Les révélations de Phineas Nigellus Black

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Après le départ de Luna, Hermione se mit en quête de Severus, afin de le remercier pour son cadeau, mais elle ne le trouva ni chez lui, ni dans son laboratoire, ni dans la salle aménagée pour la technologie moldue. Il aurait certes pu ne pas vouloir lui répondre, mais elle ne voyait vraiment pas pourquoi il aurait fait cela. En dernier recours, elle se décida à faire un dernier essai avec son bureau.

Tout en marchant dans les couloirs, elle ne pouvait s'empêcher de penser, avec un léger trouble, à la conversation qu'elle venait d'avoir avec son amie. Pouvait-elle vraiment être... am-attirée par Severus Snape ? Cette idée, qui lui aurait parue complètement absurde quelques mois, voire même quelques semaines plus tôt, ne lui semblait plus aussi incongrue, maintenant. A quel moment l'espèce de complicité qui s'était insidieusement instaurée entre eux depuis son retour s'était-elle transformée en quelque chose de plus... profond ?

Non, il ne pouvait pas être question d'un quelconque sentiment amoureux, elle en était... elle en était... En était-elle vraiment si sûre ? La réponse qu'elle avait donnée à Luna était bien la vérité, elle ne savait tout simplement pas. Vraiment pas. Mais leurs rapports avaient indubitablement évolué depuis l'été. Elle aimait à penser qu'ils étaient devenus amis, et même bons amis. Seuls de bons amis peuvent s'envoyer des piques, se disputer ainsi qu'ils le faisaient souvent, et faire comme si rien ne s'était passé, le quart d'heure suivant. Elle aimait son intelligence, leur passion commune pour la lecture, leurs longues conversations, le fait qu'il ne soit pas, comme la plupart de ses amis si l'on exceptait Luna, rebuté par ses centres d'intérêts. Elle aimait sa simple présence et leurs silences partagés, les heures qu'ils passaient dans l'ancienne salle de potions, chacun travaillant de son côté sur le problème qui les occupait, avant de confronter leurs trouvailles et leurs idées, et d'en discuter encore pendant d'autres heures.

Elle aimait à penser qu'il était différent avec elle, lorsqu'ils se retrouvaient seuls. En public, il était toujours le bâtard des cachots, que tous avaient pu connaître avant. Peut-être à peine un peu moins revêche, maintenant qu'il n'était plus assujetti aux tâches qui avaient été les siennes pendant la guerre. Avec elle, il ne se sentait plus obligé d'arborer le masque froid et inexpressif du professeur Snape. Par moments, il semblait presque... apaisé. Il était toujours, comme elle, hanté par les souvenirs d'un passé, qui pour lui était encore tout proche, mais il faisait de réels efforts pour essayer de tourner la page. Il le lui avait dit, et elle le croyait. La potion de cette nuit témoignait de cette volonté d'apaisement. Non qu'elle ait jamais pensé que cela allait être facile et qu'il n'y aurait jamais plus de mauvais moments ou de rechutes, autant et surtout, pour lui que pour elle. Mais elle osait espérer que les choses continueraient sur cette voie...

La Gargouille pivota docilement dès qu'elle eut donné le mot de passe, mais là non plus, personne ne répondit lorsqu'elle frappa à la porte du bureau directorial. Elle fronça les sourcils, elle ne comprenait pas... en l'absence du directeur, la Gargouille n'aurait pas dû la laisser passer aussi facilement, même avec le mot de passe. Elle aurait au moins dû l'avertir qu'il n'était pas là. À moins qu'elle n'ait reçu des instructions spéciales la concernant, comme cela avait été le cas pour Harry, qu'elle avait laissé monter sans rien lui demander, le soir de la bataille. Elle allait revenir sur ses pas, lorsque le battant s'ouvrit silencieusement devant elle.

—Miss Granger ! Quelle bonne surprise ! Entrez, je vous en prie !

Elle reconnaissait cette voix, même si elle ne l'avait entendue qu'une fois en plus de dix ans, le jour du retour de Severus. Elle fit un pas hésitant dans le bureau, en regardant autour d'elle. Le Maître des potions n'était pas là, mais en face d'elle, depuis son cadre accroché au mur, Dumbledore lui souriait, le regard toujours aussi pétillant derrière ses lunettes en demi-lune.

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