Chapitre 18 - Partie 2

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Orion remonta la pente jusqu'au château en boitant douloureusement, le corps hideux étrangement tordu de souffrance

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Orion remonta la pente jusqu'au château en boitant douloureusement, le corps hideux étrangement tordu de souffrance. Un gémissement rauque quitta ses lèvres transformées et l'odeur de son propre sang lui retournait l'estomac. Pas encore arrivé, il se laissa tomber au pied d'un arbre, la tête lourde posée au sol, ses instincts perturbés. Il ne comprenait pas ce qui venait de lui arriver. Ne comprenait pas la douleur qui lui ravageait la jambe, pourquoi l'homme avait tiré sur lui et avait crié, crié des mots qu'une bête ne pouvait comprendre. Il avait fui, l'odeur de la jeune femme qu'il avait suivi encore dans la tête.

Il n'avait pas voulu lui faire peur.

Elle avait ouvert ses grands yeux et elle avait hurlé, elle l'avait angoissé avec ses cris et elle était partie. Avait fui. Par réflex, il lui avait couru après, ne comprenant pas ce qui l'avait pris. Avait-elle mal quelque part ?

Il l'avait suivi pour être sûr que rien ne lui arrive.

Un bruit rauque quitta ses lèvres tandis qu'il tenta faiblement de se relever – en vain.

Il l'avait suivi et puis elle avait continué à crier, le regardant de temps en temps avec ses yeux, arrivant ensuite à une étrange maison à laquelle elle avait toqué de toutes ses forces. Il avait grogné. L'odeur de cette maison ne lui avait pas plu ; il y flottait dans l'air une odeur de décomposition et de cruauté, une odeur putride qui criait danger. Mais avant qu'il ne puisse avertir la jeune femme qui rayonnait d'innocence et de quelque chose qu'il ne pouvait définir, la porte s'était ouverte et l'homme détestable lui avait tiré dans les jambes et poussé la jeune femme à l'intérieur.

Elle l'avait ensuite regarder et son cerveau animal avait alors brusquement compris.

Elle avait peur de lui.

De lui.

Il jeta sa tête en arrière et un hurlement déchirant monta aux étoiles.

Il ne voulait pas qu'elle ait peur de lui, ne voulait pas qu'elle court à sa vue. Il était... Il avait seulement voulu se rapprocher d'elle. Il baissa la tête et lécha sa patte blessée, gémissant un peu puis posant sa lourde tête entre ses pattes avant et fermant les yeux. Il avait froid, il avait mal et il était perdu.

Il voulait que la jeune femme revienne. Qu'elle le prenne dans ses bras et le ramène en sécurité. Il tenta désespérément de l'appeler mais elle ne vint pas. Aucun bruit hormis celui du vent dans les arbres glacés ne se faisait entendre dans la forêt. Brusquement, une étrange lueur. Il rouvrit ses yeux et grogna, se poussant sur ses quatre pattes de toutes ses forces pour se retourner. Il plissa les yeux tandis que ses oreilles se tournaient en arrière et que ses canines apparurent clairement. Au loin, une lumière s'approchait et il grogna, reculant en titubant.

Ce n'était pas la jeune femme.

Il sentait à nouveau l'odeur cadavérique de la maison de l'homme.

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