Quand tout va mal

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Voilà ce qu'il faut que je fasse, comment je dois me comporter avec elle pour avoir toute son attention. Cette femme est décidément trop contradictoire. Je tente la gentillesse, et putain, toutes les femmes espèrent ça, mais Madame refuse de tenter la relation. Dès que je tourne la veste, que je la menace, et l'ignore royalement, elle se montre toute douce et docile.

Pour l'instant, cela me convient, malheureusement, je sais que ça ne va pas durer. Je sais qu'Annabelle joue le jeu, le temps de prendre les devants, trouver un moyen de m'échapper, et fuir avec mon fils. Elle est comme ça. Je vois, lorsqu'elle se laisse aller, tellement de rancune dans ses yeux.

- Monsieur Gibson est là pour votre rendez-vous, Marcus, je le fais entrer ? Demande Louise avec un airs soupçonneux.

- Merci, que ferais-je sans toi... Souriais-je en jouant des sourcils.

- Marcus, je n'aime pas ce ton ! Range-moi ses sourcils et redevient sérieux ! Tu as une femme et un fils maintenant, mûrit un peu à la fin !

Je ne peux m'empêcher de rire, je suis de bonne humeur et cela étonne fortement ma secrétaire, comme tous les autres employés d'ailleurs. Je suis comblé par une femme merveilleuse qui m'obsède depuis trop longtemps, et pour couronner le tout, j'ai un môme adorable pour prendre la relève... Les détails ne comptent pour personne !

La porte s'ouvre sur un homme quelconque, le détective que Matt m'a dégoté est parfait pour ce boulot. Qui croirait qu'il fouine dans la vie des gens ? Ce type ressemble à un papy sans famille. Il va intérêt à me dire ce que j'attends, j'ai confiance en Matt et son jugement, mais il s'agit de ma femme et de son passé.

Si elle ne veut rien me dire, alors je me démerderais comme je peux... Parce que je le peux !

- Monsieur Gibson, prenez place, je vous prie, avez-vous ce que j'ai demandé ?

Je vais droit au but, l'homme semblait s'y attendre, il me salue, s'assoit et me sort un dossier qu'il me tend. Je l'observe, attendant qu'il parle tout en feuilletant le contenu, je ne comprends rien, je ne connais personne sur ces photos... Ne me dite pas qu'il s'est gouré de personne ?

- Votre femme est fille unique, monsieur, son père est décédé alors qu'elle n'avait que quatre ans. Selon le dossier, il se serait fait agresser alors qu'il avait bu, il n'avait pas une bonne réputation. Sa mère s'est remariée cinq années plus tard à Paul Richard, un grand avocat douteux, la vie des deux femmes à littéralement changé.

- C'est ces personnes, ici ? Demandais-je en reconnaissant les traits d'Annabelle sur une petite fille maigrichonne d'une douzaine d'années selon le dossier, elle en fait sept, bordel. Il la battait ? Demandais-je en sentant la colère m'échauffer le corps.

- Non, monsieur. Il n'y a aucun dossier de maltraitance, cependant, puisque ce type semblait connaître du monde, il se pourrait que les preuves se soient volatilisées. J'ai pu trouver un témoin qui se souvenait du prénom de la jeune fille, elle l'a surnommait Belle-Anna.

- C'est ridicule ! Ne puis-je m'empêcher de le couper. Annabelle-Belle-Anna... Quelle cruche ! L'homme devant moi sourit nerveusement, ne sachant pas s'il doit me prendre au sérieux. Il poursuit.

- La fillette, devenue adolescente, s'est confié sur une agression sexuelle, mentionnant que personne ne la croirait.

- Fils de pute ! Hurlais-je en me redressant.

- Il n'y a aucune preuve écrite sur ce que je vous avance, monsieur, il se pourrait qu'il y ait erreur sur la personne... Bafouille le détective que je foudroie du regard.

- La suite !

- Vers dix-sept ans, la jeune fille à fuguée de chez elle, elle a vécu à la rue durant quelques mois, puis à trouvé un travail de serveuse dans un petit restaurant familiale. La propriétaire s'est prit de pitié pour une jeune fille effrayée, a-t-elle dit.

Pour lui...Where stories live. Discover now