Pour lui...

Je te protégerai...

Je regarde ma femme un instant, elle est pareille à celle que j'ai connu, et pourtant, Anna est une autre. Son regard anéanti, plein de terreur, et pire encore, de honte me donnent envie de tout casser. Sauf que cela lui ferait peur... Et je m'avance pour la prendre dans mes bras, mais elle fuit.

La voix de mon fils se fait entendre, il veut que je le borde à la place de sa mère, je dois me reprendre, ne pas laisser cette douleur et cette colère s'exposer devant mon enfant innocent. C'est difficile, surtout que des tas de questions se soulèvent. Cette vidéo dont je n'avais rien à foutre devient une obsession...

Qu'y a-t-il dedans?

Est-ce si horrible?

Combien de personne l'ont-ils vu?

Sa mère la menaçait avec ça...

Sourire crispés aux lèvres, je prends Nathan dans mes bras, tente d'écouter l'histoire qu'il a apprit chez sa grand-mère, sauf que le regard de ma femme ne brûle l'arrière de la tête. Il va falloir qu'on parle clairement, qu'elle me dise tout ce qu'elle sait, ce qui lui fait peur, et je trouverais un moyen de soulager ses craintes.

- Papa, pourquoi tu es triste? Demande Nathan alors que je le couvre comme il faut. Je me mords la langue, ému qu'il s'en rende compte... Comme pour sa maman.

- Tout va bien, champion, je suis juste fatigué, et tu sais qu'avec mon travail...

- Non, tu n'es pas fatigué, tu es triste... Ne soit pas triste, papa, regarde comme maman est heureuse depuis que tu es revenu...

- Je suis heureux, mon fils, toi et ta mère me rendez très heureux, mais quelques affaires me dérangent, des choses d'adultes... Dès que tout sera terminé, nous irons à un endroit que tu choisiras, d'accord?

- D'accord... Bonne nuit, papa, je t'aime.

Je l'embrasse fort, le couvre une dernière fois et sort de la chambre le coeur lourd. Tout se passera pour le mieux, bientôt, Annabelle n'aura plus à avoir peur de se retourner. Son passé sera derrière les barreaux, ils payeront tous pour me l'avoir abîmés...

Je déboutonne les premiers boutons de ma chemise, mon rythme cardiaque rate un battement alors que ma belle m'attend sur le divan, une tasse fumante à la main et l'autre qui semble m'attendre est posée sur la table basse... Elle veut parler, elle est prête... Je l'espère.

J'ai compris que ma femme à un énorme besoin qu'on la rassure, je dois lui répéter qu'elle ne risque plus rien, je suis là, et je la protégerais. Il n'est pas étonnant qu'elle ait prit la fuite à chacune de mes approches. Elle le voyait lui, en moi, et même si j'ai été qu'un bâtard avec elle, jamais je ne l'aurais forcé de cette manière.

J'avais besoin qu'elle me regarde, qu'elle participe, qu'elle ressente ce que je lui fais... Quel con je suis!

Je ne sais pas par ou commencer, je saisis le café chaud et regarde devant moi, tout comme elle. Je ne dirais pas qu'il y a un malaise, au contraire, nous sommes bien comme ça, sa présente est tout ce qu'il me faut, et je me demande si c'est réciproque. Elle lance le débat en première, insiste sur cette fichu vidéo.

- Ne la regarde pas, je t'en prie, personne ne doit les voir.