Prologue

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Commentaire de l'auteur:
Cc tous le monde! Voici une nouvelle histoire que j'espère vous plairas. Surtout n'hésitez pas a commenté et à aimée. Bonne lecture.

La vie est un tourment, la mort l’est tout autant, je venais d'assimiler la leçon. L’amour est bien plus fort que les deux réunies, bien plus cruel. Rien n'a jamais été aussi douloureux, aussi déchirant. J'ai pourtant goûté le feu, la mort et ils me semblent comparativement insignifiants. Si je n’en avais pas fait l’expérience moi-même, je n'en aurais rien cru.

Ses iris d'un ténébreux noir, auréolés de rouge, retrouvèrent soudain les miens. Mais, ce qu'il est n'a jamais eu aussi peu d'importance à mes yeux qu'à ce moment précis. Il aurait pu être un démon, envoyé des tréfonds de la géhenne par l'anti-christ lui-même, venu réclamer mon âme que je la lui aurais remise sans broncher.

Il se releva sur un coude, le sourire prudent, l’expression singulière. Ajouté au désir qui faisait étinceler ses yeux, je décelai autre chose. De la curiosité ? De l’étonnement ? De la peur ?...Peut-être pas. À son sujet je ne serais plus jamais objective, mon jugement est faussé; je l'aime. Il fit doucement glisser son regard sur moi, s’attardant sur mon buste nu un instant. Et à cet instant-là j'étais tout ce qu'il désirait, tout ce qui lui faisait envie et aucune autre certitude au monde n'aurait pu autant me ravir, autant me torturer. Sauf peut-être une seule autre. Une autre ultime petite chose; savoir que lui aussi m'aimait en retour. Mais là, c'était trop en demander à la vie, n'est-ce pas? Elle qui voulait me faire savourer son impitoyable hideur, son abjecte ironie. Elle qui voulait me voir flancher sous ses coups, ne pouvait tout de même pas me faire l'insigne honneur de me donner la seule chose qui m'aiderait à tolérer son aigreur?

Un pli soucieux creusa tout d'un coup son front; je l'inquiétais par mon regard, mon silence. Par le tressaillement, la transe de mon âme. Je me noyais, devinait-il ? Chaque jour un peu plus, sans espoir de jamais retrouver la surface. En réalité, je n’aspirais nullement à être secourue, je ne voulais pas émerger. À quoi bon lutter contre la grisante délivrance de la noyade? Je voulais me perdre, sombrer dans la profondeur abyssale de ses pupilles et de ne jamais plus me réveiller. La torpeur était douce, clémente, bercée d'agréables illusions. Qu'est-ce que la lucidité pouvait opposer à ça? Le supplice? Le froid? Les ténèbres du remord? Décidément, la conscience n'avait rien de bien séduisant.

- Pourquoi me regardes-tu ainsi? s'enquit-il, s'essayant à un air détendu.

 Il se pencha lentement, caressa mon visage, déposa un léger baiser sur mes lèvres et mon enfer se transforma l'espace d'une seconde en délicieux éden.

Je te regarde comme si je t'aimais, idiot!

- Je te regarde comment? tentai-je, innocente.

À son jeu de l'esquive, des faux semblants, je commençais à bien me défendre. Il chercha un autre baiser, je m'y dérobai, la mort dans l'âme. Le priver de son plaisir –du mien par conséquent- était tout ce que je pouvais lui jalouser et il m’avait déjà dépossédé de tant de choses. Mon cœur, mon corps, mon âme; rien ne m'appartenait plus. Il me possédait toute entière. Habitué à mes sauts d'humeur; mon geste ne le surprit pas, ni ne le refroidit d'ailleurs. Téméraire, il tenta une nouvelle approche, tout aussi infructueuse que la première.

- Cruelle! Susurra-t-il, les yeux rétrécis, flamboyants d'envie.

- Je te regarde comment? répétai-je, insistante, désespérée.

Je ne savais pas pourquoi je l'exhortais à me répondre, il était évident que ce n'était pas de cette manière que je réussirais à lui faire dire quoi que ce soit de concret. Mon empressement démontrait seulement mon inexpérience de ce genre de joute, dans laquelle lui, rivalisait de talent et de finesse. M'obstiner de cette manière lui révélait clairement mon désespoir, ma soif de sécurité. Et il n'y avait que quelques mots dotés de suffisamment de puissance pour chasser les démons du doute.

 Je repoussai à grand regret sa main qui effleurait mon visage de ses caresses. Ça me coûtait tant de le rejeter! Suis-je donc condamner à rester l'éternelle perdante de cette mascarade?

- Angie…, murmura-t-il, une pointe d’agacement dans la voix.

Ses yeux se posèrent de nouveau sur mon corps dénudé et son regard devint une supplique silencieuse. Peut-être devrais-je me résoudre à admettre qu'il ne me voulait que de cette manière et uniquement celle-là? Peut-être qu'il ne me disait rien, parce qu'il n'y avait rien à dire? Sa main châtiée revint à l'assaut, impudique, exigeante. Ses doigts glissèrent sur la peau de ma poitrine, la frôlant à peine. Sa délicatesse n'empêcha pas le courant de désir qui traversa mon corps d'être d'une violence exacerbé. Il semblait en admiration devant cette nudité qui me coûtait tant de douleurs, tant de remords. Je me couvris d'un drap afin de le punir, de me punir.

- Il n'y a pas d’Angie qui compte ! assurai-je, essayant de garder une voix égale, détachée.

-Così bella… Così desiderabile… Così crudele !(1) souffla-t-il à mon oreille et ses mots furent prononcés d'une telle manière que je me sentis frémir.

- Dis-moi! suppliai-je, presque. Assénant une tape sur la main qui s'étant posée sur ma cuisse, essayait de s'infiltrer sous l'étoffe.

Est-ce si difficile ? Dis-moi ! Mens-moi ! avais-je envie de lui crier.

- Te dire quoi? rit-il et je fus prise d'une fulgurante envie de le meurtrir dans sa chaire comme il le faisait présentement avec la mienne. Il se jouait de moi, me flagellait par son sourire narquois. Ne le savait-il pas?

Je tendis une main vers sa joue avec la ferme intention de faire disparaître son enjouement, la malice dans ses yeux. Mais, celle-ci arrivée au moment critique me trahit et alla sagement caresser le juvénile visage. À ma grande frustration, je réussis à faire s'évaporer le sourire joueur et ses yeux devinrent si tendres, si sincères. En quoi? Je n'aurais su dire. J'écartai ma main, troublée.

- Ah, Angie! Soupira-t-il, encerclant mon visage de ses mains, posant son front contre le mien. Pourquoi toutes ces questions, hein? Certaines choses n'ont pas besoin d'être dites. Il est très suffisant de les ressentir.

Il fendit sur mes lèvres, avide comme à chaque fois et le tourbillon de la douce illusion m'emporta, ainsi je lui cédai une fois encore sans rien en retour.

***

(1) "Si belle… Si désirable… Si cruelle!"

Commentaire de l'auteur:
Voilà c'était le premier chapitre. Il vous a plu? Comment lacez vous trouvé? N'hésitez pas a commenté et à aimée sa me fairais très plaisir. Le prochain chapitre sera publié demain si je n'ai pas de problème. Merci d'avoir lu et gros bisous!😚

Mon enfer au goût d'EdenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant