Il est 23 heure. Les garçons sont partis il y a un quart d'heure. La salle est presque silencieuse. Comme je devais occuper mon esprit, j'ai analysé la situation. Il y a 6 blessés dont 2 en piteux états. Je ne garantis pas que Valentin survivra. On n'arrive tout juste à stabiliser son état, sa plaie est immense et s'infecte sans cesse. Il faut l'amener au plus vite aux urgences. Nous sommes 8 à être des " bon vivants", à part quelques écorchures ou autres blessures minimes, nous sommes quasiment intactes. Il reste le groupe de l'expédition, il me semble qu'ils étaient 6. Si mon compte est bon, nous sommes 20 survivants à l'heure actuelle.
Nous n'avons que très peu de ressource. On peut survivre un jour ou deux, pas plus... Joyeux Hunger Games, et puisse le sort vous être favorable!
23h15, quelqu'un frappe à la porte. Nous pensons tous que se sont les garçons qui reviennent. Une fille, oubliant toute prudence, ouvre la porte en grand.
Un coup de feu en pleine tête. La balle transperce son crâne. Le corps tombe en arrière, les yeux écarquillés roulent dans leurs orbites. Le cadavre rebondit légèrement sur le sol avant de se fixer. Suivit d'un mare de sang, s'élargissant toujours plus.
- Que personne ne bouge !
On s'immobilise tous. La tension est palpable. 3 hommes masqués d'un foulard rentrent dans la pièce. Armés d'un pistolet, ils nous mettent en joue. Mon rythme cardiaque s'accélère. De la peur? Non. De la colère? Non... juste une pure envie de vengeance. Une bien sadique...
Un homme, les bras croisés, reste devant la porte pour obstruer la sortie. Tandis que les deux autres s'avancent dans la pièce.
- Les mains derrière la tête!
Nous obéissons. Je croise le regard de mes compagnons. La peur se lit sur leur visage. Nous redoutons le pire. Survivre une fois c'est de la chance. Survivre deux fois relève de l'impossible. On le sait tous. On attend notre sentence.
- La pièce est "safe" chef. annonce un homme en s'adressant au plus grand qui garde la porte.
- Attachez-les. répond- celui-ci.
Personne de chez nous ne bouge. Ils se font attacher les poignets à l'aide d'une corde. Un par un. Un homme masqué qui noue le nœud et son complice qui met en joue la victime. Nous regardons les autres se faire soumettre sous la force des armes. Leurs visages sont ternes, sans émotion, tels des prisonniers.
Quand arrive mon tour, il n'y a plus de corde.
- Chef, on fait comment, ils ne devaient être si nombreux à la base.
- Tu la tiens toi même, comme un grand. répond le chef.
L'homme m'attrape mes bras dans le dos. J'étouffe un cri. Si il continue de me serrer autant les bras, je n'en aurai plus avant la fin de cette histoire.
Nous partons, en file indienne vers la sortie, vers l'inconnu, vers la mort, supposais-je. Je part en dernière. Mais juste avant de passer la porte, je vois le troisième hommes lever son arme vers le coin des blessés. Il tire 6 coups brefs.
Dans ma tête, c'est le vide. Je ne comprends pas. Ils étaient encore vivants et là... morts, sous mes yeux. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer se qu'il se passe? Où suis-je, est-ce vraiment la réalité? Mes jambes flageolent. Mais au lieu de m'écrouler de tristesse, la colère prend le contrôle de tout mon être.
Tout se passe au ralentit. Je me secoue dans tous les sens, je saute, je me tors, je donne des coups. Je marche sur les pieds de la personne qui me retient prisonnière. J'arrive à me libérer une première épaule. La suivante suit la seconde d'après. Je pars en avant, entraînée par mon élan. Je me cogne face au mur. Mes compagnons, affolés, me regardent. Ils ne comprennent pas.
Je me rue vers l'escalier. Un des hommes masqué se met sur mon chemin. J'arrive trop vite sur lui. Il n'a pas le temps de me pointer avec l'arme. Je bourre dedans. Nous tombons ensemble. Plus agile que lui, je me relève de suite et dévale dans le noir l'escalier. J'entends l'homme courir après moi.
Je n'ai jamais couru aussi vite de ma vie et surtout dans le noir. Mes pas résonnent à l'infini dans le bâtiment sinistre. J'emprunte un premier couloir. Je fais gaffe aux cadavres. J'arrive à la fin quand les premiers coups de feu sont tirés vers moi. Des éclats de balles rebondissent près de moi. Je prends un tournant. Et puis un autre escalier. Celui-ci est jonché de cadavres. Je glisse dessus et tombe la tête en première. Je dévale ainsi toute la cage d'escalier, sur des cadavres froids et durs...
Impossible de me repérer dans cette obscurité. Je ne trouverai jamais la porte d'entrée. Je change de plan... enfin, j'improvise car j'ai jamais prévu cette course poursuite. J'arrive dans le couloir des élèves du premier cycle. C'est un cul de sac.
J'essaye d'ouvrir la première porte. Fermée. Ainsi que la deuxième et la troisième. Le temps presse. J'entends mon poursuivant tomber, lui aussi, dans l'escalier aux cadavres.
Je ne sais pas quoi faire. Il y avait trois portes et elles sont toutes fermées. Je me colle dans l'encadrement de la dernière porte. Faisons nous passer pour une porte pensais-je... au point où j'en suis...
J'entends ses pas dans le couloir. Il est là. Il arrive doucement, savourant l'idée de tuer sa prochaine victime.
Soudain, la porte s'ouvre derrière moi. On m'empoigne par le bassin et je disparais dans une pièce sombre.
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Le jour où tout bascula
FanfictionLundi, l'impensable se produit, des meurtriers envahissent l'école. Heureusement, je fais la rencontre de personnes comme Maxime, Cyril, Valentin, Thomas, Damien, Marie et d'autres qui m'aideront à survivre...