Jamais Moi Sans Toi

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Camille

Sept mois

J'ai mal, mon ventre se contracte, cette sensation est horrible. J'ai envie que tout cela se termine. Je n'ai jamais eu autant mal dans ma vie en ne comptant pas ma rupture avec Harry.

- Ça va aller, je suis la bébé.

Il caresse ma joue et promène sa main sur mon ventre, qui s'est bien gonflé durant ces derniers mois. C'est passé vraiment vite. J'ai tellement mal, horriblement. Je ne sais pas quoi faire pour apaiser cette douleur. Une perle d'eau se forme au coin de mon oeil et roule sur ma joue. Peter attrape ma joue dans sa main et l'essuie avec son pouce. Son regard dans le mien me fait oublier quelques secondes ma douleur qui provient de mon ventre. Mais elle reprend aussitôt.

- Aïe !

J'essaye de me replier sur moi-même. Peter m'enlace et me fais des tendres baisers dans le cou. Je rougis, j'apprécie le geste qu'il fait envers moi. Je ne pensais pas qu'avoir un enfant dans le ventre me provoquerait autant de douleurs.

- On a rendez-vous chez le docteur dans un quart d'heure. Tu penses pouvoir réussir à marcher ?

J'hoche la tête et essaye de me lever. Peter m'aide, j'attrape sa main et il me tire en avant. Je tiens debout, c'est déjà bien. Je suis à peine à mon septième mois de grossesse et j'ai déjà beaucoup de douleurs. J'appréhende énormément mon accouchement si j'ai déjà mal à sept mois qu'est ce que ça va être à neuf mois ?

J'enfile mon manteau large. J'ai dû racheter des vêtements parce qu'étant enceinte, je commence à être trop serrée au niveau des jeans. Je mets mes petites bottes et entoure une écharpe à mon cou.

- Tu veux que je prenne quelque chose ? Genre de l'eau ou autre ?

Je trouve ceci très gentil de sa part, de vouloir que je sois toujours bien. Si jamais j'ai besoin de quelque chose, il se porte volontaire. Il fait vraiment tout pour que tout aille bien et je lui en suis éperdument reconnaissante.

- Camille ?

- Ah pardon, Peter. Oui, je veux bien que tu prennes de l'eau s'il te plaît.

Il part dans la cuisine et revient assez rapidement avec une bouteille d'eau à la main. Ses cheveux non coiffés sur le haut de son crâne sont mieux ainsi qu'avec beaucoup de gel. Je le trouve plus mignon avec ses mèches de cheveux qui partent dans tous les sens.

- Qu'est ce que tu regardes comme ça ?

Ses yeux bruns me regardent comme s'ils avaient des points d'interrogations et que mes yeux pouvaient lui répondre.

- Tes cheveux.

Ses lèvres forment à présent un sourire.

- Ah c'est vrai. Tu adores mes cheveux ! J'avais un peu la flemme de me coiffer aujourd'hui alors ne m'en veux pas que je sorte comme ça.

Un petit rire s'échappe de sa bouche.

- Je te trouve même mieux comme ça, sans gel.

- Merci petit coeur.

Mes joues montent au rouge instantanément au rouge. Je ne saurais décrire ce que je ressens lorsque des mots si mignons sortent de la bouche de Peter et qui me sont destinés. J'ai un sourire tellement grand que j'en ai mal à la mâchoire. J'aime bien aussi son style vestimentaire. Sa petite veste collée le haut de son corps, avec ces petits boutons qui l'accompagnent parfaitement.

- Tu es prête ?

Il ouvre la porte et me laisse passer. Je le remercie. Peter ferme la porte à clef et me donne la bouteille d'eau. Je me mets sur la pointe des pieds pour essayer de rapprocher mon visage du sien. Il se baisse et appuie ses douces lèvres sur les miennes, tendrement.

- On devrait y aller, sinon nous allons finir en retard.

Il m'embrasse la joue puis prend ma main dans la sienne m'entrainant avec lui.

- Tu as toujours autant mal au ventre ?

- Non, moins. La douleur s'est un peu calmée.

Dehors, le temps est couvert. Les oiseaux se cachent, je n'en vois aucun. Ils doivent avoir froid je pense, les pauvres.

- Tu vas où ?

- Ce n'est pas ici le docteur ?

- Non, c'est quelques rues après. T'es nul.

J'en rigole.

- Eh, je ne te permets pas.

Il me sourit, son petit sourire qui me fait tant craquer.

- C'est juste là.

Je sonne et la porte s'ouvre. Je passe la première et tiens la porte pour que Peter puisse passer. Je n'ai pas le temps de poser mon fessier sur une chaise que la porte à l'autre bout de la pièce s'ouvre. Un monsieur apparaît, barbe non rasée, lunettes de vue, vêtu uniquement et proprement de blanc.

- Madame Moore ?

- C'est moi.

Il me fait signe de le suivre. Il me serre la main à moi ainsi qu'à Peter qui vient avec moi dans la salle. Le médecin s'installe face à son bureau, je fais de même et m'assois sur une chaise en cuir noire, comme celle de Peter.

- Qu'est ce qu'il vous amène ?

- Et bien, je suis enceinte de sept mois et je viens vérifier que tout va bien.

- D'accord, allongez-vous sur ce lit.

Je me lève, retire mon manteau et le donne à Peter. Je m'allonge et apporte mes deux mains sur mon ventre. Le médecin approche délicatement sa main de mon pull et le remonte doucement jusqu'en dessous de mon soutien-gorge. Il étale un gel sur l'ensemble de mon ventre et allume un écran en face de nous. Je vois mon bébé, mon enfant, à moi. C'est un sentiment tellement bizarre...

- Vous voulez savoir si c'est une fille ou un garçon ?

Mon copain se dresse et vient à mes côtés prenant mes mains dans les siennes.

- Non, on aura la surprise le jour j.

- D'accord, mmh. Votre bébé se porte bien, aucun problème, tout va bien.

Il m'autorise à me relever du lit et il retourne à son bureau, ses doigts dansant sur le clavier. Je remets mon manteau et je reste debout.

- Bien, donc je vous prescrits ces cachets si vous venez à avoir des douleurs insupportables, ces cachets feront parfaitement l'affaire. Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi.

Peter le remercie avant que ça ne soit moi qui le fasse et nous quittons le cabinet médical. J'ai tellement hâte de découvrir le sexe de mon futur bébé, de pouvoir le toucher, le regarder. J'ai hâte qu'il intègre notre petite famille avec Peter et je suis persuadée qu'il fera un très bon père.