CHAPITRE 12 : JE LE COURTISE (10)

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Lorsque Morgan referma la porte, ils se retrouvèrent plongés dans un parfait silence. Sans doute était-elle insonorisée, les isolant complétement des bruits de la fête.

Le jeune athlète alluma les lumières, pas les grands lustres mais les petits spots latéraux qui diffusaient une lumière orangée, les plongeant dans une ambiance intimement feutrée.

Gætan découvrit alors une rangée d'instrument installés sur une petite estrade face à quelques gradins disposés en demi-lune. Il y avait des violons, des harpes, des tambours, des flutes et toute sorte de cuivre, ainsi qu'un superbe piano à queue d'un noir brillant.

- C'est fou, murmura Gætan en faisant quelques pas parmi les instruments. Je crois que je n'étais jamais venu ici.

Il se sentait mieux, désinhibé mais l'esprit encore en fête, apaisé. Il passait une excellente soirée, en compagnie de ses meilleurs amis, et pour la première fois il pouvait mettre de côté tous ses problèmes et ses incessants questionnements.

Il se tourna vers Morgan avec un sourire interrogateur :

- Pourquoi tu m'as amené ici ?

Le jeune athlète lui sourit à son tour et haussa les épaules :

- Parce que j'avais envie d'être seul avec toi, et qu'il y a peu de chances qu'on vienne nous déranger ici.

Gætan réprima un hoquet. Est-ce qu'il était sérieux ? Ça signifiait quoi exactement ?

Il le regarda traverser la pièce et s'assoir dans les gradins, l'invitant d'un geste à le rejoindre. Il hésita puis vint s'assoir à côté.

Il croisa les mains et attendit, craignant que ne s'installe une certaine gêne. Mais Morgan ne semblait pas de cet avis. Sans cesser de sourire, il mit la main dans sa poche et en extirpa une rose blanche, coupée à la base de la tige. Il la lui tendit :

- Euh, merci..., fit le jeune blondinet en l'acceptant. Mais pourquoi...

- Je sais que d'ordinaire, il faudrait un œillet, mais je sais aussi et surtout que tu aimes cette fleur.

Gætan ferma les yeux. Sérieusement, était-ce l'alcool qui embrumait toujours son esprit ou bien était-il tout simplement en train de rêver ? Il sourit puis rouvrit les yeux. Non, ce n'était pas un rêve.

- Merci, c'est...

Il chercha le mot. Gentil ? Adorable ? Romantique ?

- Charmant, trancha-t-il. Elle est très belle, j'apprécie beaucoup.

Un silence passa. Gætan fit délitement tourner la rose entre ses doigts. Elle était vraiment très belle, mais surtout chargée de symbolique. Le souci, c'est qu'il ne parvenait pas vraiment à l'interpréter. Il se sentit plus perdu que jamais.

Il sourit :

- C'est comme ça que j'aurais dû m'appeler.

- Comment ça ? fit Morgan en se tournant à demi vers lui.

- Fleur, répondit Gætan en le regardant. C'est comme ça que j'aurais dû m'appeler. Mes parents pensaient que je serais une fille. Ils ont été surpris le jour de ma naissance... Du coup, ils ont dû improviser un nom de garçon.

Il se tut.

- Et comment ont-ils choisis ? demanda Morgan.

Il prit la fleur des mains de Gætan et entreprit de lui accrocher à la veste. Ce faisant, il se rapprocha de lui jusqu'à lui frôler la cuisse. Gætan s'immobilisa, tachant de contrôler sa respiration, mais il se laissa faire :

Quoi qu'en pensent les autresWhere stories live. Discover now