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Chapitre 11 : Un rebond, une chute.

03h56

Mes yeux s'étaient habitués depuis un moment maintenant à l'obscurité qui régnait dans ma chambre. Je repoussais la couette qui étouffait mon corps pour rejoindre la chambre de mon frère. En ouvrant sa porte délicatement, je le vis endormi paisiblement. Son torse nu au dessus de ses couvertures montait et descendait de manière lente et régulière et j'observais son visage dépourvu d'imperfection, seulement quelques cheveux lui retombaient sur le front. Ainsi, il ne ressemblait plus à l'être craint et froid qu'il est à l'extérieur, mais au frère attentionné et doux qu'il est. Je poussais un soupir sans le vouloir en repensant aux mots de mon père que j'avais lu quelques jours plus tôt. "Un monstre reste un monstre mais une pensée n'est guidée que par ton âme et non par ton instinct." Un mouvement de la part de Dereck me fit revenir à la réalité et je vis qu'il s'agitait légèrement. Je me retournais en refermant sa porte le plus doucement possible et allais vers le bureau que j'occupais depuis un certain temps maintenant. En rentrant, je vis que la porte de mon fameux placard était légèrement ouverte et je m'avançais vers ce dernier, la surprise ayant agrippée mon estomac. J'ouvris en grand la porte et alluma la lumière. Le placard était simple, son sol n'était fait que de lattes en bois brute et ses trois murs étaient recouverts d'un vieux papier-paint. Tout à coup, un scintillement atteignit mes yeux provenant du sol. Je m'agenouillais vers ce dernier et tapotais la latte de ma phalange. Le son creux m'indiquait qu'il y avait quelque chose en dessous, et après quelques minutes de persévérance, j'arrivais enfin à enlever les lattes, unes à unes. Mon souffle se coupa quand je vu que le scintillement qui m'avait percuté n'était rien d'autre que le collier de mon père qui reposait sur deux livres, identiques au premier journal de ce dernier. Je prenais le tout dans mes bras en m'attardant sur le collier de mon géniteur et notamment sur le pendentif, c'était un loup.

06h48.

Un bruit sourd me réveilla en sursaut et une douleur fulgurante traversa mon corps ankylosé. Eh merde. Je me levais avec difficulté du tapis en observant un des deux journal que j'ai découvert hier encore ouvert. Des fragments de ma lecture refirent surface et je secouais la tête pour essayer de supprimer mes pensées et décidais de partir rapidement sous la douche avant d'affronter une nouvelle journée de cours. Après cette dernière,  je me dépêchais de revêtir les premières fringues qui me passaient sous la main et de rejoindre le bruit sourd qui m'avait réveillé, qui n'était d'autre que mon frère. Quand j'arrivais dans la cuisine, je me stoppais net en voyant Dereck couché à terre et je rigolais dans ma barbe en comprenant qu'il était tombé.

Tais-toi.>-Mon rire se fit plus fort et je pris une pomme avant de croquer dedans à pleines dents en observant le brun se relevait avec une grimace.-

Ne m'attends pas ce soir, il faut que j'vois un truc avec Scott pour les cours.> -Dereck me fixa en haussant son sourcil droit.-

Quoi ?>

Un projet, vraiment ?>-Ce fut à mon tour de hausser un de mes sourcils.-

Et tu t'attendais à quoi d'autre ?>-Il bougea ses épaules et torda sa bouche sur un côté de son visage.-

Je ne sais pas, vous êtes assez proches et je sais que tu sais ce qu-> 

C'est mon meilleur ami, rien de plus. Ne reviens pas sur cette conversation qui date de ma rencontre avec lui sérieusement.>

Bien. Fais attention à->

Tu ne l'approches plus Dereck. Je ne veux plus te voir à moins de cinquante mètres de lui, vu ?>

Je sentis une lueur s'animait dans mes yeux, un sentiment de force prit possession de mon être et le regard de mon frère changea subitement. Un voile de peur, d'incompréhension de surprise traversa son faciès et je me détournais rapidement de lui pour ne plus subir son regard.

C'est tout ce que je te demande Dereck. Ne l'approche pas.> Et je m'en allais en direction du lycée.

15h43.

Un crissement de chaussure sur le sol du gymnase me rappelait que je devais me bouger si je ne voulais pas me recevoir une balle en plein milieu du visage. Quelle journée de merde. En arrivant, Allison m'avait sauté dessus pour me prévenir qu'il y avait un nouvel élève terriblement "sexy" dans son cours d'art. Et après la description physique émise par ma meilleure amie, l'image de Isaac me revenait en tête. J'esquivais un ballon de justesse qui m'était destiné et l'envoyeur, voire l'envoyeuse n'était d'autre que Rebecca. Je secouais vivement la tête pour faire taire mes pensées à propos du jeune homme en me demandant seulement pourquoi j'avais pris volley. Le coach siffla deux fois, nous indiquant la fin de cette séance. Je retournais dans les vestiaires avant de me faire bousculer par la poupée rousse et ses sbires. Elle me lança un regard noir lourd de préjudice mais je continuais mon chemin sans m'en soucier pour récupérer seulement mon sac sachant que ma journée était finit, enfin ma journée de cours puisque je devais rejoindre Scott pour honorer notre deal. Une fois mon sac en main, je me dirigeais vers le terrain extérieur pour attendre le brun. Sa partie de basket touchait à sa fin et c'est à ce moment-là que je le vis, contrant mon meilleur ami violemment juste avant le panier, ce qui fit chuter Scott lourdement sur le bitume. Le jeune homme ayant fait tomber le brun se retourna et me fixa, un sourire s'étendant sur ses lèvres. Mais une paire d'yeux jaunes me remit dans la réalité, me rappelant que Scott n'avait aucun contrôle sur sa nouvel nature. Paniquée, j'essayais de trouver un moyen rapidement pour redescendre sa tension avant qu'il ne se jette sur Isaac, qui n'avait toujours pas changé le cap de ses yeux. En regardant le ballon au centre du terrain, je remarquais que les autres garçons étaient partis et d'un mouvement de tête, je vis qu'il ne restait plus qu'Isaac, un Scott prêt à éclater et moi. D'un mouvement de tête, je fis rebondir la balle et l'envoyer aussi fort et vite que je le pouvais dans le ventre de Scott. Il se plia en deux et sa douleur abaissa sa tension. Je courus vers lui et le ramassa tant bien que mal pour le sortir de là, sans prêter une once d'attention au grand châtain devant moi et sans vouloir me dire que l'autre idiot m'avait sans doute vu faire rebondir la balle à quinze mètres de moi. On quitta l'établissement aussi vite que possible pour rejoindre le parking et retrouver la voiture de Scott. Je l'installais sur le siège passager et attrapa ses clefs à la volée avant de démarrer sur les chapeaux de roues en direction des bois.

-RÉÉCRIT-

Sweet madness (En Réécriture)Where stories live. Discover now