Histoires de vampires

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« Il pense que notre famille n'a pas besoin de complications pareilles, m'expliqua Edward, il sait que les Volturi ne pardonnent pas et il sait qu’ils n’attendent de nous qu'un petit faux pas pour sévir comme ils savent le faire. Personne n'est assez dupe pour croire qu'ils nous laisseront en paix après l'humiliation cuisante qu'ils ont subie la dernière fois que nous nous sommes confrontés, certainement pas lui.

Il sourit sans humour.

- Aro ne peut laisser –il chercha le bon mot- se proliférer une famille telle que la notre. Avec la multitude de dons que nous possédons, notre nombre, notre mode de vie à part; nous représentons une réelle menace pour lui. Mais, il ne peut non plus se contenter de nous traquer pour nous anéantir un à un, ce serait gâcher et cela va à l’encontre de ses principes.

Il prit une pause, semblant hésiter. Puis, lorsqu'il rencontra mon regard inquisiteur, il se décida à poursuivre.

- Tu sais l'attrait qu'il a pour Alice? –son visage s'était soudain assombri. Malgré l'étalage de pouvoir qui s'est étendu devant ses yeux ce jour-là: celui de Benjamin, de Zafrina et de tant d'autre, son intérêt pour les capacités d'Alice n'a pas diminué… Je dois avouer que cela me fait peur. Je ne l'ai jamais vu aspirer si ardemment à faire de quelqu'un l'un des siens. Il sait que si on a survécu ce jour-là c'est uniquement grâce à elle, et il ne veut plus nous voir survivre. Pour lui, Alice est à la fois le problème et la solution. Sans elle nous ne saurions même pas pour quand sera la prochaine embuscade.

Ses mots m'avaient liquéfié sur place; j'étais tellement loin de me douter qu'on en était là. Si menacés, si vulnérables !

- Pourquoi ne nous traque-il pas déjà? murmurai-je, essayant de contrôler l'angoisse qui voulait m'assaillir.

- Ce n'est que pure théorie, juste ma propre analyse de la situation…, me prévient-il.

J'hochai la tête pour l'encourager à continuer.

- Je pense qu'il sait que les yeux de la communauté, nos congénères, sont tournés vers lui, vers nous. Ils se doutent bien qu'Aro ne va pas en rester là et ils attendent pour la plupart -avec impatience- de voir la tournure que vont prendre les événements, de voir comment Aro va réagir à nos provocations, fit-il avec une moue dédaigneuse.

- Quelles provocations? m'époumonai-je, frémissante de colère et de rancœur. Vous n'avez fait que vous défendre !

- Angie ! me réprimanda-il, n'as-tu donc pas encore saisi? Se défendre contre les Volturi est déjà une offense en soi.

- Et en quoi l'avis de la communauté lui importe-il?

- Tu as raison ! me sourit-il, comme ravi que je commence à comprendre. Ça n'a aucune importance à ses yeux. Ce qui compte au contraire, c'est de ne pas perdre le contrôle de plusieurs milliers de vampires. Il ne veut surtout pas être perçu comme un bourreau. Les bourreaux déclenchent la résistance, les bourreaux finissent par être déchus. Tu comprends? Lui c'est plutôt le justicier. Il veut préserver les apparences.

- Mais, tous ces vampires que tu appelles la communauté, ils ne peuvent tout de même pas être si aveugles, si débiles?!

Il haussa un sourcil, surpris par l'adjectif que j'avais choisi.

- Ils ne le sont pas, m'assura-il, la plupart commencent à comprendre, des bruits courent. Hélas, pas aussi rapidement qu'on le voudrait, mais c'est un début. Pendant plusieurs siècles leur prééminence restait incontestée…

- Parce qu'elle est contestée maintenant? l'interrompis-je, stupéfaite, regagnant de l'espoir; un espoir factice, que je me fabriquais pour mieux respirer.

Mon enfer au goût d'EdenWhere stories live. Discover now