écrié-je, peiné de le voir si inactif.

− Mais tais-toi ! Laisse-le tranquille, bouffonne va !

− Nate, s'il te plaît, on doit s'expliquer !

− Mais faites-lui fermer sa grande bouche !, hurle Chelsea en se levant d'un coup pour venir me mettre une claque sonore.

Le silence se fait d'un coup.

Les gens se regarde entre eux, ne sachant pas comment réagir. Chelsea a l'air fier. Nate choqué. Moi, interdit. La douleur sur ma joue est cuisante, et l'humiliation l'est encore plus.

L'Australien fait mine de se lever mais Chelsea l'en empêche. Elle le saisit par le col et le force à se rasseoir. Elle vient se mettre sur ses genoux, provocante. Vulgaire.

− Allez, dégage.

Je serre les poings, les larmes aux yeux. Quelques rires s'échappent, bientôt suivis d'un brouhaha. Alors que je venais de la relever, je baisse la tête, tremblante légèrement. J'ai envie d'exploser. J'ai envie de la voir mordre la poussière. J'ai envie de pleurer.

− Elle va chialer ! Vite, prenez-la en photo ! On la postera sur le net, elle va faire un buzz et on s'en mettra pleins les poches !, hurle avec joie Chelsea.

Wake up, Sleeping Beauty !Where stories live. Discover now