Chapitre 19

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— Vous avez mal quand j'appuie ?
Louis grimaça de douleur. Depuis environ cinq minutes, le médecin l'examinait mais la douleur était bien trop profonde. Il lui faisait mal sans le vouloir. Cependant, il ne faisait que son travail et cela devait lui permettre de poser un diagnostique sur sa chute qui avait causé sa présence aux urgences.
Il n'avait pas su se relever, il n'avait pas pu. Il aurait bien intercepter le joueur de l'équipe adversaire et l'aurait bien pousser à terre, comme lui l'avait fait. Mais il était plus intelligent. Et de toute manière, vu son état, cela se relevait de l'impossible. Il souffrait trop.
Le médecin tâtait sa cheville, cherchant la faille. Et son patient se montrait impatient. Il avait attendu deux heures avant qu'on daigne l'ausculter et il s'était montré exécrable. Sa mère l'avait supplié de se taire, parce qu'il n'avait cessé de répéter que sa carrière était fichue. Il regrettait son attitude. Il avait laissé son petit ami de coté alors qu'il aurait tout simplement pu se réfugier dans ses bras en attendant qu'on s'occupe de lui. A la place, son petit frère s'était endormi sur les genoux du bouclé et Louis avait été incapable de continuer ses plaintes.
Il se redressa légèrement, les sourcils froncés.
— Il se pourrait qu'il s'agisse simplement d'une entorse, jeune homme.
A l'annonce du médecin, il soupira, visiblement soulagé.
— Néanmoins, nous allons quand même faire des radios pour éliminer tout risque de fracture.
Le brun serra les dents. Il n'aimait pas ça.
— Il y a beaucoup de monde ce soir aux urgences. Je vais donc vous demander de patienter quelques instants.
Louis souffla. Sans blague, pensa-t-il. Il avait attendu deux longues heures, il savait très bien qu'ils étaient débordés.
Il se cala contre le haut du lit et ferma les yeux. Il était fatigué. Il avait joué un match et sa blessure l'avait littéralement lessivé. Il méritait bien un petit somme.
— Louis !!!
Le garçon sursauta. Apparemment, cela lui était interdit de dormir un peu.
Sans surprise, il découvrit son frère, qui grimpa aussitôt à ses cotés, bien réveillé. Sa mère s'installa sur la chaise d'à coté, et Harry, lui, resta planté au bout du lit.
— Qu'est-ce que t'a dit le médecin ? demanda Laureen.
— Ca peut être une simple entorse. Ou bien une fracture. Je dois passer des examens pour déterminer tout ça.
— Mon pauvre, chéri.
Elle se pencha vers lui, et tout en tenant sa main, elle déposa un tendre baiser sur son front.
— J'ai envie de dormir, leur informa-t-il.
— Très bien, dors. Nous allons patienter.
Le sourire rassurant qu'abordait Laureen lui fit craquer un sourire. Elle était toujours très douce avec lui, même si elle se doutait bien que cette information n'avait pas été dite au hasard. Il voulait du calme.
Sa mère se tourna vers le bouclé, qui demeurait silencieux, fixant d'un regard éteint son fils :
— Tu devrais rentrer, Harold. Je t'appellerai pour te donner des nouvelles.
Le garçon sembla enfin reprendre vie. Ses yeux croisèrent ceux de son copain. Il semblait attendre qu'on lui confirme ces dires.
— Rentre, Haz. Je ne serai pas de très bonne compagnie.
Harry haussa les épaules, se mordant nerveusement la lèvre inférieure. Il ne savait pas, à vrai dire. Il serait bien resté à son chevet, mais le brun n'avait pas l'air de le vouloir ici. Et cette impression passait mal.
— Je n'ai pas grand-chose, continua Louis. Tu seras bien plus à l'aise chez toi.
— Je t'appellerai demain matin, répéta Laureen.
Bien malgré lui, l'accidenté déglutit lorsqu'il aperçut l'hésitation dans ses yeux. Harry serait bien mieux chez lui, il en était persuadé. Et il se connaissait, il risquait de se montrer bien plus exécrable qu'il l'avait été précédemment.
— Je suis pas mort, Harry. Je vais bien.
Sauf que la blague du jeune homme ne le fit pas rire.
— N'oublie pas de m'appeler, demanda-t-il à sa ''belle-mère''.
Elle acquiesça. Sans un dernier regard envers lui, il disparut sous les yeux stupéfaits du brun. L'avait-il vexé ? En tout cas, il regrettait désormais de l'avoir renvoyé chez lui. Il n'aimait pas l'expression qu'il avait vu sur son visage lorsqu'il avait plaisanté sur le fait qu'il n'était pas mort.
Ils furent coincés aux urgences deux heures de plus. Et bien qu'il avait rattrapé un peu de sommeil, ses excès de colère désespéraient profondément sa mère.

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⏰ Dernière mise à jour : 6 days ago ⏰

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Retiens-moi (L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant